mercredi 24 juin 2009

Comment rédiger un plan de croissance ecclésiale


Si vous êtes un pasteur ou un responsable d'église et que vous souhaitez voir votre communauté chrétienne se développer, une première étape importante est de saisir les facteurs qui favorisent la croissance des Églises. La deuxième étape est de rédiger un plan de croissance.

Un plan de croissance ecclésiale décrit la manière dont les responsables souhaitent réaliser leur projet de développement. C'est une explication des actions et des moyens qu'ils comptent mettre en œuvre.

Le plan de croissance est rédigé tant pour un usage interne que pour un usage externe. En effet, sa rédaction est l'occasion de mettre ses idées au clair en les formalisant.  
Il permet au pasteur et à son équipe de s'unir autour d'une vision commune et de garder le cap. 

Le plan de croissance permet aussi de communiquer le projet en dehors de la communauté chrétienne afin d'attirer des personnes de talent et aussi de convaincre des bienfaiteurs. Sa rédaction ne devrait pas être trop longue et aboutir à un document léger (10 à 20 pages maximum).  Voici les différentes parties d'un plan de croissance: 
  • Le sommaire 
  • L'énoncé de mission
  • L'analyse de l’environnement
  • L'énoncé de vision 
  • L'énoncé de valeurs
  • La gestion des risques
  • Les buts, les objectifs et les activités
  • L'échéancier
  • La structure de gouvernance
  • Les mesures d'évaluation
  • Les ressources et les prévisions financières
  • Les appendices
Les étapes pour rédiger un plan de croissance sont les suivantes:

1. Formuler un énoncé de mission

La première étape est de formuler un énoncé de mission. Celui-ci définit, de manière succincte, ce qu’est la communauté chrétienne et sa raison d’être. Il doit être court, facile à comprendre et à mémoriser et répondre aux questions suivantes :

· Qui sommes‑nous et à qui offrons‑nous nos services ?
· Pourquoi sommes-nous là ?
· Qu’avons-nous à accomplir ?
· En quoi notre mission s’inscrit-elle dans le mandat ou les programmes de l’institution ecclésiale à laquelle nous appartenons ?

Voici un modèle utile pour aider à formuler un énoncé de mission :

La mission de notre Église est de _______________________ (ce que nous sommes appelés à faire) à l’aide de _________________________ (comment nous le faisons) pour _______________________________ (pour qui) afin qu’ils _______________________________ (ce pourquoi nous le faisons).

Pour plus de détails sur la manière de formuler un énoncé de mission voir: Comment écrire un énoncé de mission.

2. Analyser l'environnement

La deuxième étape 
pour rédiger un plan de croissance est l'observation et l’analyse de son environnement. Celle-ci à pour but de découvrir les Forces et les Faiblesses de l'Église dans son état actuel (= facteurs internes), et les Possibilités et les Menaces de son milieu (= facteurs externes), tout autant d’éléments qui ont une influence sur la capacité de la communauté chrétienne à poursuivre sa mission. Une telle analyse donne des informations importantes pour la suite de la planification.

Parmi les facteurs internes, citons les possibilités financières, la gouvernance (leadership et structure de leadership), le personnel, les systèmes opérationnels (ses façons de fonctionner). Les facteurs externes peuvent être entre autres la conjoncture économique, les déplacements de population, les avancées technologiques, les changements géographiques et les changements législatifs.

3. Formuler un énoncé de vision

La troisième étape est la formulation d’un énoncé de vision à la lumière de l'analyse de l'environnement. L'énoncé décrit la situation d’avenir souhaitée pour la communauté chrétienne. C’est l’image, inspirante et idéale, de sa situation future. 

L’énoncé de vision répond généralement aux questions suivantes : Que souhaite être la communauté chrétienne et à quoi aspire‑t‑elle ? Quelle image veut-elle véhiculer auprès de ses membres et de son milieu ?

À titre d'exemple : Notre vision est d’être une communauté chrétienne qui fait de nouveaux disciples et qui conduit ses membres vers la maturité spirituelle et l'engagement missionnaire.

4. Définir ses valeurs

La quatrième étape est la formulation d’un énoncé de valeurs. Il exprime les croyances et les convictions qui guident la réalisation de la vision et de la mission. 
Ce sont des principes directeurs qui répondent généralement aux questions suivantes : Quelles attitudes et comportements allons-nous favoriser pour l’accomplissement de notre mission et la concrétisation de notre vision ? Quelles sont nos valeurs et nos croyances ecclésiales ?

5. Prévoir les risques

Une cinquième étape possible est de vérifier les risques associés au projet et de proposer des solutions.

À titre d'exemple :

- Dans la poursuite de développement de la communauté chrétienne certains problèmes pourraient surgir si une trop grande importance est accordée à la poursuite de la croissance. Les responsables pourraient en arriver à se servir des membres de l'Église (de les instrumentaliser) afin de réaliser leurs objectifs. Pour éviter ce problème, nous poursuivrons notre mission en tenant compte des pôles suivants:  l'épanouissement, le respect et la santé des membres. La poursuite de notre mission sera saine en demeurant au service des membres et elle sera équilibrée en développant toutes les différentes fonctions de l’Église à savoir:  annonce première de l’Évangile auprès des non-chrétiens ou des non-pratiquants, célébrations, fraternité, charité envers les démunis, croissance des membres dans la foi, formation des chrétiens pour la mission dans la communauté chrétienne et formation de responsables laïcs.

- La recherche de santé et d’équilibre permettra entre autres : 1) à ce que les membres de la direction et les autres responsables ne méprisent pas leur vie familiale ou leur santé au nom de leur engagement dans l'église; 2) à ce que la formation des disciples amène les membres de la communauté chrétienne à la santé intégrale (spirituelle, psychologique et physique) et à l'épanouissement.

Il est sage de bien penser aux aspects matériels liés au démarrage du projet en identifiant les risques potentiels (date limite non rencontrée, difficultés de financement, dépenses plus grandes que prévues, bris des véhicules, problèmes d’ordinateur, etc.) et de proposer des solutions pour éviter ces problèmes.

6. Formuler des buts

La sixième étape est la formulation des buts.  Il s'agit des choix 
que la communauté chrétienne entend prendre pour accomplir sa mission et concrétiser sa vision: Quels facteurs de développement allons-nous mettre en place dans notre Église? Quels changements allons-nous apporter pour en arriver à faire des disciples?

Les question suivantes peuvent aider à bien formuler des buts: 

· Les buts s’harmonisent‑ils avec l’énoncé de mission et des valeurs de la communauté chrétienne?
· Les buts contribueront-ils à la réalisation de la vision?
· Les buts tiennent-ils compte de l’analyse de l’environnement interne et externe ?
· Les buts donnent-ils à la communauté chrétienne une orientation claire sur ce qu’elle doit faire?

Exemples de buts :

· Mettre en place dans la communauté chrétienne un système de cellules de maison
· Concevoir des assemblés pour personnes en recherche

La formulation des buts peut tenir compte des améliorations à apporter au local pour le rendre plus opérationnel et fournir, si nécessaire, un plan d’aménagement. Il inclut les preuves que cet emplacement, ainsi que les édifices, sont conformes aux lois municipales, lois sur la santé, sur la sécurité, etc.

7. Fixer des objectifs mesurables

La septième étape est de déterminer des objectifs mesurables (les résultats escomptés). Les objectifs énoncent clairement les résultats que la communauté chrétienne s’efforcera d’atteindre dans un temps donné pour réaliser ses buts. À chaque but doit correspondre au moins un objectif cependant, une organisation se fixe souvent plus d’un objectif par un but.

Les objectifs doivent être SMART :

· Spécifiques : pour éviter différentes interprétations ;
· Mesurables : pour permettre l’évaluation ;
· Accessibles : que l’on peut atteindre ;
· Réalisables : doivent constituer un défi mais à la portée de l'église;
· Temporaires : programmés dans le temps avec des échéances de réalisation.

À titre d'exemple :

- Augmenter par trois le nombre des cellules de maison avant telle date.
- Avoir 30% de plus de jeunes parmi les membres de l’église, avant telle date.

8. Déterminer les activités

La huitième étape pour planifier est de choisir les activités à accomplir pour atteindre les objectifs fixés. Les objectifs désignent les facteurs de croissance que l'église souhaite mettre en place tandis que les activités traduisent de quelle manière elle compte atteindre les résultats escomptés.

Voici des éléments de réflexion utiles pour bien choisir ses activités:

· Les activités reflètent‑elles le mandat, la vision, la mission et les valeurs de la communauté chrétienne?
· L'activité choisie se rattache‑t‑elle clairement à l’achèvement d’un but et d’un objectif précis?
· L’activité 
choisie est‑elle réaliste face aux moyens, aux risques et aux coûts?

9. Déterminer les ressources

La neuvième étape est de déterminer les ressources nécessaires à la réalisation des activités. Celles-ci peuvent se répartir en au moins quatre catégories:

· Les ressources humaines ;
· Les ressources matérielles ;
· Le ressources financières ;
· Les ressources en temps.

Les ressources sont donc exprimées en coûts, en salaires, en temps et en personnes. Combien de temps cela va prendre pour réaliser les activités et combien cela va coûter ? Qui a les compétences nécessaires pour accomplir les activités choisies ? 

Une analyse judicieuse permettra de distinguer celles qui sont nécessaires et celles qui sont disponibles; le solde indiquera celles qu'il reste à acquérir. 

10. Créer un échéancier 

La dixième étape consiste à planifier la manière dont les activités seront réalisées dans le temps. L'échéancier est construit en divisant le projet de développement en étapes simples. On travaille à rebours à partir de l'objectif final pour déterminer la séquence des activités qui doivent être réalisées. 

Les estimations de temps doivent être basées en consultant les personnes qui seront impliquées dans chaque étape. Une fois le temps des étapes établi, les étapes peuvent être présentées dans un diagramme de Gantt.

11. Choisir sa structure de gouvernance

La onzième étape de la planification est d'expliquer le choix et la structure de gouvernance. La gouvernance peut se définir comme étant l’ensemble des processus et des structures permettant au pouvoir décisionnel de s’exercer. Elle a pour conditions essentielles 1) la cohérence interne autour d’une mission bien définie; 2) la discipline organisationnelle et; 3) l’harmonisation en fonction des résultats.

Une structure de gouvernance efficace permet aux personnes (ou aux groupes de personnes) en poste de responsabilité de mettre en place les orientations pastorales et les priorités de la communauté chrétienne. Elle existe pour appuyer le premier responsable et obtenir des résultats. Elle comprend l’autorité de prendre des décisions en matière de placement de personnel, de réaffections des ressources et de conception de programmes.

12. Se donner des mesures d'évaluation

La douzième étape est de se donner des mesures (des indicateurs de progrès) pour vérifier les progrès accomplis dans le temps, repérer les activités qui sont efficaces et celles qui ne le sont pas. Ce suivi est effectué au moins sur une base annuelle.

Les mesures permettent de visualiser le changement ou la variation dans la réalisation progressive des objectifs.  
Il est recommandé de faire un tableau présentant les résultats des différentes mesures et contenant l’ensemble des objectifs.

· La mesure de chaque objectif est exprimée en données chiffrées et indique dans quelle mesure les objectifs ont été atteints par la communauté chrétienne.

· Les mesures sont rattachées à l’objectif à mesurer. Il en faut au moins une par objectif.

Voici des questions utiles pour bien formuler une mesure :

- La mesure est‑elle pertinente ? 
- A-t-elle un lien direct et logique avec le but ou l’objectif ? 
- La mesure est‑elle fiable ? 
- Produit-elle une information juste et vérifiable pour la période de réalisation de l’objectif?
- La mesure est‑elle valable? 
- Capte-t-elle ce que l'église tente de mesurer?

13. Les prévisions financières

Cette avant-dernière étape joint tous les aspects du projet et permet de le traduire en terme monétaire. Elle évalue son coût sur deux ou trois ans et en suggère le mode de financement. L'aide d'un comptable sera précieuse sinon indispensable.

Coûts requis au démarrage: Qu’y a-t-il à acheter, à rénover, à débourser entre maintenant et la date du départ du projet ? Établir la liste des frais de démarrage en détaillant les postes suivants : Terrain; Bâtisse; Matériel roulant; Équipements; Mobilier; Rénovations; Brevets; Frais d’incorporation; etc.

14. Le sommaire

La dernière étape est de rédiger le sommaire qui est un texte placé au début du plan de développement. D'une à deux pages maximum, il fait la synthèse de ce que l’on retrouve dans l’ensemble du document. Il devrait être rédigé en dernier et contient les informations suivantes:
  • Nom du projet : _______________________
  • Pasteur : ________________________
  • Équipe de direction: ____________________
  • Adresse: _______________________________
  • Téléphone : ______________________
  • Courriel : _________________________

A/ Activité principale : (À titre d'exemple : Annonce première auprès des sans-églises et formation de disciples)

B/ But principal : (À titre d'exemple : Être une la communauté chrétienne qui fait des disciples et qui les impliquent dans la mission de l'Église)

C/ Points forts : (À titre d'exemple... Formation et expérience du pasteur; Qualifications des membres de l’équipe de direction; Connaissance des facteurs qui engendrent la croissance des églises locales; Appui du responsable local de la dénomination chrétienne; etc.)

D/ Historique du projet

E/ Groupe cible

F/ Grandes lignes pastorales

G/ Avantages du projet : Avantages par rapport au mode usuel de fonctionnement des églises

H/ Besoins financiers : Expliquer sommairement combien d’argent a été investi à ce jour; quelles sont les montants nécessaires pour la suite, à quoi servira les montants reçus: salaires, location de locaux, achats de matériel, etc.; et quelles sont les ressources financières.

Conclusion

Un plan de développement n'a pas besoin d'être compliqué. Il devrait toutefois comporter des objectifs et des tâche
s suffisamment exigeantes, mais raisonnables, déléguées avec suffisamment de pouvoirs pour qu'elles puissent être réalisées de manière autonome par les membres. Mais attention, la planification n’est pas une activité ponctuelle achevée lorsqu'une première version du plan est terminée. C’est un travail continu qui vise à toujours mieux saisir et réaliser la mission de l'Église dans un environnement en constante évolution.

4 commentaires:

Unknown a dit…

Merci pour tout.

Unknown a dit…

Merci pour tout.

Unknown a dit…

Merci beaucoup

Anonyme a dit…

Merci pour tout

LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE