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samedi 8 juin 2024

LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE

Ce site propose des pistes de réflexion pour dynamiser les églises et les paroisses et encourager leur croissance. Les articles présentés s'appuient sur l'observation d'églises en croissance à travers le monde. Ces ressources peuvent s'avérer précieuses pour ceux et celles qui cherchent à promouvoir la revitalisation et le développement de leurs communautés chrétiennes. 

Croissance de l'Église catholique : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : comment répondre aux défis actuels ? Comment favoriser la croissance de sa communauté chrétienne : réflexions et perspectives Plan de croissance ecclésiale : étapes et éléments clés pour dynamiser son Église Facteurs de croissance des Églises : clarté des propos, qualité des services et inculturation Mettre en place un projet de croissance pour sa communauté chrétienne : étapes et prévisions financières. Dynamiser nos paroisses : réflexions et outils pour la croissance de l'Église catholique Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : défis et perspectives Croissance spirituelle et numérique : planifier la croissance de sa communauté chrétienne Stratégies de croissance ecclésiale : éléments clés et bonnes pratiques Facteurs favorisant la croissance des Églises : clés pour un développement équilibré Plan de croissance pour son Église : étapes, objectifs et suivi pastoral
Croissance de l'Église catholique : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : comment répondre aux défis actuels ? Comment favoriser la croissance de sa communauté chrétienne : réflexions et perspectives Plan de croissance ecclésiale : étapes et éléments clés pour dynamiser son Église Facteurs de croissance des Églises : clarté des propos, qualité des services et inculturation Mettre en place un projet de croissance pour sa communauté chrétienne : étapes et prévisions financières. Dynamiser nos paroisses : réflexions et outils pour la croissance de l'Église catholique Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : défis et perspectives Croissance spirituelle et numérique : planifier la croissance de sa communauté chrétienne Stratégies de croissance ecclésiale : éléments clés et bonnes pratiques Facteurs favorisant la croissance des Églises : clés pour un développement équilibré Plan de croissance pour son Église : étapes, objectifs et suivi pastoral

TABLE DES MATIÈRES

                            SITES DU MÊME AUTEUR



                            mardi 21 juin 2022

                            Le renouveau de la paroisse de la Nativité à Baltimore

                            Le père Michael White et son associé Tom Corcoran partagent leur expérience de renouveau paroissial, décrivant comment leur paroisse de la Nativité à Baltimore, en difficulté, a été changée en une paroisse dynamique. Leur chemin de conversion missionnaire est raconté dans deux livres, Rebuilt et sa suite Tools for Rebuilding. 

                            Source: https://www.catholicregister.org/item/25250-parish-renewal-more-disciples-less-pot-luck  

                            Lorsqu’il s’agit de revitaliser les paroisses catholiques, n’ayez pas peur d’emprunter des idées, même aux Églises protestantes, déclare le père Michael White qui a triplé l’assistance à la messe du week-end.

                            Le père Michael White et son associé Tom Corcoran ont partagé leur expérience de renouveau à un forum sur la nouvelle évangélisation, décrivant comment leur paroisse de la Nativité à Baltimore. Leur chemin de transformation a été documentée dans deux livres, Rebuilt et sa suite Tools for Rebuilding.

                            White raconte que lorsqu’il est arrivé à Nativité, il a trouvé une « paroisse endormie »: « Nous pensions que le problème était le manque d’énergie, le manque de programmes et de services », a-t-il déclaré. Mais plus le temps et l’énergie que lui et son équipe investissaient dans de nouveaux programmes et services, plus ils contribuaient à une « mentalité de consommateur » chez les paroissiens. Ils considéraient les gens dans les bancs d’église comme des « clients », et « nous étions là pour les aider à consommer ».

                            Ils ont multiplié les dévotions, organisé des concerts, des voyages en bus, développé des programmes pour les enfants et les jeunes, ainsi que des programmes d’aide aux membres dans le but d’intéresser davantage les gens et « tant de choses étaient une perte de temps », a déclaré White. Les programmes « créaient des consommateurs de plus en plus exigeants ».

                            Un an plus tard, tout le monde était en proie à un « épuisement total » et ils avaient encore la semaine sainte et Pâques devant eux. « Une dame m’a approché pour se plaindre de la nourriture ! » raconte White. « La nourriture gratuite ! Elle se montrait même méchante». Bientôt, un chœur de “plaignants” l’a rejointe. « Quelque chose a craqué, » dit White: « J’ai su en un instant que je ne pouvais pas continuer comme ça ».

                            Corcoran explique que la paroisse existe pour faire des disciples, pas pour « aller jouer au bingo, ou aller faire des ptolucks ». Ils ont donc décidé d’aller apprendre des églises saines et en croissance, même si cela « signifiait se tourner vers les protestants », a déclaré White.

                            Ils ont visité des paroisses telles que la Saddleback Church dont le pasteur est Rick Warren en Californie, Willow Creek en Illinois et North Point Church en Géorgie. M. Corcoran a déclaré que ce qu’ils ont appris n’a donné lieu à « aucun plan spectaculaire mais à une série de petites solutions ».

                            « Nous devons changer pour que notre centre d’attention soit les personnes qui ne sont pas dans les bancs d’église plutôt que les fidèles qui viennent chaque semaine” a déclaré M. Corcoran.

                            Ils devaient également faire en sorte que les personnes présentes sur les bancs de l’église soient « mobilisées pour la mission ». Les responsables de la Nativité ont commencé à considérer leur paroisse du point de vue d’une personne non évangélisée. Comment passe-t-il son temps ? A quoi ressemble-t-il ? Comment dépense-t-il son argent ? Que pense-t-il de l’église, de la religion ou de Dieu ?

                            Ils ont nommé cette « personne fictive non évangélisée : Tim ».

                            « Tim est une bonne personne » qui a grandi dans la religion catholique, a été confirmée, mais a ensuite cessé d’aller à l’église, explique White: « Ce qu’il sait du catholicisme est un désordre confus ». Aller à l’église n’est pas sur son radar. Lorsqu’ils ont analysé leur paroisse du point de vue de Tim, ils ont réalisé que si des personnes comme lui se présentaient, « il n’y avait rien pour les intéresser ou les engager ».

                            White exhorte les paroisses à « définir leur ‘Tim’», « puis à apprendre à l’aimer » et à investir en lui: « Si la messe est ennuyeuse, désorganisée et sans rapport avec leur vie, les non-chrétiens penseront que l’église est ennuyeuse et que Dieu n’a aucun rapport avec leur vie ».

                            La paroisse de la nativité a décidé de se concentrer sur trois domaines : la musique, le message et le ministère (la pastorale). La musique est un domaine qui fait souvent l’objet de plaintes, a déclaré White: « Trouvez des personnes ayant à la fois des compétences et du cœur pour diriger la musique ».

                            L’homélie est l’occasion pour les gens de voir la pertinence de la Parole de Dieu dans leur vie, explique Corcoran : « S’ils voient que c’est pertinent pour leur vie, ils voudront aller plus loin ».

                            En ce qui concerne la pastorale, la paroisse s’est concentrée sur deux domaines : le ministère d’accueil – y compris les bénévoles du parking, les hôtes, le bureau d’information et le service de café après la messe pour « créer plusieurs niveau d’accueil »- et la pastorale auprès des enfants.

                            « Les parents de jeunes enfants sont des fruits à portée de main », déclare M. Corcoran: « Si nous offrons un excellent ministère pour les enfants… les enfants sont des évangélisateurs naturels ». S’ils aiment votre église, ils voudront que leurs parents viennent ».

                            Les livres de Michael White et de Tom Corcoran peuvent être achetés ici:

                            REBUILT – HISTOIRE D’UNE PAROISSE RECONSTRUITE

                            LA BOITE À OUTILS: 75 IDÉES POUR VOTRE PAROISSE 

                            vendredi 31 décembre 2021

                            Un exemple de paroisse missionnaire: Phoenix First Assembly of God

                            Par Pierre-Alain Giffard

                            Tommy Barnett a été le pasteur principal de Phoenix First Assembly of God, en Arizona pendant de nombreuses années. Cette église a été familièrement appelée « L’église avec un cœur”, en raison de ses plus de 260 ministères de proximité. Au fil des ans et grâce aux efforts missionnaires de son pasteur et de ses fidèles, elle a connu une croissance remarquable.

                            Le pasteur Barnett explique que le développement de son église a commencé le jour où il prêcha sur la prière. Dans une homélie, il invita ses fidèles à organiser des réunions de prière dans leurs foyers. Il mit aussi sur pied une réunion d’intercession dans l’église tous les lundis à six heures du matin. De nombreux fidèles se sont mis à jeûner, à prier et à chercher Dieu avec ardeur. Quand nous avons commencé à prier, dit-il, des choses se sont mises à bouger, de nombreuses personnes se sont converties.

                            Tommy Barnett est aussi convaincu que la clé pour bâtir le Royaume de Dieu sur terre est aussi d’amener des personnes non chrétiennes aux célébrations du dimanche: « Le réveil cessera dès que nous arrêterons d’amener de nouvelles personnes à l’église. La prière seule ne suffit pas. La prière sans les œuvres est morte (…). Nous sommes parfois tentés d’être soit une église qui prie, soit une église qui agit, mais il faut être les deux… ».

                            Les membres de cette église vont même dans les rues rendre témoignage à l’Évangile et un pasteur est disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre afin que les fidèles puissent lui amener, à n’importe quelle heure, ceux et celles qui sentent le besoin d’une conversion.

                            Le rôle des pasteurs, selon lui, est non seulement de faire prier la communauté chrétienne mais aussi de former les fidèles à exercer des ministères d’entraide et d’évangélisation. Tout ce dont un pasteur a besoin se trouve dans les bancs de l’église.

                            Un jour il posa une question à ses fidèles: « Pourquoi ne pas commencer un service auprès des personnes en chaise roulante ? » Et une femme l’a fait. À présent, elle amène aux célébrations dominicales dix personnes en chaise roulante. Quelqu’un d’autre a débuté un service auprès des malades du sida. Un autre a commencé un groupe pour les motards. Formez les gens, explique le pasteur, et demandez-leur de s’impliquer dans un ministère auprès des autres: « Dites-leur : Discernez l’endroit où Dieu vous a appelé et allez vers ces personnes, puis amenez-les à l’église chaque dimanche matin ».

                            mercredi 15 juillet 2020

                            Qu’est-ce que l’évangélisation et dans quel esprit la pratiquer?

                            Auteur: Pierre-Alain Giffard 


                            Introduction 

                            Dans le monde occidental, on peut constater qu’un grand nombre de chrétiens ne partagent pas leur foi avec les autres. Beaucoup perçoivent ceal comme du prosélytisme et ne veulent pas s’y engager.

                            Pourtant la mission de l'Église est d'évangéliser. Le Christ lui-même a été envoyé par le Père "pour évangéliser les pauvres... guérir les cœurs brisés" (Lc 4, 18), "chercher et sauver ce qui était perdu" (Lc 19, 10).

                            L’annonce de la foi révèle à l'humanité sa fin transcendante et le sens ultime de la vie. Et dès les premiers temps du christianisme, la diffusion de la foi apparaît clairement comme l’action de 
                            tous les chrétiens.

                            Aujourd'hui, on se retrouve devant un dilemme : on est bien d’accord qu’il faut évangéliser pour transmettre la foi mais on ne sait pas bien ce que cela signifie, ni comment s’y prendre.


                            1. Évangéliser : Qu’est-ce que cela signifie? 

                            Commençons par dire que l'essence du christianisme est le Christ - non pas une doctrine, mais une personne. Évangéliser, c'est conduire à l'amitié avec le Christ, à la communion d'amour avec Celui qui veut être accueilli pour ce qu’il est : Sauveur et Seigneur.

                            Évangéliser, explique Robert Schreiter, c’est vivre avec les autres, dialoguer, et dans cette vie ensemble donner ce que l’on est et ce que l’on a… et même la Parole de Dieu [1].

                            Évangéliser, c’est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux, la proposer par différents moyens et par son effet, transformer du dedans, rendre neuve, l’humanité elle-même [2].

                            Évangéliser, c'est annoncer à tous et à toutes la bonne nouvelle du salut, c’est engendrer par le baptême de nouvelles créatures dans le Christ et les éduquer à vivre en fils de Dieu [3].

                            L’évangélisation est la raison pour laquelle l’Église existe. Quand elle « a conscience de ce que le Seigneur veut qu’elle soit, il surgit en elle une singulière plénitude et un besoin d’expansion, avec la claire conscience d’une mission qui la dépasse et d’une nouvelle à répandre [4] ».

                            En fait, annoncer l’Évangile est plus que l’annonce d’une bonne nouvelle, c’est une puissance de salut (Rom 1,16) qui transforme et qui conduit l’humanité à la vie éternelle. Dieu veut « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tim 2,4). Il veut que les hommes et les femmes profitent de son amour sachant que leur bien ultime se trouve en Lui. Il n’a pas donné son Fils pour le plaisir de faire un spectacle à la création, c'était pour sauver l’humanité. En lui se trouve une seule volonté de miséricorde pour tous ses enfants, enfants qu’il appelle par amour.

                            Proclamer la Parole, l’annoncer ou la partager avec d’autres, c’est semer des graines d’espérance, de paix, de justice et d’amour qui germeront dans les cœurs des personnes qui écoutent et qui produiront des fruits de justice pour l’humanité. L’évangélisation combat le désespoir, la haine et les maladies du monde. En continuant la mission du Christ nous sommes une bénédiction pour les personnes qui nous entourent et nous créons aussi un monde meilleur.

                            Enfin, évangéliser c’est ramener à l’Église les brebis égarées et blessées car il n'est pas une seule plaie que ne puisse soigner l'Église, elle qui possède le témoignage des Écritures, de l'Ancien et du Nouveau Testament. C’est l’Église qui engendre à la foi. Par elle, nous pouvons nous unir au Christ à l’aide des sacrements que Dieu a mis à notre disposition, pour nous réconcilier avec Lui et nous communiquer la Vie.


                            2. Dans quel esprit évangéliser ? 

                            Annonce, témoignages, enseignements, liturgies, amour du prochain sont tous des chemins et des moyens pour la transmission de l’Évangile. Le décret Ad Gentes du Concile Vatican II explique clairement le processus d'évangélisation : témoignage chrétien, dialogue et présence de la charité, annonce de l'Évangile et appel à la conversion, catéchuménat et initiation chrétienne, formation de la communauté chrétienne par le moyen des sacrements et des ministères. 

                            Mais rappelons-nous que si Dieu nous appelle à annoncer sa Parole, il n’est pas un Dieu qui cherche à s'imposer; il poursuit plutôt toute l'humanité par son amour. Il ne cherche pas à endoctriner, il n’est pas un théologien qui vient sauver. À son image, nous ne devrions donc pas chercher à évangéliser par la connaissance d’une doctrine mais plutôt en mettant en pratique cette doctrine… c’est-à-dire en aimant… tout simplement… 

                            La vérité ne s'impose pas, mais elle se propose par la foi; elle ne s'impose pas par le nombre, car ils n'étaient que deux au pied de la croix; elle ne s'impose pas par la grandeur, mais par le service; elle ne s'impose pas par la science, mais par le respect de ceux qui ont une foi moins éclairée. La charité est bien plus forte que la science. 

                            Oui, le Seigneur a besoin de nous, mais sa bannière c'est l'amour. C'est par l'amour que le monde est sanctifié, c'est par l'amour et le respect que les hommes et les femmes sont arrachés de leur vaines habitudes, et par un intérêt sincère aux personnes que l’Esprit se fait connaitre à eux. 

                            Si nous voulons montrer que nous connaissons Dieu alors montrons que nous aimons nos frères et sœur comme nous-mêmes. Hâtons-nous de nous réconcilier avec les autres. Servons la présence du Christ dans les autres. Nous n’avons pas à juger : la justice, Dieu la remettra à son fils lors du jugement, il ne nous appartient pas de juger.

                            Comme le Christ, nous avons plutôt à avoir pitié de la multitude et à chercher la paix en toutes choses. Nous voyons des besoins…allons et semons; semons sur la pierre, semons, semons sur le bord du chemin, semons, semons, il y a un petit coin de terre qui attend de recevoir la Parole. La semence va pousser et le Royaume va se révéler; mais il est là! Marchons avec foi… le Royaume est là. 

                            L’évangélisation n’est pas une œuvre humaine, c’est une œuvre divine. Nous ne sommes que les serviteurs de cette œuvre que nous ne pouvons réaliser qu’unis à l’Esprit (Jn 15,5). En cherchant à partager la Parole, nous devrions donc recourir à la prière en toute circonstance pour savoir où est l’action de Sa grâce. Dieu désire que vous œuvrions près de lui, mais surtout que vous œuvrions avec lui, avec son Esprit : l'Esprit et la Parole témoigneront comme il nous a été promis. En priant avec foi, il peut nous répondre sur le champ, écoutons ce que dit notre cœur… 

                            Allons, marchons, faisons naître Jésus dans les cœurs par la vertu de l’Esprit Saint; des grains vont mourir, mais des arbres vont pousser. A l'imminence de l'irruption du Royaume de Dieu dans la vie d’une personne que nous côtoyons, demandons l'impossible, demandons la Vie. Le Royaume est au milieu de nous, il n’attend de nous qu’un peu de foi afin de se manifester davantage.


                            3. Conclusion 

                            Nous voyons donc que l’évangélisation, pratiquée dans l'esprit ci-dessus, n’a rien avoir avec du prosélytisme. En effet, il ne s’agit pas de déployer des efforts pour recruter de nouveaux adeptes. Il ne s’agit pas non plus d’imposer ses idées ou d’endoctriner qui que ce soit. Il s’agit plutôt d’avoir du zèle et de la charité pour faire connaître l’amour de Dieu par toute notre vie. Oui, l'Esprit nous pousse à agir, il nous pousse à répandre sa paix, il nous pousse à répandre la Parole. 

                            Dieu nous demande de l’aimer et de nous aimer les uns les autres. Et cet amour nous conduit à partager aussi ce que nous avons de plus précieux, c’est-à-dire notre foi et notre relation avec le Christ. Loin de nous la crainte du jugement des hommes et la volonté d'adopter des comportements conformistes par crainte de choquer, de déplaire, du qu'en-dira-t-on. 

                            Pour être les messagers de la Parole, nous devons assurer nos propres fondations en étant nous-mêmes unis au Christ de toutes les manières, de toutes les façons, à l’aide des sacrements qu’il a mis à notre disposition, pour nous réconcilier avec lui et nous communiquer la Vie. Nous ne devons plus être sourds aux souffrances que nous voyons autour de nous.

                            Et plus nous sommes démunis face à la mission spirituelle qui est celle de tout baptisé; mission qui est de répandre vie et paix au nom du Christ Jésus; et bien toutes ces détresses, ces angoisses, toutes ces blessures que nous remarquerons et que nous épouserons alors que vous nous nous approchons de celui qui souffre, de notre frère, de celui qui dans le moment de Dieu, qui est le moment présent…. plus nous sommes démunis, plus Dieu agira avec puissance. C’est la loi de la mort de la résurrection. 

                            N’ayons donc plus peur. Dans une attitude de service, approchons-nous de ceux et celles qui souffrent, prenons la dernière place et que notre seule munition soit l'héritage que nous espérons recevoir. Que notre seule munition soit l'impératif de cette mission que par la foi nous pouvons accomplir, mission de répandre vie partout où nous voyons la mort. 



                            [1] Cf. « Partager les charismes et les spiritualités ». Conférence du P. Robert Schreiter dans La documentation catholique, 16 janvier 2000, N° 2218, p. 75.
                            [2] Cf. Pape Paul VI, Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, # 18.
                            [3] Sacrée Congrégation pour l'Éducation Catholique, L’école catholique, 1977, # 7.
                            [4] Pape Paul VI, Lettre Encyclique Ecclesiam Suam, # 66.

                            dimanche 17 mai 2020

                            La croissance de l’Église selon Chuck Smith

                            Auteur: Pierre-Alain Giffard

                            En 1965, Chuck Smith est devenu le pasteur d’une petite Église de 25 personnes appelée Calvary Chapel Costa Mesa. Au fil des ans, son ministère a engendré un mouvement international composé de 1800 églises et attirant hebdomadairement plus de 24000 personnes. Les célébrations dans ces églises étaient connues pour leur code vestimentaire décontracté (« venez comme vous êtes ») et pour leur style de musique contemporain. Elles rassemblaient et attiraient particulièrement les hippies, les toxicomanes et les jeunes adultes.

                            Chuck Smith explique en ses mots la croissance étonnante de ce mouvement : « Lorsque nous permettons à l’Esprit de nous diriger, l’Église grandit et s’épanouit, tout comme elle l’a fait au premier siècle. Si nous L’écoutons l’expérience glorieuse de l’Église primitive peut être aussi la nôtre »[1].

                            Dans son livre Living Waters[2] (Eaux vives), il explique que l’Église existe grâce à l’Esprit saint; c’est Lui qui a donné naissance au Corps du Christ le jour de la Pentecôte. L’Esprit saint s’est déversé sur les disciples et continue d’être aujourd’hui à l’œuvre avec puissance. Sans Lui, dit-il, l’Église ne serait rien qu’un club social ou une organisation charitable. Mais quand les chrétiens donnent à l’Esprit saint sa juste place, le corps du Christ devient une force dynamique de changement.

                            Pendant que Jésus était sur terre, il dirigeait lui-même le ministère des apôtres : il leur disant quoi faire, où aller et quoi croire. Mais quand il monta au ciel, il dirigea son Église par l’Esprit saint. Dans le livre des Actes des Apôtres, nous pouvons lire comment l’Esprit saint dirigeait l’Église. Il y a, entre autres, le passage dans lequel l’apôtre Pierre reçut par l’Esprit une vision et des paroles divines. Ceci lui fit comprendre qu’il pouvait aussi annoncer la Bonne Nouvelle aux non-juifs (Actes 10 : 9-16).

                            Pierre, de retour à Jérusalem, fut pris à partie par les chrétiens issus du judaïsme : « Tu es entré chez des hommes qui ne sont pas circoncis, et tu as mangé avec eux ! » (Actes 11-2-3). Alors Pierre leur décrit son expérience : « L’Esprit me dit d’aller avec eux ». En d’autres termes, Pierre est allé un endroit bien précis, Césarée, sous la direction de l’Esprit saint. C’est l’Esprit qui lui dit quoi faire et Pierre obéit même si cela s’écartait entièrement de ses pratiques habituelles.

                            L’expérience de Pierre racontée dans les Actes des apôtres n’est qu’un exemple parmi d’autres qui montre que l’Église primitive savait se laisser guider par l’Esprit saint. Nous y lisons aussi comment l’Esprit, par le don de prophétie, dit à l’Église d’Antioche : « maintenant, séparez-moi Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés ». ... (Actes 13 : 2).

                            Il y avait des prophètes et des docteurs dans cette Église : Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaèn et Saul. Ils cherchaient la direction de l’Esprit : Ils jeûnaient, attendaient que l’Esprit saint leur parle. C’est par le don de prophétie que le ministère de Paul et de Barnabas était dirigé. Grâce à lui, les deux apôtres pouvaient être envoyés à des endroits bien spécifiques.

                            Plus loin dans le livre des Actes, on peut lire : « Ils parcoururent la Phrygie et le territoire galate, le Saint-Esprit les ayant empêchés d'annoncer la parole en Asie ». (Actes 16 :6). L’Esprit saint ne leur permit pas de visiter un endroit où ils avaient prévu d’aller. L’Esprit peut aussi conduire en mettant des obstacles sur notre chemin, il fait surgir des circonstances qui nous empêchent de faire ce que nous avions prévu.

                            Chuck Smith raconte l’histoire du Dr. Edwards qui était président d’une banque à San Jose. Il donna sa vie à Jésus-Christ et se sentit appelé par Dieu à être pasteur. Il étudia la parole de Dieu et entra au séminaire. Une nuit, il eut une vision, celle d’un vieil homme aux cheveux gris labourant un champ avec une charrue. Alors que celui-ci n’avait travaillé que sur la moitié de son champ, il s’adressa au Dr. Edwards en disant : « Viens m’aider ». Ce fut tout, et à ce moment-là, la vision resta pour lui  un mystère.

                            Peu de temps après, Dieu mis dans son cœur d’aller commencer une église au Panama. Il quitta l’Amérique et démarra en fait plusieurs communautés chrétiennes. Un jour, il reçu un appel d’un hôpital : « Dr Edwards, nous avons un vieil homme ici qui est en agonie. Personne ne semble le connaître, mais ce serait bien qu’il voit un pasteur car il va mourir bientôt ». Le Dr Edwards parti donc lui rendre visite et prier pour lui. À son arrivée, et à son grand étonnement, il se rendit compte que l’homme qui était devant lui était celui de sa vision. Dr Edwards découvrit ensuite que cet homme avait été missionnaire pendant une trentaine d’années avant lui et compris qu’il avait pu bâtir ses Églises seulement grâce à la fondation pastorale et spirituelle posée par cet homme.

                            Dans son livre Living Waters, Chuck Smith fait aussi part d’une de ses expériences personnelles[3]. Une nuit, il eut une forte impression intérieure; il ne savait pas d’où elle venait mais comprit que c’était une parole du Seigneur. Le Seigneur lui dit : « Il y a des Églises qui conduisent les gens vers une plus grande complaisance en eux-mêmes et à un plus grand amour d’eux-mêmes. Pour vous, menez les gens vers une plus grande appréciation et un plus grand amour envers moi ».

                            Alors qu’il était encore jeune, il reçut aussi une prophétie dans laquelle le Seigneur lui donnait un nom nouveau « berger ». Le Seigneur lui dit qu’il ferait de lui le berger de nombreux troupeaux et son église ne serait pas assez grande pour contenir toutes les personnes qui allaient affluer pour entendre la Parole de Dieu.

                            Smith estime que l’Église ne peut pas bien accomplir sa mission si elle n’est pas dirigée par l’Esprit saint. Lorsque qu’elle est conduite par le soi-disant génie des hommes et leurs comités, elle devient rapidement incapable et inefficace. Ceux qui sont appelés à diriger l’Église devraient s’efforcer d’être en tout dirigés par l’Esprit saint. C’est ce que l’Église du premier siècle avait su faire.


                            [1] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007. p.75
                            [2] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007, pp. 75-84
                            [3] Smith, Chuck. Living Water. Word for Today, 2007, p.83

                            vendredi 12 juillet 2013

                            Vision et croissance de l’Église

                            Auteur: Pierre-Alain Giffard

                            Depuis des décennies, la réalité ecclésiale et sociale en Occident n’a cessé de changer : l’Église est passée d’un contexte de chrétienté à un contexte missionnaire.

                            Pour les Églises locales, cela signifie qu’il est temps de s’engager dans la mission et particulièrement dans la première annonce[1].

                            Cet effort d’évangélisation demande d’élaborer et de communiquer une vision dans la paroisse qui aura pour avantage de motiver les chrétiens à participer à la mission de faire des disciples.

                            1. Qu’est-ce qu’une vision ?

                            Une vision est une image, un rêve réalisable que l’on souhaite vivre dans un avenir rapproché. Elle pointe vers une destination, elle motive et donne du sens. Elle permet à une organisation d’avoir une direction commune et de faire des choix stratégiques et organisationnels. Une vision n’est toutefois pas un plan d’action, ni une série d’objectifs à réaliser.

                            D'une certaine façon, une vision agit comme un phare qui guide un navire vers le port recherché en indiquant à l'équipage la direction à suivre. Pour être efficace et servir son but, elle doit être inspirée, formulée de manière à engendrer l’espérance et inciter à l’action.

                            Quand les pasteurs d’une Église ont une vision qui a du sens et qu’ils la communiquent efficacement, les fidèles sont prêts à consacrer plus de leurs énergies, de leur temps, de leurs talents et de leur argent au service du Christ et de son Église. Un sentiment d’appartenance et de motivation les saisi amenant même des instances non-chrétiennes à vouloir collaborer avec l’Église.

                            2. L’Église : une vocation à la croissance

                            Avant de monter au ciel, Jésus a dit à son Église naissante : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples[2] ». Dans son Évangile il a souvent expliqué l’importance d’aller au-devant de ceux et celles qui ne le connaissent pas ou qui se sont éloignés de lui[3].

                            L’Église continue la mission de Jésus. L’Église est convocation, convocation de l’humanité au salut. Au niveau local, celle-ci s’implante ou se greffe dans un lieu donné et est appelée à croître. Plusieurs paraboles bibliques présentent d’ailleurs l’Église comme un « organisme » qui se développe[4].

                            Cette croissance est d’abord l’œuvre de Dieu, l’œuvre de l’Esprit répandu à la Pentecôte. Elle est un signe de l’action de la grâce et la manifestation extérieure d’une croissance intérieure. Elle est aussi l’œuvre de la foi, l’œuvre de chrétiens qui prient et qui adhèrent à la volonté de Dieu de voir son Église se développer.

                            Dans ce sens, une vision missionnaire devrait d’abord inciter les croyants à désirer ce que Dieu veut (la croissance de l’Église), à se renouveler dans la foi et la charité[5] et à s’engager dans la mission.

                            Les Église ont à sortir d’une conception pastorale selon laquelle il suffit de « faire comme on a toujours fait ». Il s’agit de devenir inventif et de se consacrer, avec les énergies et les ressources qui restent, à l’annonce missionnaire[6].

                            L’annonce missionnaire n’est toutefois pas la seule fonction de l’Église. L’Église doit aussi chercher à renouveler ses célébrations, ses efforts pour être plus accueillante et fraternelle, ses formations envers ses membres et son engagement dans le monde afin de devenir toujours plus signe et sacrement de l’amour de Dieu (Luc 10:25-37; 25:31-36).

                            3. L’énoncé de vision

                            À la lumière de ce qui a été dit plus haut, il est possible de formuler un exemple d’énoncé de vision :

                            Être, sous la mouvance de l’Esprit, une Église au cœur du monde qui engendre et forme de nouveaux[7] disciples qui cheminent en Église et s’impliquent dans sa mission.

                            Certaines priorités pastorales découlent de cette vision :

                            1) Aider les chrétiens à prendre conscience de leur identité et de leur responsabilité missionnaire[8] : la mission ne concerne pas seulement les membres ordonnés, mais elle est confiée par Dieu lui-même à tous les baptisés (Luc 10:1-12.17-20);

                            2) Mettre sur pied des activités de prières afin d’implorer Dieu pour le renouvellement spirituel et missionnaire de l’Église;

                            3) Former les responsables dans l’Église au sujet des facteurs qui favorisent la croissance de l’Église[9];

                            4) Former les fidèles au témoignage et à l’annonce de l’Évangile;

                            5) Inventer de nouveaux chemins et de nouvelles activités qui permettront d’inviter les absents à fréquenter hebdomadairement leur communauté chrétienne;

                            6) mettre sur pied des cellules d’évangélisation dont la mission première est l’annonce missionnaire et la formation de disciples qui osent témoigner de leur foi et l’annoncer sans détour;

                            7) Organiser un service d’accueil et de suivi des personnes nouvelles;

                            8) Créer des parcours de discernement des dons et de formation qui permettront d’impliquer les personnes nouvelles dans des pastorales qui visent la réalisation de la vision;

                            9) Former des leaders laïcs.

                            4. L’énoncé de mission

                            Certains préfèreront un énoncé de mission plutôt qu'un énoncé de vision. Celui-ci pourrait se formuler comme suit:

                            Engendrer et former de nouveaux disciples qui cheminent en Église vers la maturité spirituelle et s’impliquent dans sa mission.

                            Bien communiqué, cet énoncé de mission devient celui de tous les membres de l'Église. On ne saurait sous-estimer l’importance de cette communication qui permet de centrer les efforts de la communauté chrétienne sur l'essentiel de la mission évangélique.

                            Pour ne pas rester lettre morte, il faudra donc qu’il soit, comme la vision et les priorités pastorales qui en découlent, communiqué par différents moyens. Il permettra de formuler des objectifs pour l’Église et de déterminer des activités la rendront missionnaire et féconde.

                            5. Croire à la croissance et la poursuivre

                            Basé sur l’expérience de communautés chrétiennes en croissance dans le monde, il est possible de croire que des communautés chrétiennes stagnantes ou en décroissance peuvent redevenir fécondes.

                            De nombreux ouvrages existent aujourd’hui sur la croissance de l’Église[10]. Ces ouvrages expliquent comment faire de la croissance une réalité. Ils expliquent quels sont les facteurs qui contribuent au développement des Églises.
                            Parmi les facteurs les plus importants il y a :

                            1. La communication d’une vision et d’une culture missionnaire dans l’Église;
                            2. La mise en place d’activités de renouvellement spirituel des croyants (réveil);
                            3. La mise en place d’activités de prière pour intercéder en faveur des efforts d’évangélisation et en faveur des personnes que l’on cherche à rejoindre;
                            4. La formation des responsables ecclésiaux concernant les facteurs qui contribuent à la croissance de l’Église;
                            5. La rédaction d’un plan d’action (planification) pour mettre en place des facteurs de croissance ;
                            6. La mise en place de cellules d’évangélisation;
                            7. La formation des croyants au témoignage et à l’annonce de l’Évangile;
                            8. L’accueil et le suivi des personnes évangélisées, notamment par un système d’accompagnement par parrainage/« coaching » afin de les intégrer à la communauté;
                            9. Des célébrations vivantes avec de la musique contemporaine;
                            10. Des homélies qui, à partir de la parole de Dieu, aident et éclairent les membres de la communauté chrétienne vis-à-vis des défis spirituels et humains qu’ils rencontrent quotidiennement;
                            11. La mise en place d’activités de compassion pour répondre aux besoins internes et externes des communautés chrétiennes;
                            12. L’effusion de l’Esprit et l’exercice des charismes (dons de l’Esprit : 1Cor 14:1-25);
                            13. Les efforts de formation des laïcs pour qu’ils dirigent et animent des pastorales missionnaires visant la croissance de l’Église;

                            Mais il y en a d’autres :

                            1. La consécration des responsables à la mission de faire de nouveaux disciples;
                            2. La volonté des membres ordonnés et des laïcs de vivre une authentique coresponsabilité;
                            3. La priorité pastorale donnée au témoignage de la foi et à la première annonce;
                            4. La mise en place dans l’Église d’une structure organisationnelle qui veille à déployer de façon équilibrée la triple fonction prophétique, sacerdotale et royale du Christ;
                            5. La mise en place d’un processus de formation de disciples qui fait cheminer les nouveaux convertis vers la maturité spirituelle et l’implication missionnaire;
                            6. La mise sur pied de célébrations pour personnes en recherche[11];
                            7. La mise en place d’un réseau de petites communautés de base ou de petits groupes qui répondent aux besoins des croyants (couple, jeunes familles, jeunes adultes, etc.) et du milieu;
                            8. Les activités de fraternisation qui contribuent au témoignage d’unité et de communion entre les membres des communautés chrétiennes;
                            9. La recherche de qualité et d’excellence dans les services offerts;
                            10. Les activités d'évaluation et d'amélioration continue;
                            11. La cohérence entre le message proclamé et la vie des chrétiens.

                            Ces facteurs, ou ces orientations pastorales, offrent des pistes et des idées pour réaliser une vision de croissance. Il ne s’agit pas de tout faire en même temps, mais de faire les choses petit à petit en se fixant des priorités et des objectifs réalisables.

                            6. La vision et l’équipe de direction

                            Le premier responsable de l’Église et l’équipe de directions devront manifester par différents moyens leur volonté de voir se réaliser la vision. Ils auront à mettre en œuvre différentes modalités de communication pour la transmettre afin que les membres de la communauté chrétienne se l’approprient et y adhèrent. Les membres de l’équipe de direction jouent donc un rôle de communicateurs et de motivateurs. Ils communiquent la vision, partagent les responsabilités et mobilisent les croyants pour que la vision s’actualise dans leur milieu.

                            7. Conclusion

                            La mission de l’Église s’inscrit dans la volonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1Tm 2:4). Cette mission se réalise concrètement sous différentes formes, toutes complémentaires: première annonce, parcours de croissance dans la foi, prières et célébrations, compassion envers les personnes défavorisées, transformation du monde, fraternité, organisation et planification de la mission, gestion des biens matériels en vue de la mission.

                            Une vision à caractère missionnaire incitera les responsables d’Églises à choisir des orientations pastorales qui favorisent la croissance ecclésiale. Les communautés chrétiennes ne doivent pas être de simples lieux de distribution de services humanitaires ou religieux, elles devraient être des communautés qui témoignent de leur foi en paroles et en actes, qui invitent au salut, qui engendrent et accueillent des nouveaux chrétiens et enfin qui forment les noueaux afin qu’eux aussi cheminent en Église et s’impliquent dans sa mission.

                            Mais cette vision ne pourra se réaliser si elle n’est pas suivie d’un plan d'action comprenant des phases de réalisation avec des objectifs, des moyens de mis en œuvre et des méthodes d’évaluation. Ce travail de planification revient à l’équipe dirigeante et devrait commencer à se faire dès le début d’une année pastorale afin de préparer l’année pastorale suivante. À la fin de chaque année pastorale, le travail accompli devrait être évalué afin de constater les progrès accomplis et quel chemin il reste à parcourir.


                            [1] La première annonce (ou l'annonce missionnaire) vise à faire naître dans le cœur du non-croyant, de l'indifférent ou du membre d'une autre religion, un intérêt pour l'Évangile puis elle l’aide à faire un choix, à accueillir le Christ comme Maître et Seigneur de sa vie. Cette option pour la foi se fait par l'action de l'Esprit Saint et l'annonce du kérygme. La première annonce conduit à la conversion initiale qui est adhésion à Jésus-Christ et désir de marcher à sa suite. Cette « option fondamentale » fonde la vie du disciple.
                            [2] Matthieu 28:19
                            [3] Il y a notamment les paraboles de la brebis et de la drachme perdues (Luc 15 et Mat 18).
                            [4] Dans les Évangiles, on trouve les paraboles du lis des champs (Mat 6:28), de la semence qui croît d'elle-même (Mc 4:27), de la graine de moutarde (Mat 13:32), du semeur (Mat 13:4ss), de l'arbre et de ses fruits (Lc 6:43).
                            [5] Ce renouveau spirituel peut se faire concrètement par une instance sur la vie de prière et la conversion. Parmi les moyens qui peuvent être pris, il y a : les séminaires dans la vie de l’Esprit, l’adoration, la confession des péchés, la lecture assidue de la Parole de Dieu, le jeûne, etc.
                            [6] Les termes « annonce missionnaire » et « première annonce » expriment la même réalité.
                            [7] Le terme « nouveau » a deux sens : le premier étant d’amener des non-chrétiens et des personnes indifférentes à la vie ecclésiale à devenir des disciples et le second étant de faire des chrétiens actuels des disciples renouvelés dans leur foi et dans leur ardeur missionnaire.
                            [8] Cela peut se faire par des formations et d’autres moyens comme les contacts personnels des responsables avec les fidèles, les prédications et le site Internet de l'Église
                            [9] Une présentation exhaustive des orientations pastorales permettant de favoriser la croissance de l'Église se trouve dans le livre : La croissance de l'Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses (Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012), de Pierre-Alain Giffard.
                            [10] Parmi les livres en français sur le sujet il y a :
                            Rick Warren, L’Église une passion une vision. La croissance sans compromettre le message et la mission, Varennes, Eternity Publishing House, 2005.
                            Peter Wagner, Conduire votre Église vers la croissance, Nyon, France, Carrefour, et Rouen, Menor, 1992, 224 p., la traduction de son livre Leading Your Church to Growth, 1984.
                            Paul Yonggi Cho, Au-delà des chiffres, Miami, Éditions Vida, 1986.
                            Paul Yonggi Cho, Les cellules de maison et la vie de l’église, Miami, Éditions Vida, 1989.
                            Christian Schwarz, Le développement de l'Église: Une approche originale et réaliste, Paris, Empreinte Temps Présent, 1996.
                            Don Giuseppe Macchioni (Don Pigi Perini), Évangéliser en paroisse, l'expérience des cellules paroissiales d'évangélisation, Nouan-le-Fuzelier, Pneumathèque, 1994.
                            [11] Les célébrations pour personnes en recherche sont conçues pour les personnes qui ne croient pas en Jésus ou qui ne viennent pas (souvent) à l’Église. Leur but est de leur permettre d’accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur. Tout y est fait pour enlever les barrières de type culturel qui pourraient empêcher les participants d’accueillir la Salut et de revenir la semaine suivante. Les chants et la musique sont adaptés à la culture de la tranche d'âge ou du groupe particulier que l’on cherche à rejoindre. Si ce sont les jeunes que l’on vise à évangéliser, des instruments de musique contemporains sont utilisés : batterie et guitares électriques font partie des accompagnements musicaux. Les airs sont inspirés de chansons populaires que l'on entend couramment à la radio et les paroles sont adaptées pour la louange.

                            lundi 2 juillet 2012

                            La croissance de l’église par la méthode T4T

                            Ying Kai est un missionnaire évangélique sino-américain qui accepta l’appel d’annoncer l’Évangile aux milliards de personnes en Asie qui ne connaissent pas le Christ. Sachant qu’il ne pouvait pas se servir des approches traditionnelles d’évangélisation pour rejoindre tant de monde, il mit au point la méthode T4T. Celle-ci vise à faire de chaque croyant un évangélisateur capable d’engendrer des disciples qui en engendrent d’autres[1]. Depuis sa création, et en l’espace de 10 ans, elle amena la création de 150 000 petits groupes de nouveaux convertis (églises de maison) et le baptême de 1.7 million de personnes[2].
                            Cette méthode commence par une série de rencontres, étendue sur une période d’environ 9 à 18 mois. Elle débute en formant des chrétiens à témoigner de leur foi et de leur conversion auprès des non-croyants. Les non-croyants, qui accueillent Jésus comme leur Sauveur et Seigneur (2Pi 3:18) sont à leur tour instruits par l’évangélisateur pour 1) témoigner eux-mêmes de leur foi (ou de leur conversion) dans leur milieu de vie; 2) annoncer la Bonne Nouvelle et; 3) former eux-mêmes les personnes qu’ils auront gagnées au Christ afin qu’elles deviennent à leur tour des formateurs de formateurs[3]. Cette méthode est conçue pour se transmettre de génération en génération, de nouveaux convertis en nouveaux convertis, de petits groupes en petits groupes.
                            Selon Steve Smith, l’auteur du livre T4T: A Discipleship Re-Revolution (Une Re-Révolution pour la formation des disciples), il s’agit d’un retour à la formation des disciples dans les premiers temps de l’Église. Ce processus d’évangélisation déclenche la multiplication des nouveaux groupes de convertis qui deviennent à leur tour des facteurs de multiplication.
                            La méthode T4T fait appel à l’obéissance des croyants vis-à-vis de la Parole de Dieu. Les croyants sont d’abord invités à dire « oui » à l’appel de devenir des pêcheurs d’hommes et les personnes évangélisées sont ensuite appelées à dire des « oui » successifs : « oui » pour accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur (l’acte de foi), « oui » au baptême, « oui » à l’évangélisation des non-croyants, « oui » à la formation de petits groupes de convertis avec les personnes évangélisées et « oui » à la formation des membres des nouveaux groupes afin qu’ils reproduisent eux-mêmes ce processus de multiplication[4].
                            L'idée de base est que tout chrétien est appelé à suivre Jésus et agir comme lui… Jésus ayant accompli la volonté de Dieu en appelant et en formant des disciples appelés eux-mêmes à en former d’autres[5] (Mat 28:19-20).
                            Dans la méthode T4T, la personne évangélisée est tout de suite interpelée à devenir missionnaire en témoignant de sa conversion (ou de sa foi) aux personnes qu’elle connaît et en démarrant un nouveau groupe avec les personnes évangélisées. Il les formera ensuite à faire ce qu’il fait lui-même : évangéliser, rassembler et diriger un petit groupe, former à évangéliser, à rassembler et à diriger un petit groupe.
                            Les réponses à 3 questions servent de base à la formation des nouveaux convertis[6] : « Pourquoi? Qui? Comment? »
                            Pourquoi ? : Pourquoi évangéliser ?
                            Il est dit aux nouveaux convertis que chaque croyant est fondamentalement appelé à être membre d’une église ET à transmettre la foi qu’il a reçue.
                            Qui ? : Qui évangéliser ?
                            En petit groupe[7], les nouveaux convertis sont invités à faire la liste des personnes de leur « oikos » (les membres de leur famille, leurs amis, leurs voisins, leurs collègues de travail, les personnes qu’ils côtoient régulièrement et les personnes sur qui ils ont une certaine influence). Une fois la liste composée, ils prient afin de savoir vers qui aller en premier : cinq noms de la liste sont alors retenus. Les membres prient à nouveau pour ces cinq personnes afin que le Père céleste les attire à Jésus, afin que l’Esprit les « travaille » (Jn 16:8-9) et afin qu’ils puissent donner leur témoignage et annoncer la Bonne Nouvelle avec assurance. Notons qu’il ne s’agit pas de limiter le témoignage et l’annonce aux cinq personnes de la liste.
                            Comment ? : Comment donner son témoignage et annoncer la Bonne Nouvelle?
                            La troisième étape est d’aider les membres du groupe à formuler leur témoignage et à annoncer la Bonne Nouvelle. Ceci se fait en deux temps : mettre à la fois son témoignage et l’annonce du kérygme par écrit, et s’exercer à les partager.
                            Un témoignage peut être soit celui de sa conversion : 1) ma vie avant de connaître Jésus; 2) comment j’ai connu Jésus; 3) ma vie depuis que j’ai connu Jésus, soit celui de l’intervention de Dieu dans sa vie pour résoudre un problème particulier : 1) le problème; 2) comment Dieu a changé le problème; 3.) ma victoire sur le problème (libération de l’alcoolisme, de la colère, de la rancune, etc.).
                            Au niveau du kérygme, il existe différentes façons de présenter la Bonne Nouvelle. Il s’agit d’en choisir une qui soit le plus adaptée à son contexte et avec laquelle on est à l’aise afin qu’elle mène la personne évangélisée à faire un acte de foi (accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur).
                            Après s’être exercé à donner leur témoignage et à annoncer la Bonne Nouvelle, les membres prient pour le besoin des uns et des autres (Luc 10:9). Ils sont ensuite envoyés pour évangéliser dans leur oïkos, former leur propre groupe[8] et se servir des leçons qu’ils ont reçues avec les personnes qu’elles ont rassemblées.
                            Cette formation, à partir des trois questions (Pourquoi ? Qui ? Comment ?) est la première d’une série qui se donne dans un petit groupe[9]. Les rencontres qui suivent ont lieu toutes les deux semaines ou aux deux semaines. Elles contiennent en général 7 parties[10] :
                            1. Le soin pastoral
                            2. La louange
                            3. Le suivi
                            4. La projection de la vision
                            5. L’étude biblique
                            6. La pratique
                            7. Les objectifs et la prière
                            Les quatre parties les plus importantes, celles qui ne sont pas à enlever sont : le suivi, la vision, la pratique, les objectifs et la prière[11]. Lorsque les rencontres sont animées selon ces différentes parties, il n’y a pas de carence de nouveaux évangélisateurs qui formeront des groupes avec des nouveaux convertis et dont les membres formeront à leur tour leurs propres groupes en vue d’une multiplication continue.
                            Une série de 6 à 10 rencontres suivent la première formation. Elle contient des leçons sur les fondements de la vie chrétienne : l’assurance du salut, la vie de prière, le baptême, la Parole de Dieu, la confession des péchés, l’Église, l’appel à la sainteté, etc.[12].
                            Dans la partie du soin pastoral, la personne qui a constitué le groupe demande simplement aux membres comment ils vont et elle se met à leur écoute. Dans la partie de la louange, les participants glorifient Dieu et font des prières d’action de grâce. Dans la partie du suivi, il est demandé aux membres comment ils ont mis en pratique la leçon précédente et ce qu’ils ont fait pour évangéliser. Dans la partie de l’étude biblique, les membres sont nourris et guidés par la Parole de Dieu sur un sujet donné. Dans la partie pratique, les membres s’exercent à transmettre la leçon qu’ils viennent d’apprendre et se fixent des objectifs : Quelles personnes évangéliser? Qui former ? Enfin avant de se quitter, les membres prient 1) les uns pour les autres et 2) pour demander à Dieu de leur inspirer qui former et qui évangéliser.
                            À chaque rencontre, les membres sont donc formés afin de communiquer ce qu’ils ont reçu aux membres de leur propre groupe. Il y a toujours un temps de pratique durant lequel ils s’exercent à donner la leçon qu’ils viennent de recevoir. Conséquemment, les leçons doivent être particulièrement simples et transmissibles. Après la première série de leçons, la formation a une visée a plus long terme : l’approfondissement da la foi.
                            Le but ultime de ceux qui en arrivent à former des nouveaux groupes de convertis est celui de former des formateurs. Les membres des nouveaux groupes seront appelés non seulement à témoigner, non seulement à créer leurs propres groupes, ni même de former les personnes de leurs groupes à témoigner et à constituer d’autres groupes; pour que des petites communautés de croyants se multiplient, pour que naisse un mouvement d’implantation d’Églises de maison, le formateur doit se rappeler que son but est de former des formateurs et de concentrer ses énergies sur les personnes de son groupe qui répondront le mieux à cet appel (en moyenne 20% des membres deviennent des formateurs de formateurs) [13].
                            Steve Smith encourage les formateurs à libérer le plus de temps possible dans leur semaine afin de former le plus de groupes possible. Une formation dure deux heures. En libérant 2 heures pas semaine, il est possible d’animer au moins deux groupes aux quinze jours. Plus les formateurs formeront de groupes, plus une croissance de type exponentielle aura la chance de se réaliser.
                            La méthode d’évangélisation T4T est donc différente de la méthode utilisée traditionnellement dans les petits groupes[14]. Dans les cellules d’évangélisation (ou les petits groupes d’évangélisation) classiques, les membres amènent les personnes évangélisées dans leur propre groupe jusqu’à ce que le groupe soit assez grand pour se diviser (ou multiplier) en deux. Le principe est de croître puis de se multiplier.
                            Avec la méthode T4T, la croissance du groupe d’origine n’est pas recherchée avant de se multiplier. Les membres des groupes T4T n’amènent pas les personnes évangélisées dans leur propre groupe. Plutôt, ils forment un nouveau groupe avec les personnes qu’ils évangélisent. Là, celles-ci sont formées pour répéter le processus d’évangélisation et de création de nouveaux groupes (les membres sont formés pour évangéliser, rassembler et former un nouveau groupe dans lequel les membres sont formés à évangéliser, rassembler et former un nouveau groupe, etc.). Le processus se reproduit indéfiniment permettant une croissance exponentielle. Avec le temps, les groupes formés peuvent devenir de véritables Églises de type paroissial alors que d’autres restent des petits groupes reliés à une Église existante.
                            Dans la méthode T4T, chaque nouveau croyant est donc vu comme un groupe potentiel. Si tous les nouveaux convertis ne démarrent pas un nouveau groupe, tous sont formés et encouragés à le faire. Ceux qui démarrent des groupes projettent continuellement la vision que Dieu peut faire naître une réaction en chaîne de croissance à travers chaque membre. Le but pour un évangélisateur est d’en arriver à engendrer plus de quatre générations successives de formateurs et de groupes (ou d’églises de maison)[15]. Pour y arriver, il lui est en général nécessaire de rester avec son groupe de 9 à 18 mois[16].
                            La multiplication de petits groupes (ou d’églises de maison) commence donc par une 1ère étape : la projection d’une vision mobilise un plus grand nombre de chrétiens possible à s’engager dans l’évangélisation et la croissance de l’Église. Durant une 2e étape, les chrétiens mobilisés sont aidés à repérer les personnes qu’ils peuvent évangéliser. La 3e étape est celle de l’évangélisation (l’annonce missionnaire) proprement dite. La 4e étape est celle où les membres sont instruits pour former des nouveaux groupes. Enfin, la 5e et dernière étape est celle où les membres sont instruits pour former les personnes de leurs propres groupes à reproduire le processus de multiplication. Toutefois, la projection de la vision n‘est pas un évènement ponctuel qui ne se produirait qu’au début du processus. Comme nous l’avons vu dans les différentes parties qui composent une rencontre, il est aussi nécessaire de projeter une vision spécifique durant chaque formation afin d’aider les membres à franchir les différentes étapes du processus[17].
                            Aussi, ce serait une erreur de voir la méthode T4T comme une simple série de leçons. Cette méthode est beaucoup plus qu’une formation intellectuelle, elle vise à ce qu’un nouveau converti, ou une personne déjà croyante, soit rendue capable, dans un très court laps de temps, de témoigner de sa foi et de démarrer de nouveaux groupes dont les membres seront formés pour reproduire le même schéma processus de multiplication. La méthode T4T est un outil presque idéal pour engendrer et former de nouveaux disciples formateurs qui engendreront et formeront de nouveaux disciples formateurs….qui engendreront et formeront de nouveaux disciples formateur...etc.[18] C’est par ce processus de formation, à travers les 7 étapes habituelles d’une rencontre, qu’une réaction en chaîne de conversions et de croissance peut se produire.
                            Lorsqu’ils se trouvent dans un contexte culturel particulier, il est conseillé aux évangélisateurs/formateurs de faire certaines adaptations. Mais cela doit être fait sans en éliminer les principes fondamentaux de la méthode.
                            Un des éléments à ne pas changer, selon Steve Smith, est le déroulement des rencontres. Il doit sans faute contenir au moins quatre des sept parties d’une rencontre habituelle : le suivi, la vision, la pratique, les buts et la prière. La vision de former des formateurs qui forment des formateurs doit aussi demeurer ainsi que celle de concevoir l’appel de tout chrétien comme étant celui de suivre Jésus et de devenir des pêcheurs d’hommes. Les leçons ont à rester simples et transmissibles et le parcours être conçu pour aider les membres à passer d’une étape de cheminement (ou de croissance) à une autre[19]. Enfin, le processus de formation doit être centré sur la Parole de Dieu, efficace et reproductible par les nouveaux convertis.
                            S’il est nécessaire d’avoir des leçons facilement transmissibles, ce sont aussi les visons pour chaque formation (4e partie de la formation) qu’il est important de rendre simples et transférables ainsi qu’une façon efficace et adaptée au contexte de présenter la bonne nouvelle du salut. Cette présentation doit amener ceux qui l’entendent à accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur (faire un acte de foi).
                            Un autre élément incontournable dans la méthode : les questions de suivi lors des rencontres (3e partie de la formation). Il devrait y en avoir pour chaque niveau d’engagement : Les évangélisateurs : « À qui avez-vous témoigné? Ont-ils fait un acte de foi? ». Les  initiateurs : « Avez-vous commencé à les former dans le même processus? ». Les formateurs : « Est-ce que les personnes évangélisées évangélisent? ». Les formateurs de formateurs : « Est-ce les personnes évangélisées forment les personnes qu’elles ont elle-même évangélisées? ».
                            Enfin, selon les auteurs, la méthode T4T peut être efficace dans n’importe quel contexte culturel même s’il faut parfois compter sur un temps d’adaptation. Steve Smith invite les lecteurs, et ceux qui entendent parler de la méthode T4T, à relever le défi de la croissance et en répondant aux questions suivantes : Durant les trois prochains mois, combien prévoyez-vous former de personnes à la méthode T4T? Et à combien de personnes allez-vous donner votre témoignage? Devenez, dit-il, une personne qui ne se contente pas d’écouter mais qui en arrive à mettre en pratique ce qu’il entend. Dieu a un cœur pour sauver l’humanité et il veut travailler par vous pour arriver à ses fins[20].
                            Auteur: Pierre-Alain Giffard
                            Les informations qui ont servi à écrire cet article sont tirées du livre de Steve Smith et de Ying Kai: T4T: A Discipleship Re-Revolution (WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition 2011) et du site internet « Church Planting Mouvements : Best Practices from Across the Globe » (http://www.churchplantingmovements.com/).


                            [1] Cf. Smith, Steve; Kai Ying (2011-09-21). T4T: A Discipleship Re-Revolution (Kindle Location 436). WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition.
                            [2] En 2001, lorsqu’il commença son apostolat avec cette nouvelle méthode, 20 groupes de maison (églises de maison) virent le jour en deux mois; dans les six prochains mois, 327 groupes furent formés et 4 mille personnes furent baptisées. En 2002, 908 groupes de maison furent créés et il y eut 12 000 baptêmes. 2003 vit la création de 3 535 nouveaux groupes et les baptêmes de plus de 53 430 personnes. En 2004, la méthode engendra 9 320 nouveaux groupes et 104 542 personnes se firent baptiser. En 2005, la méthode permit de former 9 307 nouveaux groupes de maison et 90 648 personnes se firent baptiser. Les année qui suivent furent remarquable: 2006 - 121,859 baptêmes et 12,548 églises de maison; 2007 - 153,625 baptêmes et 15,193 églises de maison; 2008-  204,055 baptêmes et 18,194églises de maison; 2009 210,951 baptêmes et 19,921 églises de maison; 2010  313,598 baptêmes et 28,602 églises de maison; 2011  279,231 baptêmes et 24,005 églises de maison; Les 9 premiers mois de 2012 - 206,204 baptêmes et 18,368 églises de maison; TOTAL 1,738,143 baptêmes et 158,993 églises de maison.
                            [3] En anglais : “Trainers for Trainers”.
                            [4] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., Kindle Location 1053-1054.
                            [5] Cf. Ibid., Kindle Location 1290-1292.
                            [6] Le nouveau converti est une personne qui vient tout juste de faire un acte de foi pour accueillir Jésus comme son Sauveur et Seigneur (2Pi 3 :18) après avoir entendu le témoignage et l’annonce du kérygme par un chrétien.
                            [7] Un petit groupe peut contenir seulement deux ou trois personnes.
                            [8] Il arrive parfois que les membres amènent les nouveaux convertis dans leur propre groupe, mais ils sont alors invités et accompagnés pour commencer, dans les semaines qui suivent, un nouveau groupe avec ces nouveaux croyants.
                            [9] La formation peut se donner aussi comme un cours particulier s’il n’y a que deux personnes dans un groupe.
                            [10] Pour des détails sur chacune des parties, voir le livre de Steve Smith et Ying Kai,T4T: A Discipleship Re-Revolution. WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition, 2011.
                            [11] La première, deuxième, troisième et quatrième partie forment le premier tiers de la rencontre et durent en tout 40 minutes. La cinquième partie constitue le deuxième tiers et dure aussi 40 minutes. La sixième et septième partie forme le troisième tiers de la rencontre et dure de même 40 minutes. Steve Smith explique que dans le premier tiers (pastoral) le groupe regarde en arrière, dans le deuxième tiers (la leçon), il regarde en haut et dans troisième tiers (la pratique), il regarde en avant.
                            [12] Il est a noté que dans les pays de mission qui utilisent la méthode T4T les nouveaux convertis se font e n général baptiser seulement quelques jours, quelques semaines ou quelques mois après leur premier acte de foi. Il y a donc des baptêmes qui ont lieu lors des formations. Cela ne va pas sans rappeler la pratique baptismale des premiers temps de l’Église relatée dans les Actes des Apôtres (Actes 2:41; 8:6-13; 8:36-38; 9:18-19; 10:47-48).
                            [13] Il est à noter que les personnes qui deviennent des formateurs de formateurs ne sont en général pas celles que nous soupçonnons. Les chrétiens de longue date sont souvent moins efficaces que des nouveaux convertis. Ceci s’explique parce les chrétiens de longue date connaissent moins de personnes éloignées de Dieu et qu’ils sont occupés dans d’autres tâches d’Église. Et puisque seulement un petit pourcentage des personnes évangélisées devient des formateurs, il est important de viser à former le plus de personnes possible afin de trouver le plus de formateurs possible.
                            [14] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., 2307-2313.
                            [15] Cf. Ibid., Kindle Location 2572-2573.
                            [16] Cf. Ibid., Kindle Location 2578-2579.
                            [17] Cf. Ibid., Kindle Location 2922.
                            [18] Cf. Ibid., Kindle Location 1302-1303.
                            [19] C’est-à-dire de l’accueil de Jésus comme Sauveur et Seigneur (l’acte de foi), à l’évangélisation de l’oïkos, à l’enseignement des leçons reçues, à la formation d’un nouveau groupe, et à la formation de nouveaux évangélisateurs pour qu’ils puissent reproduire le même processus.
                            [20] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., Kindle Location 4646.

                            LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE