Par
Pierre-Alain Giffard
Ce guide, a pour but d’aider les pasteurs et les responsables
d’église à planifier le développement de leurs églises en décrivant et en
expliquant les différentes étapes de la planification.
D’abord pourquoi planifier? Robert Schuller, le pasteur d'une
des plus grandes églises en Amérique du Nord, répond en disant : Celui
qui refuse de planifier, planifie son propre échec.
Planifier permet de s’organiser et d’être plus efficace dans
l’accomplissement de sa mission. Planifier c’est élaborer un plan, c’est
concevoir un ensemble de dispositions pour réaliser efficacement un projet.
Les pasteurs David Yonggi Cho, Rick Warren et Dale Galloway,
dont les églises ont connu un développement sans précédent, ont tous
panifié leur croissance.
Qu’est-ce que la planification?
La planification est un
processus de réflexion qui amène à répondre à quatre questions de base
- Où en sommes‑nous?
- Où voulons‑nous
nous rendre?
- Comment
pouvons‑nous nous y rendre?
- Comment
pouvons‑nous mesurer la progression?
La planification amène à mettre sur papier un document appelé plan
de développement. Celui-ci comprend: 1) l’énoncé de mission de l’église 2)
la vision de l’église; 3) l’énoncé des buts, des objectifs et des stratégies
qui doivent permettre de réaliser la vision; 4) la description des mesures qui
seront utilisées pour évaluer la mise en œuvre du plan.
1.
Où en sommes‑nous?
La toute première étape dans la réalisation d’un
plan est la formulation d’un énoncé
de mission.
Celui-ci définit, de manière succincte, ce qu’est l’église et sa raison
d’être. Il doit être facile à comprendre et répondre aux questions suivantes:
- Qui sommes‑nous
et à qui offrons‑nous nos services?
- Pourquoi
sommes-nous là?
- En quoi
sommes-nous uniques?
- En quoi
notre mission s’inscrit-elle dans le mandat ou les programmes de
l’institution à laquelle nous appartenons ?
Voici un modèle utile
pour aider à formuler un énoncé de mission.
La mission (objectif) de
notre église est de
__________________________________ (ce que nous faisons) à l’aide de
_______________________________ (comment nous le faisons) pour ___________________________________
(pour qui) afin
qu’ils _______________________________ (ce pourquoi nous le faisons)
La deuxième étape est de faire un énoncé des services offerts. Les services (ou catégories de
services) sont les secteurs d’activités de base de l’église nécessaires à la
réalisation de sa mission.
Exemples de catégories
de services :
- Prières et
Célébrations
- Évangélisation
- Services
caritatifs (visite de malades, collecte de vêtements et de nourritures
pour les pauvres, etc.)
- Services
auprès membres (garderie; fraternité, activités de jeunesse, etc.)
- Catéchisation
(pour enfants et pour adultes)
- Formation
pour impliquer les membres dans des activités d’église
- Communication
(site internet, audiovisuel, etc.)
- Etc.
La troisième étape dans la réalisation d’un plan
de développement est l’analyse
de l’environnement.
L’analyse de l’environnement fait ressortir les Forces et les Faiblesses à l’interne, les Possibilités et les Menaces de l’extérieur (analyse F.F.P.M), tout autant d’éléments
déterminants pour la capacité de l’église à poursuivre sa mission. Une telle
analyse renseigne sur la situation actuelle de l’église et donne des
informations importantes pour la suite de la planification.
Parmi les facteurs internes, citons les limites financières, la
gouvernance (leadership et structure de leadership), le personnel, les méthodes
et les systèmes opérationnels.
Les facteurs externes peuvent être entre autres la conjoncture
économique, les déplacements de population, les avancées technologiques, les
changements géographiques et les changements législatifs.
Les résultats de l’analyse de son environnement font partie des
données dont on tiendra compte pour élaborer la vision d’avenir de l’église,
ses objectifs, ses actions et ses stratégies.
2.
Où voulons‑nous nous rendre?
La quatrième étape est la formulation d’un énoncé de vision. Celui-ci décrit la situation
d’avenir souhaitée par l’église. C’est l’image, inspirante, de la
situation future « idéale ».
- L’énoncé de
vision répond généralement aux questions suivantes :
- Que souhaite
l’église et à quoi aspire‑t‑elle?
- Quelle image
veut-elle véhiculer auprès de ses membres, de ses employés et de la
communauté?
- Comment
améliorera-t-elle la qualité des services offerts?
La cinquième étape dans la réalisation d’un plan
de développement est la formulation d’un énoncé de valeurs. Celui–ci sert de principe directeur en décrivant la manière
dont les membres de l’église ont à se comporter dans l’exécution de leurs
tâches. Ils traduisent les croyances et les convictions qui impriment et
guident la réalisation de la vision et de la mission.
Les principes directeurs
répondent généralement aux questions suivantes :
- Quelle
attitude allons-nous favoriser dans l’accomplissement de notre mission et
la concrétisation de notre vision?
- Quelles sont
nos valeurs organisationnelles?
La sixième étape est la formulation des buts. Les buts sont les résultats
des activités entreprises exprimés en termes qualitatifs. Ils reflètent ce que
l’église recherche et la direction qu’elle entend suivre pour accomplir
sa mission et concrétiser sa vision.
La formulation des buts
s’inspire des réponses aux questions suivantes :
- Les buts
s’harmonisent‑ils avec l’énoncé de mission et des valeurs de l’église?
- La
réalisation des buts contribuera-t-elle à l’accomplissement de sa mission?
- Les buts
découlent‑ils aussi de l’analyse de l’environnement interne et externe, et
répondent‑ils à des critères déterminés?
- Les buts
sont-ils en lien avec les services et les besoins des groupes ciblés de
l’église?
- Les buts
donnent-ils à l’église une orientation claire sur ce qu’elle doit faire?
Forment-ils un cadre pratique pour les objectifs et les activités futures?
- Les buts
s’inscrivent-ils dans la durée?
La septième
étape est de déterminer les objectifs. Les objectifs sont les résultats que l’église
prévoit atteindre par rapport aux buts à long terme.
La liste de points qui
suit peut se révéler utile pour élaborer les objectifs:
- Les
objectifs doivent énoncer clairement les résultats particuliers que
l’église s’efforce d’atteindre pour réaliser ses buts.
- Chaque but
doit répondre à au moins un objectif; cependant, une organisation se fixe
souvent plus d’un objectif en vue d’atteindre un but.
- La mesure de
chaque objectif est exprimée en données chiffrées et indique dans quelle
mesure les objectifs ont été atteints par l’église, par rapport à un but.
- Les mesures
sont rattachées à l’objectif à mesurer. Il en faut au moins une par
objectif.
- La mesure
illustre le changement ou la variation dans la réalisation progressive
d’un objectif. Les objectifs et les mesures utilisées doivent être clairs
et faciles à comprendre pour quiconque ne connaît pas bien l’église.
Exemple – Buts rattachés
à des objectifs et des résultats attendus
3. Comment pouvons‑nous nous y rendre?
La huitième étape dans la réalisation d’un plan de
développement est de choisir les activités à accomplir pour réaliser les
objectifs fixés. Les objectifs désignent les facteurs de croissance que
l'église souhaite mettre en place tandis que les activités traduisent de quelle
manière elle compte atteindre les résultats escomptés.
Voici des éléments de
réflexion utiles au choix des activités à choisir:
- L’activité reflète-t‑elle
le mandat, la vision, la mission et les valeurs de la communauté
chrétienne?
- L’activité se rattache‑t‑elle
clairement à l’achèvement d’un but et d’un objectif précis?
- L’activité est‑elle réaliste face
aux moyens, aux risques et aux coûts?
À titre d'exemple :
La neuvième étape
est de planifier les activités dans le temps. Il s’agit du plan d’action.
Celui-ci peut aussi décrire l’emplacement choisi pour l'église, incluant une
carte ou un dessin et les justifications de ce choix. Il explique les
améliorations qui devront être apportées au local pour le rendre opérationnel
et fournir, si disponible, un plan d’aménagement de ce local de même qu’un
échéancier des étapes de réalisation de l’aménagement. Il inclut les preuves
que cet emplacement, ainsi que les édifices, sont conformes aux lois
municipales, lois sur la santé, sur la sécurité, etc.
Il est important de bien penser
aux risques matériels liés au démarrage du projet en identifiant les risques
potentiels (date limite non rencontrée, difficultés de financement, dépenses
plus grandes que prévues, bris des véhicules, problèmes d’ordinateur, etc.) et
de proposer des solutions pour éviter ces problèmes.
La dixième étape
dans la réalisation d’un plan de développement est de choisir une
structure de gouvernance. La gouvernance peut se définir comme étant l’ensemble
des processus et des structures permettant au pouvoir décisionnel de s’exercer.
Elle a pour conditions essentielles 1) la cohérence interne autour d’une
mission bien définie; 2) la discipline organisationnelle et; 3) l’harmonisation
en fonction des résultats.
Une structure de gouvernance
efficace permet aux personnes (ou aux groupes de personnes) en poste de
responsabilité de mettre en place les orientations stratégiques et les
priorités de la communauté chrétienne. Elle existe pour appuyer le premier
responsable et obtenir des résultats. Elle comprend l’autorité de prendre des
décisions en matière de placement de personnel, de réaffection des ressources
et de conception de programmes.
4. Comment pouvons‑nous mesurer la progression?
La onzième étape est de se donner des mesures
(indicateurs de progrès) pour vérifier les progrès accomplis et repérer les
activités qui sont efficaces et celles qui ne le sont pas. Ce suivi est
idéalement effectué sur une base trimestrielle.
Les mesures indiquent le changement ou la variation dans la
réalisation progressive des objectifs. Voici quelques questions utiles pour
bien formuler une mesure :
- La mesure est‑elle pertinente? A-t-elle un
lien direct et logique avec le but ou l’objectif?
- La mesure est‑elle fiable? Produit-elle une
information juste et vérifiable pour la période de réalisation de l’objectif?
- La mesure est‑elle valable? Capte-t-elle
ce que l’organisation tente de mesurer?
- La mesure a-t-elle une valeur qui justifie
ce qu’il en coûte pour en produire les données?
Il est recommandé de faire un tableau contenant l’ensemble
des objectifs afin de présenter les résultats des différentes mesures.
La douzième étape est de déterminer les ressources
nécessaires à la réalisation des activités. Celles-ci peuvent se répartir en au
moins quatre catégories:
· Ressources humaines ;
· Ressources matérielles ;
· Ressources financières ;
· Ressources en temps.
Une analyse judicieuse permettra de distinguer celles qui sont
nécessaires et celles qui sont disponibles ; le solde indiquera celles qu'il
reste à acquérir. Il y a lieu d’indiquer les différentes sources.
Les ressources sont exprimées en coûts, en salaires, en temps et
en personnes. Combien de temps cela va prendre pour réaliser les activités et
combien cela va coûter? Qui aurait les compétences nécessaires pour accomplir
les activités choisies?
À titre d'exemple :
Le premier tableau présente les ressources nécessaires pour la
mise en œuvre des activités. Le deuxième tableau présente les ressources
nécessaires pour défrayer les coûts indirects associés aux services de soutien
administratif et opérationnel. Par services de soutien administratif et
opérationnel, on entend tous les coûts indirects variables qui peuvent être
associés à l'exécution d'activités directement liées à des projets.
La treizième étape joint tous les aspects du projet
et permet de le traduire en terme monétaire. Elle évalue son coût sur deux ou
trois ans et en suggère le mode de financement. L'aide d'un comptable sera une
aide précieuse sinon indispensable.
- Coûts requis au démarrage: Qu’y
a-t-il à acheter, à rénover, à débourser entre maintenant et la date du départ
du projet? Établir la liste des frais de démarrage en détaillant chacun des
postes suivants :
- Terrain; Bâtisse; Matériel
roulant; Équipements; Mobilier; Améliorations locatives (rénovations); Brevet;
- Frais d’incorporation; etc.
Finalement la quatorzième étape est de rédiger le
sommaire, un texte placé au début du plan dans la réalisation d’un plan de développement d’une
à deux pages maximum, qui fait la synthèse de ce que l’on retrouve dans
l’ensemble du document. Il devrait être rédigé en dernier et contient les
informations suivantes:
Nom du projet : _______________________
Pasteur : ________________________
Équipe de direction: ____________________
Adresse: _______________________________
Téléphone : ______________________
Courriel : _________________________
Activité principale : (À titre d'exemple : Annonce première
auprès des sans-églises et formation de disciples)
But principal : (À titre d'exemple : Être une la communauté
chrétienne en croissance spirituelle et numérique)
Points forts : (À titre d'exemple... Formation et expérience du
pasteur; Qualifications des membres de l’équipe de direction; Connaissance des
facteurs qui engendrent la croissance des églises; Appui du responsable
local de la dénomination chrétienne; etc.)
Historique du projet
Groupe cible
Grandes lignes pastorales :
À titre d'exemple :
·
Planification de la croissance
·
Implication de l'ensemble des membres dans
l’annonce première auprès des sans-églises.
·
Concentration des efforts d'annonce première sur le(s)
groupe(s) le(s) plus réceptif(s) du milieu où est implantée l'église.
·
Création de pastorales/ministères prises en charge
par des responsables laïcs.
·
Assurer une formation et un suivi pour les leaders
laïcs.
·
Mise en place de parcours conduisant les membres de
la communauté chrétienne à la maturité spirituelle.
·
Évaluations annuelles des activités de la
communauté chrétienne en vue de l'amélioration continue.
·
Adaptation des activités aux aspirations
culturelles et aux besoins du milieu où est implantée l'église.
·
Création d'une structure de petits groupes apte à
former des disciples et à impliquer les laïcs.
Avantages du projet : Avantages par rapport au mode usuel de
fonctionnement des églises; mode de fonctionnement qui résulte souvent, dans la
société et la culture actuelle, en la décroissance de la communauté chrétienne.
Besoins financiers : Expliquer sommairement combien d’argent a
été investi à ce jour; quelles sont les montants nécessaires présentement, à
quoi servira les montants reçus: salaires, location de locaux, achats de
matériel, etc.; quelles sont les sources financières.
Mot de la fin: La planification n’est pas une activité ponctuelle
achevée lorsqu'une première version du plan est terminée. C’est un travail
continu qui doit viser à toujours mieux saisir et réaliser la mission de
l'Église dans un environnement en constante évolution.
Par
Pierre-Alain Giffard
La planification amène à mettre sur papier un document appelé plan de développement. Celui-ci comprend: 1) l’énoncé de mission de l’église 2) la vision de l’église; 3) l’énoncé des buts, des objectifs et des stratégies qui doivent permettre de réaliser la vision; 4) la description des mesures qui seront utilisées pour évaluer la mise en œuvre du plan.
- Coûts requis au démarrage: Qu’y a-t-il à acheter, à rénover, à débourser entre maintenant et la date du départ du projet? Établir la liste des frais de démarrage en détaillant chacun des postes suivants :
- Terrain; Bâtisse; Matériel roulant; Équipements; Mobilier; Améliorations locatives (rénovations); Brevet;
- Frais d’incorporation; etc.
6 commentaires:
MERCI POUR CES CONSEILS TRÈS UTILES
Merci pour ce resume combine important que vous avez publier et j'aimerai me procurer de cet ouvrage si possible.
Merci pour ce document qui m'aide beaucoup.
très sincères, nous sommes vraiment benis
merci beaucoup pour ce document ça nous aide beaucoup
Ravie de lire ce document
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