dimanche 17 mai 2020

La croissance de l’Église selon Chuck Smith

Auteur: Pierre-Alain Giffard

En 1965, Chuck Smith est devenu le pasteur d’une petite Église de 25 personnes appelée Calvary Chapel Costa Mesa. Au fil des ans, son ministère a engendré un mouvement international composé de 1800 églises et attirant hebdomadairement plus de 24000 personnes. Les célébrations dans ces églises étaient connues pour leur code vestimentaire décontracté (« venez comme vous êtes ») et pour leur style de musique contemporain. Elles rassemblaient et attiraient particulièrement les hippies, les toxicomanes et les jeunes adultes.

Chuck Smith explique en ses mots la croissance étonnante de ce mouvement : « Lorsque nous permettons à l’Esprit de nous diriger, l’Église grandit et s’épanouit, tout comme elle l’a fait au premier siècle. Si nous L’écoutons l’expérience glorieuse de l’Église primitive peut être aussi la nôtre »[1].

Dans son livre Living Waters[2] (Eaux vives), il explique que l’Église existe grâce à l’Esprit saint; c’est Lui qui a donné naissance au Corps du Christ le jour de la Pentecôte. L’Esprit saint s’est déversé sur les disciples et continue d’être aujourd’hui à l’œuvre avec puissance. Sans Lui, dit-il, l’Église ne serait rien qu’un club social ou une organisation charitable. Mais quand les chrétiens donnent à l’Esprit saint sa juste place, le corps du Christ devient une force dynamique de changement.

Pendant que Jésus était sur terre, il dirigeait lui-même le ministère des apôtres : il leur disant quoi faire, où aller et quoi croire. Mais quand il monta au ciel, il dirigea son Église par l’Esprit saint. Dans le livre des Actes des Apôtres, nous pouvons lire comment l’Esprit saint dirigeait l’Église. Il y a, entre autres, le passage dans lequel l’apôtre Pierre reçut par l’Esprit une vision et des paroles divines. Ceci lui fit comprendre qu’il pouvait aussi annoncer la Bonne Nouvelle aux non-juifs (Actes 10 : 9-16).

Pierre, de retour à Jérusalem, fut pris à partie par les chrétiens issus du judaïsme : « Tu es entré chez des hommes qui ne sont pas circoncis, et tu as mangé avec eux ! » (Actes 11-2-3). Alors Pierre leur décrit son expérience : « L’Esprit me dit d’aller avec eux ». En d’autres termes, Pierre est allé un endroit bien précis, Césarée, sous la direction de l’Esprit saint. C’est l’Esprit qui lui dit quoi faire et Pierre obéit même si cela s’écartait entièrement de ses pratiques habituelles.

L’expérience de Pierre racontée dans les Actes des apôtres n’est qu’un exemple parmi d’autres qui montre que l’Église primitive savait se laisser guider par l’Esprit saint. Nous y lisons aussi comment l’Esprit, par le don de prophétie, dit à l’Église d’Antioche : « maintenant, séparez-moi Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés ». ... (Actes 13 : 2).

Il y avait des prophètes et des docteurs dans cette Église : Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaèn et Saul. Ils cherchaient la direction de l’Esprit : Ils jeûnaient, attendaient que l’Esprit saint leur parle. C’est par le don de prophétie que le ministère de Paul et de Barnabas était dirigé. Grâce à lui, les deux apôtres pouvaient être envoyés à des endroits bien spécifiques.

Plus loin dans le livre des Actes, on peut lire : « Ils parcoururent la Phrygie et le territoire galate, le Saint-Esprit les ayant empêchés d'annoncer la parole en Asie ». (Actes 16 :6). L’Esprit saint ne leur permit pas de visiter un endroit où ils avaient prévu d’aller. L’Esprit peut aussi conduire en mettant des obstacles sur notre chemin, il fait surgir des circonstances qui nous empêchent de faire ce que nous avions prévu.

Chuck Smith raconte l’histoire du Dr. Edwards qui était président d’une banque à San Jose. Il donna sa vie à Jésus-Christ et se sentit appelé par Dieu à être pasteur. Il étudia la parole de Dieu et entra au séminaire. Une nuit, il eut une vision, celle d’un vieil homme aux cheveux gris labourant un champ avec une charrue. Alors que celui-ci n’avait travaillé que sur la moitié de son champ, il s’adressa au Dr. Edwards en disant : « Viens m’aider ». Ce fut tout, et à ce moment-là, la vision resta pour lui  un mystère.

Peu de temps après, Dieu mis dans son cœur d’aller commencer une église au Panama. Il quitta l’Amérique et démarra en fait plusieurs communautés chrétiennes. Un jour, il reçu un appel d’un hôpital : « Dr Edwards, nous avons un vieil homme ici qui est en agonie. Personne ne semble le connaître, mais ce serait bien qu’il voit un pasteur car il va mourir bientôt ». Le Dr Edwards parti donc lui rendre visite et prier pour lui. À son arrivée, et à son grand étonnement, il se rendit compte que l’homme qui était devant lui était celui de sa vision. Dr Edwards découvrit ensuite que cet homme avait été missionnaire pendant une trentaine d’années avant lui et compris qu’il avait pu bâtir ses Églises seulement grâce à la fondation pastorale et spirituelle posée par cet homme.

Dans son livre Living Waters, Chuck Smith fait aussi part d’une de ses expériences personnelles[3]. Une nuit, il eut une forte impression intérieure; il ne savait pas d’où elle venait mais comprit que c’était une parole du Seigneur. Le Seigneur lui dit : « Il y a des Églises qui conduisent les gens vers une plus grande complaisance en eux-mêmes et à un plus grand amour d’eux-mêmes. Pour vous, menez les gens vers une plus grande appréciation et un plus grand amour envers moi ».

Alors qu’il était encore jeune, il reçut aussi une prophétie dans laquelle le Seigneur lui donnait un nom nouveau « berger ». Le Seigneur lui dit qu’il ferait de lui le berger de nombreux troupeaux et son église ne serait pas assez grande pour contenir toutes les personnes qui allaient affluer pour entendre la Parole de Dieu.

Smith estime que l’Église ne peut pas bien accomplir sa mission si elle n’est pas dirigée par l’Esprit saint. Lorsque qu’elle est conduite par le soi-disant génie des hommes et leurs comités, elle devient rapidement incapable et inefficace. Ceux qui sont appelés à diriger l’Église devraient s’efforcer d’être en tout dirigés par l’Esprit saint. C’est ce que l’Église du premier siècle avait su faire.


[1] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007. p.75
[2] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007, pp. 75-84
[3] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007, p.83

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LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE