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vendredi 12 juillet 2013

Vision et croissance de l’Église

Auteur: Pierre-Alain Giffard

Depuis des décennies, la réalité ecclésiale et sociale en Occident n’a cessé de changer : l’Église est passée d’un contexte de chrétienté à un contexte missionnaire.

Pour les Églises locales, cela signifie qu’il est temps de s’engager dans la mission et particulièrement dans la première annonce[1].

Cet effort d’évangélisation demande d’élaborer et de communiquer une vision dans la paroisse qui aura pour avantage de motiver les chrétiens à participer à la mission de faire des disciples.

1. Qu’est-ce qu’une vision ?

Une vision est une image, un rêve réalisable que l’on souhaite vivre dans un avenir rapproché. Elle pointe vers une destination, elle motive et donne du sens. Elle permet à une organisation d’avoir une direction commune et de faire des choix stratégiques et organisationnels. Une vision n’est toutefois pas un plan d’action, ni une série d’objectifs à réaliser.

D'une certaine façon, une vision agit comme un phare qui guide un navire vers le port recherché en indiquant à l'équipage la direction à suivre. Pour être efficace et servir son but, elle doit être inspirée, formulée de manière à engendrer l’espérance et inciter à l’action.

Quand les pasteurs d’une Église ont une vision qui a du sens et qu’ils la communiquent efficacement, les fidèles sont prêts à consacrer plus de leurs énergies, de leur temps, de leurs talents et de leur argent au service du Christ et de son Église. Un sentiment d’appartenance et de motivation les saisi amenant même des instances non-chrétiennes à vouloir collaborer avec l’Église.

2. L’Église : une vocation à la croissance

Avant de monter au ciel, Jésus a dit à son Église naissante : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples[2] ». Dans son Évangile il a souvent expliqué l’importance d’aller au-devant de ceux et celles qui ne le connaissent pas ou qui se sont éloignés de lui[3].

L’Église continue la mission de Jésus. L’Église est convocation, convocation de l’humanité au salut. Au niveau local, celle-ci s’implante ou se greffe dans un lieu donné et est appelée à croître. Plusieurs paraboles bibliques présentent d’ailleurs l’Église comme un « organisme » qui se développe[4].

Cette croissance est d’abord l’œuvre de Dieu, l’œuvre de l’Esprit répandu à la Pentecôte. Elle est un signe de l’action de la grâce et la manifestation extérieure d’une croissance intérieure. Elle est aussi l’œuvre de la foi, l’œuvre de chrétiens qui prient et qui adhèrent à la volonté de Dieu de voir son Église se développer.

Dans ce sens, une vision missionnaire devrait d’abord inciter les croyants à désirer ce que Dieu veut (la croissance de l’Église), à se renouveler dans la foi et la charité[5] et à s’engager dans la mission.

Les Église ont à sortir d’une conception pastorale selon laquelle il suffit de « faire comme on a toujours fait ». Il s’agit de devenir inventif et de se consacrer, avec les énergies et les ressources qui restent, à l’annonce missionnaire[6].

L’annonce missionnaire n’est toutefois pas la seule fonction de l’Église. L’Église doit aussi chercher à renouveler ses célébrations, ses efforts pour être plus accueillante et fraternelle, ses formations envers ses membres et son engagement dans le monde afin de devenir toujours plus signe et sacrement de l’amour de Dieu (Luc 10:25-37; 25:31-36).

3. L’énoncé de vision

À la lumière de ce qui a été dit plus haut, il est possible de formuler un exemple d’énoncé de vision :

Être, sous la mouvance de l’Esprit, une Église au cœur du monde qui engendre et forme de nouveaux[7] disciples qui cheminent en Église et s’impliquent dans sa mission.

Certaines priorités pastorales découlent de cette vision :

1) Aider les chrétiens à prendre conscience de leur identité et de leur responsabilité missionnaire[8] : la mission ne concerne pas seulement les membres ordonnés, mais elle est confiée par Dieu lui-même à tous les baptisés (Luc 10:1-12.17-20);

2) Mettre sur pied des activités de prières afin d’implorer Dieu pour le renouvellement spirituel et missionnaire de l’Église;

3) Former les responsables dans l’Église au sujet des facteurs qui favorisent la croissance de l’Église[9];

4) Former les fidèles au témoignage et à l’annonce de l’Évangile;

5) Inventer de nouveaux chemins et de nouvelles activités qui permettront d’inviter les absents à fréquenter hebdomadairement leur communauté chrétienne;

6) mettre sur pied des cellules d’évangélisation dont la mission première est l’annonce missionnaire et la formation de disciples qui osent témoigner de leur foi et l’annoncer sans détour;

7) Organiser un service d’accueil et de suivi des personnes nouvelles;

8) Créer des parcours de discernement des dons et de formation qui permettront d’impliquer les personnes nouvelles dans des pastorales qui visent la réalisation de la vision;

9) Former des leaders laïcs.

4. L’énoncé de mission

Certains préfèreront un énoncé de mission plutôt qu'un énoncé de vision. Celui-ci pourrait se formuler comme suit:

Engendrer et former de nouveaux disciples qui cheminent en Église vers la maturité spirituelle et s’impliquent dans sa mission.

Bien communiqué, cet énoncé de mission devient celui de tous les membres de l'Église. On ne saurait sous-estimer l’importance de cette communication qui permet de centrer les efforts de la communauté chrétienne sur l'essentiel de la mission évangélique.

Pour ne pas rester lettre morte, il faudra donc qu’il soit, comme la vision et les priorités pastorales qui en découlent, communiqué par différents moyens. Il permettra de formuler des objectifs pour l’Église et de déterminer des activités la rendront missionnaire et féconde.

5. Croire à la croissance et la poursuivre

Basé sur l’expérience de communautés chrétiennes en croissance dans le monde, il est possible de croire que des communautés chrétiennes stagnantes ou en décroissance peuvent redevenir fécondes.

De nombreux ouvrages existent aujourd’hui sur la croissance de l’Église[10]. Ces ouvrages expliquent comment faire de la croissance une réalité. Ils expliquent quels sont les facteurs qui contribuent au développement des Églises.
Parmi les facteurs les plus importants il y a :

1. La communication d’une vision et d’une culture missionnaire dans l’Église;
2. La mise en place d’activités de renouvellement spirituel des croyants (réveil);
3. La mise en place d’activités de prière pour intercéder en faveur des efforts d’évangélisation et en faveur des personnes que l’on cherche à rejoindre;
4. La formation des responsables ecclésiaux concernant les facteurs qui contribuent à la croissance de l’Église;
5. La rédaction d’un plan d’action (planification) pour mettre en place des facteurs de croissance ;
6. La mise en place de cellules d’évangélisation;
7. La formation des croyants au témoignage et à l’annonce de l’Évangile;
8. L’accueil et le suivi des personnes évangélisées, notamment par un système d’accompagnement par parrainage/« coaching » afin de les intégrer à la communauté;
9. Des célébrations vivantes avec de la musique contemporaine;
10. Des homélies qui, à partir de la parole de Dieu, aident et éclairent les membres de la communauté chrétienne vis-à-vis des défis spirituels et humains qu’ils rencontrent quotidiennement;
11. La mise en place d’activités de compassion pour répondre aux besoins internes et externes des communautés chrétiennes;
12. L’effusion de l’Esprit et l’exercice des charismes (dons de l’Esprit : 1Cor 14:1-25);
13. Les efforts de formation des laïcs pour qu’ils dirigent et animent des pastorales missionnaires visant la croissance de l’Église;

Mais il y en a d’autres :

1. La consécration des responsables à la mission de faire de nouveaux disciples;
2. La volonté des membres ordonnés et des laïcs de vivre une authentique coresponsabilité;
3. La priorité pastorale donnée au témoignage de la foi et à la première annonce;
4. La mise en place dans l’Église d’une structure organisationnelle qui veille à déployer de façon équilibrée la triple fonction prophétique, sacerdotale et royale du Christ;
5. La mise en place d’un processus de formation de disciples qui fait cheminer les nouveaux convertis vers la maturité spirituelle et l’implication missionnaire;
6. La mise sur pied de célébrations pour personnes en recherche[11];
7. La mise en place d’un réseau de petites communautés de base ou de petits groupes qui répondent aux besoins des croyants (couple, jeunes familles, jeunes adultes, etc.) et du milieu;
8. Les activités de fraternisation qui contribuent au témoignage d’unité et de communion entre les membres des communautés chrétiennes;
9. La recherche de qualité et d’excellence dans les services offerts;
10. Les activités d'évaluation et d'amélioration continue;
11. La cohérence entre le message proclamé et la vie des chrétiens.

Ces facteurs, ou ces orientations pastorales, offrent des pistes et des idées pour réaliser une vision de croissance. Il ne s’agit pas de tout faire en même temps, mais de faire les choses petit à petit en se fixant des priorités et des objectifs réalisables.

6. La vision et l’équipe de direction

Le premier responsable de l’Église et l’équipe de directions devront manifester par différents moyens leur volonté de voir se réaliser la vision. Ils auront à mettre en œuvre différentes modalités de communication pour la transmettre afin que les membres de la communauté chrétienne se l’approprient et y adhèrent. Les membres de l’équipe de direction jouent donc un rôle de communicateurs et de motivateurs. Ils communiquent la vision, partagent les responsabilités et mobilisent les croyants pour que la vision s’actualise dans leur milieu.

7. Conclusion

La mission de l’Église s’inscrit dans la volonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1Tm 2:4). Cette mission se réalise concrètement sous différentes formes, toutes complémentaires: première annonce, parcours de croissance dans la foi, prières et célébrations, compassion envers les personnes défavorisées, transformation du monde, fraternité, organisation et planification de la mission, gestion des biens matériels en vue de la mission.

Une vision à caractère missionnaire incitera les responsables d’Églises à choisir des orientations pastorales qui favorisent la croissance ecclésiale. Les communautés chrétiennes ne doivent pas être de simples lieux de distribution de services humanitaires ou religieux, elles devraient être des communautés qui témoignent de leur foi en paroles et en actes, qui invitent au salut, qui engendrent et accueillent des nouveaux chrétiens et enfin qui forment les noueaux afin qu’eux aussi cheminent en Église et s’impliquent dans sa mission.

Mais cette vision ne pourra se réaliser si elle n’est pas suivie d’un plan d'action comprenant des phases de réalisation avec des objectifs, des moyens de mis en œuvre et des méthodes d’évaluation. Ce travail de planification revient à l’équipe dirigeante et devrait commencer à se faire dès le début d’une année pastorale afin de préparer l’année pastorale suivante. À la fin de chaque année pastorale, le travail accompli devrait être évalué afin de constater les progrès accomplis et quel chemin il reste à parcourir.


[1] La première annonce (ou l'annonce missionnaire) vise à faire naître dans le cœur du non-croyant, de l'indifférent ou du membre d'une autre religion, un intérêt pour l'Évangile puis elle l’aide à faire un choix, à accueillir le Christ comme Maître et Seigneur de sa vie. Cette option pour la foi se fait par l'action de l'Esprit Saint et l'annonce du kérygme. La première annonce conduit à la conversion initiale qui est adhésion à Jésus-Christ et désir de marcher à sa suite. Cette « option fondamentale » fonde la vie du disciple.
[2] Matthieu 28:19
[3] Il y a notamment les paraboles de la brebis et de la drachme perdues (Luc 15 et Mat 18).
[4] Dans les Évangiles, on trouve les paraboles du lis des champs (Mat 6:28), de la semence qui croît d'elle-même (Mc 4:27), de la graine de moutarde (Mat 13:32), du semeur (Mat 13:4ss), de l'arbre et de ses fruits (Lc 6:43).
[5] Ce renouveau spirituel peut se faire concrètement par une instance sur la vie de prière et la conversion. Parmi les moyens qui peuvent être pris, il y a : les séminaires dans la vie de l’Esprit, l’adoration, la confession des péchés, la lecture assidue de la Parole de Dieu, le jeûne, etc.
[6] Les termes « annonce missionnaire » et « première annonce » expriment la même réalité.
[7] Le terme « nouveau » a deux sens : le premier étant d’amener des non-chrétiens et des personnes indifférentes à la vie ecclésiale à devenir des disciples et le second étant de faire des chrétiens actuels des disciples renouvelés dans leur foi et dans leur ardeur missionnaire.
[8] Cela peut se faire par des formations et d’autres moyens comme les contacts personnels des responsables avec les fidèles, les prédications et le site Internet de l'Église
[9] Une présentation exhaustive des orientations pastorales permettant de favoriser la croissance de l'Église se trouve dans le livre : La croissance de l'Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses (Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012), de Pierre-Alain Giffard.
[10] Parmi les livres en français sur le sujet il y a :
Rick Warren, L’Église une passion une vision. La croissance sans compromettre le message et la mission, Varennes, Eternity Publishing House, 2005.
Peter Wagner, Conduire votre Église vers la croissance, Nyon, France, Carrefour, et Rouen, Menor, 1992, 224 p., la traduction de son livre Leading Your Church to Growth, 1984.
Paul Yonggi Cho, Au-delà des chiffres, Miami, Éditions Vida, 1986.
Paul Yonggi Cho, Les cellules de maison et la vie de l’église, Miami, Éditions Vida, 1989.
Christian Schwarz, Le développement de l'Église: Une approche originale et réaliste, Paris, Empreinte Temps Présent, 1996.
Don Giuseppe Macchioni (Don Pigi Perini), Évangéliser en paroisse, l'expérience des cellules paroissiales d'évangélisation, Nouan-le-Fuzelier, Pneumathèque, 1994.
[11] Les célébrations pour personnes en recherche sont conçues pour les personnes qui ne croient pas en Jésus ou qui ne viennent pas (souvent) à l’Église. Leur but est de leur permettre d’accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur. Tout y est fait pour enlever les barrières de type culturel qui pourraient empêcher les participants d’accueillir la Salut et de revenir la semaine suivante. Les chants et la musique sont adaptés à la culture de la tranche d'âge ou du groupe particulier que l’on cherche à rejoindre. Si ce sont les jeunes que l’on vise à évangéliser, des instruments de musique contemporains sont utilisés : batterie et guitares électriques font partie des accompagnements musicaux. Les airs sont inspirés de chansons populaires que l'on entend couramment à la radio et les paroles sont adaptées pour la louange.

mardi 20 novembre 2012

La croissance de l’église et le travail en équipe

En tant que responsables en Église, la tentation est grande de vouloir tout faire soi-même. Cela peut remplir ses journées et donner l’impression que l’on fait de son mieux pour accomplir la volonté de Dieu. Le pasteur David Yonggi Cho, en Corée du Sud, en est un bon exemple. Animé d’un fort désir missionnaire, il commença une Église à partir d’un petit groupe de chrétien et réussit à multiplier leur nombre jusqu’à 800 000. Au début, il faisait tout lui-même… il était partout et rien ne se faisait sans lui. Mais avec le temps, il finit par appeler cette attitude, cette façon de faire, la clé du désastre. En effet, à force de vouloir tout faire, il tomba gravement malade et s’épuisa. Il fit ce qu’on appelle communément un burnout, c’est-à-dire un épuisement professionnel. Il mit dix ans à s’en remettre.

Dans les souffrances de sa fatigue et le désir de continuer à développer son Église, il en arriva à déléguer la tâche de l’annonce missionnaire aux laïcs. Il changea radicalement sa façon de faire en prenant le temps de former des responsables et en leur confiant des responsabilités. C’est en grande partie grâce à ce travail d’équipe, à cette collaboration avec les laïcs, que sa communauté chrétienne se développa de façon exponentielle.

Mais le travail d’équipe n’est pas simple. Il peut être source d’unité et d’épanouissement ou source de division et de souffrance. Voici quelques pistes afin que celui-ci contribue tant à la croissance de l’Église qu’à la croissance des membres.

1. Laisser les membres de l’équipe prendre part au processus de planification

Les responsables devraient définir les objectifs avec les autres membres de l’équipe et ne pas leur imposer des moyens pour les atteindre. En effet, les membres d’une équipe pastorale débordent souvent de créativité et d’idées qui peuvent considérablement enrichir un projet ou un événement. Comme Pierre et Jean qui coururent tous les deux ensemble (Jn 20:4) vers le tombeau vide, les membres d’une équipe devraient se former et travailler ensemble pour saisir une vision nouvelle et des moyens nouveaux pour réaliser leurs projets.

2. Donner suffisamment d’autonomie

Le rôle des responsables d’équipe est surtout de rappeler la mission et la vision de l’équipe ainsi que les objectifs définis. Ils devraient ensuite, autant que possible, laisser les membres atteindre ces objectifs par eux-mêmes, selon leur expérience propre et leurs compétences particulières. Donner suffisamment d’autonomie aux membres pour atteindre les objectifs fixés leur permet de travailler en fonction de leurs dons, de leurs inspirations et de trouver joie et épanouissement dans leur travail à cause de la confiance qui leur est accordée. Comme l’explique saint Paul dans l’épître aux Romains (12:5), nous ne formons qu'un seul corps dans le Christ, mais nous sommes pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée.

3. Assurer un suivi

Ceci est important, les membres de l’équipe ne sauront pas s’ils sont sur le bon chemin à moins que cela leur soit dit clairement par l’ensemble du groupe. Il est donc nécessaire de réunir l’équipe à intervalles réguliers afin de discuter des progrès accomplis. Les membres peuvent ainsi recevoir des suggestions d’améliorations de la part des autres membres de l’équipe.

4. Encourager les membres

Chaque membre de l’équipe a droit à une reconnaissance sincère, personnelle et publique de la part du responsable. Une fois l’évaluation achevée, tout n’est généralement pas parfait, mais il faut avant tout relever ce qui a été fait de bien afin d’encourager et d’enhardir les membres pour leurs futures implications. Encouragez-vous mutuellement chaque jour, nous exhorte saint Paul (He 3:13)! Mettre trop d’emphase sur les points négatifs peut facilement blesser et décourager les membres dans leur engagement généreux à la suite du Christ.

Conclusion

Le travail en équipe peut réellement être une source d’unité et de fraternité lorsque le responsable aide à bâtir une vision commune, fait confiance, accompagne, motive et laisse chaque membre agir selon ses dons et ses inspirations. Une telle culture d’équipe relève de la maturité spirituelle et démontre le respect que l’on doit à chaque membre du Corps du Christ, appelé à sa manière à participer à la mission de l’Église.

Auteur : Pierre-Alain Giffard

 

NOTE: Certaines idées présentées sont inspirées de l’article « Secrets to Developing a Productive Team » de Juan Cruz.

http://www.churchleaders.com/pastors/pastor-articles/162984-secrets-to-developing-productive-team.html

mardi 11 mai 2010

La croissance de l’église du pasteur Dale Galloway

Auteur: Pierre-Alain Giffard

L’église New Hope Community Church est un autre exemple de croissance ecclésiale remarquable. Son fondateur, le pasteur américain Dale Galloway, est un expert dans les groupes de maison et la formation de leaders laïcs. C’est en faisant de la prédication dans un cinéma ‘drive-in’ qu'il a démarré son église New Hope Community Church. Entre 1972 et 1995, il fit grandir le nombre de ses membres jusqu’à plus de 6000. Son église a reçu le prix du Guidepost Magazine : Meilleure église de l’année. Il est un pionnier de ce que les anglophones appellent need-meeting ministries, c’est-à-dire des pastorales d’églises dont les responsables sont des laïcs et qui fonctionnent en général sous forme de petits groupes pour rejoindre les besoins de leur milieu. Prédicateur très connu aux États-Unis, il a animé des séminaires et donné des conférences à des milliers de laïcs et ministres ordonnés. Des pasteurs du monde entier sont venus à son Institut pour la croissance des églises afin d’apprendre comment créer et animer des ministères laïcs. Quand il quitta sa fonction de pasteur en 1995, il y avait cinq cents pasteurs laïcs dans son église exerçant leur ministère dans cinq cents petits groupes de maison. Il a écrit treize livres, dont un des plus connus est 20/20 Vision (1986).

Dans son livre 20/20 Vision, Dale Galloway parle des orientations pastorales et missionnaires de sa communauté qui ont contribué à sa croissance. Dès les premières pages, il insiste, pour dire que Dieu veut la croissance numérique des églises :

Dieu veut la croissance de votre église et c’est sa volonté que vous appreniez personnellement, ainsi que vos frères chrétiens, à coopérer avec le Saint-Esprit pour que cela devienne réalité[1].

Comme le pasteur Cho, il parle aussi de l’importance de la vision. Pour lui, la vision aide à savoir pourquoi l’on agit et dans quelle direction l’on va. Il la définit comme la capacité de voir des choses alors qu’elles n’ont pas encore été réalisées[2]. Plus la vision est grande, plus l’église va devenir grande explique-t-il : Parlez-moi de votre vision et je vous prédirai votre avenir[3]. Elle est intiment reliée à la foi car, dit-il, la vision c’est voir les choses bien avant qu’elles ne se réalisent[4]. La vision vient de la capacité à visualiser les éléments de sa foi et c’est dans la communion avec l’Esprit Saint, dans la prière, que les pasteurs peuvent recevoir la vision que Dieu veut leur donner. La vision est très importante, dit-il, car avant de voir les choses se réaliser, il faut en avoir une image dans son esprit[5]. Elle demande maturation et prière, mais aussi qu’on la communique à la communauté avant même qu’elle ne soit réalisée.

Dale Galloway souhaite que la prière ait la première place dans son église. Pour lui, il est impossible qu’il y ait croissance sans prière. La vie et le développement de l’Église dépendent de l’Esprit Saint. Galloway fait donc de la prière sa priorité numéro un et souhaite que tous les membres de sa communauté aient une relation intime avec l’Esprit Saint. C’est aussi par l’amour vécu dans la communauté qu’il explique sa croissance : Le secret de notre croissance est l’amour[6]. L’amour motive, il unifie et crée une synergie. Quand les bénévoles se sentent aimés, ils veulent aider et travailler. L’amour crée l’unité, ainsi tous travaillent de concert et arrivent au succès.

Galloway estime que le pasteur doit être une personne qui montre la direction à prendre, qui sait voir les obstacles avant qu’ils n’arrivent, qui écoute les conseils et prend les décisions au bon moment. Il est un homme rempli de l’Esprit Saint qui communique le projet et l’identité de l’église. Rempli d’enthousiasme, il donne envie d’agir. Dale Galloway aime les gens, il se veut un homme de relations humaines qui dirige par l’amour et qui se mérite le droit de diriger des personnes dont il a la charge. Son rôle est de fixer des objectifs qui ont du sens et qui sont mesurables, mais il ne fait pas tout lui-même, il délègue ses responsabilités et ses tâches et s’appuie sur la motivation et les compétences de chacun. Il choisit ses employés, si possible parmi les personnes de sa communauté chrétienne car ils sont plus aptes à en saisir la vision. Il les rémunère autant que pour un emploi similaire qu’ils exerceraient ailleurs.

Dans son église, le plus grand nombre possible de membres reçoivent une formation afin d’exercer un ministère laïc. Rien n’est plus gratifiant pour les chrétiens, dit-il, que de se savoir instruments de Dieu. Comme le pasteur Cho, il a mis sur pied une structure de petits groupes qui permet l’implication active de la plupart des membres de sa communauté. Il aide les laïcs à réussir dans leur ministère, il les motive, il leur montre de l’amour et les récompense. Plus ils sont impliqués, plus ils sont récompensés.

Dale Galloway pratique aussi une évangélisation par objectifs de croissance numérique, et il insiste sur les notions de qualité et d’excellence. La poursuite de l’excellence dans la qualité des services proposés par l’église apporte le respect des non-célébrants (unchurched) et donne aux membres de l’église le sens de leur dignité. Les employés ont à être les premiers à en donner l’exemple afin que les personnes en contact avec l’église rendent gloire à Dieu. L’excellence devrait être recherchée dans toutes les activités de l’église: que ce soit la prédication, le décor, l’accueil, le système de son et d’éclairage. Elle doit aussi être poursuivie au niveau de la fraternité et de l’amour. Comme dans la grande majorité des églises évangéliques, on fait en chaire, pour les visiteurs ou les nouveaux, un appel à la conversion, à savoir une invitation à confier publiquement sa vie à Jésus et à accepter le salut[7]. Pour les personnes qui ont posé ce geste, une formation est donnée en vue du baptême et d’une alliance ou d’un engagement envers l’église.

Le pasteur accorde une grande importance aux célébrations: la musique, la prédication et même l’ambiance qu’il souhaite être celle de la fraternité et de l’amour inconditionnel : faites de toutes les célébrations un temps de réjouissance, conseille-t-il. Les célébrations visent à faire rencontrer Jésus et à faire advenir des miracles. Le pasteur estime que la chorale, la musique, les chants, la prédication, la prière, la fraternité aident à élever le cœur et font aimer Dieu. Il souhaite que les gens qui viennent à l’église aient l’impression « qu’il va se passer quelque chose » et que de fait cela se réalise. On pratique l’imposition des mains pour les besoins des membres.

Dans la mise sur pied des activités locales, un de ses principes est de répondre aux besoins du milieu, de soulager et de guérir les souffrances qui s’y trouvent : Trouvez un besoin et répondez-y, trouvez une blessure et guérissez là[8]. Il dit que les pasteurs devraient avoir un cœur de pionnier et d’entrepreneur. Il faut construire peu à peu, c’est-à-dire ajouter de nouvelles activités selon les capacités de la communauté. La communauté doit construire sur ses forces, mais aussi avoir le courage de regarder ses points faibles afin d’y remédier.

La stratégie idéale est l’innovation dans les activités ecclésiales et l’adaptation au milieu. Il souhaite ne jamais se laisser emprisonner dans une culture d’église ou des façons de faire qui ne sont plus pertinentes dans le temps présent et la culture actuelle. Il utilise le potentiel humain et matériel de l'église au maximum. Il assure une bonne accessibilité à l'édifice avec suffisamment d’espace de parking. Lorsque le lieu de culte est trop rempli, il préfère multiplier les services religieux que de se lancer trop tôt dans une nouvelle construction.

Cet article se trouve dans le livre : GIFFARD, Pierre-Alain, La croissance de l’Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses, Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012.






[1] D. GALLOWAY, 20/20Vision, Portland, Scott Publishing, 1986, p.9 (notre traduction).


[2] Ibid., p.24 (notre traduction).


[3] Ibid., p.32 (notre traduction).


[4] Ibid., p.29 (notre traduction).


[5] Ibid., p.34 (notre traduction).


[6] Ibid., p. 74 (notre traduction).


[7] Dans les églises évangéliques, cette démarche pastorale est courante, on peut même dire qu’elle fait partie du rituel. Les prédicateurs, après leur enseignement, exhortent les auditeurs qui s’y sentent interpellés à s’avancer face à l’autel et à répéter une prière de repentir. C’est une démarche de conversion initiale ou de renouvellement pour « recevoir Jésus » et accepter son salut.

lundi 12 octobre 2009

La croissance de l’Église du pasteur David Yonggi Cho

La croissance de l’Église Yoido Full Gospel Church et l’histoire de son pasteur coréen David Yonggi Cho sont tout à fait uniques et remarquables à bien des égards.

David Yonggi Cho commença son ministère d’évangélisation en rassemblant quelques personnes dans la maison de sa belle-mère. Ce petit groupe de chrétiens se multiplia si vite qu’il dû rapidement faire construire une première église (Seo-Dae-Mun). Et en seulement trois ans, celle-ci passa de cinq cents à deux mille six cents membres.

Peu de temps après, cherchant à tout faire lui-même, le pasteur s’épuisa et tomba gravement malade. Souhaitant malgré tout voir son Église continuer à se développer, il conçu une structure ecclésiale par groupes de maison qu’il appela cellules de maison. Ces cellules sont animées par des laïcs et tous les membres de l’Église sont appelés à y participer. Grâce à elles, les membres se sont multipliés et il lui fallut construire une nouvelle église qui fut nommée Yoido Full Gospel Church. Quarante ans plus tard, elle comptait huit cent mille membres.

Les cellules de maison sont des rassemblements de six à douze personnes qui se retrouvent une fois par semaine chez l’un des membres de l’Église. La mission de ceux qui y participent est d’évangéliser leur quartier. Les cellules n’existent pas pour elles-mêmes, mais spécifiquement pour annoncer l’Évangile, pour aller vers les autres. Elles fournissent un endroit où amener amis et voisins pour les conduire à Jésus-Christ. Un des passages bibliques qui parle de cette structure ecclésiale se trouve dans les Actes des Apôtres: Jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés (Actes 2:46-47). Les premiers chrétiens avaient donc deux sortes de convocations ecclésiales; celles qui se déroulaient dans le temple et celles qui se déroulaient dans les foyers.

Pour accomplir leur mission de partager la Bonne Nouvelle les membres des cellules ne font pas de porte à porte : l’évangélisation par le porte à porte s’avère frustrante pour les chrétiens, parce que les résultats sont maigres[1] explique David Yonggi Cho. Le pasteur fixe des objectifs de croissance pour chacune des cellules et pour chaque district composé de plusieurs cellules. Les animateurs de cellules invitent les participants à être attentifs aux besoins des personnes de leur milieu. Tout ce qu’il y a à faire pour les membres des cellules, c’est de découvrir ces besoins, de rendre service pour y répondre, d'aimer les gens et de les aider, et très vite la cellule grandira. Les chrétiens de cette Église font donc des efforts importants pour créer des liens avec les personnes de leur entourage et les invitent ensuite dans les groupes de maison : lorsque les gens voient ce qui se passe dans nos cellules de maison, lorsqu’ils voient comment les croyants manifestent leur amour envers autrui, ils sont attirés vers ces cellules[2].

Une rencontre de cellule commence avec des prières et des chants, suivis d’une prière faite par une ou plusieurs personnes désignées, puis il y a une prédication de la Parole de Dieu en utilisant les notes du pasteur, et enfin une offrande (quête). La rencontre s’achève par des témoignages, la prière pour les malades et pour le baptême du Saint Esprit et une prière de clôture[3]. Un secrétaire est désigné ainsi qu’un trésorier pour chaque cellule. Au moment de la collecte hebdomadaire, le secrétaire a la responsabilité de compter la somme reçue et de tenir un registre. Le trésorier du groupe garde l’argent et le remet le dimanche suivant à la personne responsable.

Les cellules fonctionnent avec les laïcs. Moyennant une formation, ceux-ci, d’après le pasteur Cho, sont la ressource la plus efficace pour annoncer l’Évangile. Les responsables peuvent aussi mieux pourvoir aux besoins des membres de la communauté chrétienne. Au fur et à mesure que les cellules grandissent, les groupes sont divisés afin qu’il n’y ait pas plus de quinze familles par cellule. Les personnes sont rassemblées par groupes homogènes : jeunes avec jeunes, professions libérales avec professions libérales, étudiants avec étudiants, etc., plutôt que par répartition géographique.

Un élément essentiel : monsieur Cho précise que l’évangélisation des non-chrétiens doit être le but principal de l'Église et des cellules. Si les membres se rassemblent sans avoir comme premier objectif l’annonce de l’Évangile, les cellules n’engendreront pas de croissance. Le danger encouru est qu’elles ne visent qu’à la satisfaction des membres[4]. Une cellule de maison n’est pas une organisation charitable, bien qu’elle puisse accomplir des œuvres de charité. Une cellule de maison n’est pas non plus une veillée de prière[5]. Une cellule de maison a pour mission l’évangélisation des non-chrétiens, et est appelée à croître puis à se scinder en deux lorsqu’il y a eu une croissance suffisante.

C’est un passage du live de l’Exode, au chapitre 18, qui inspira au pasteur de déléguer ses fonctions à des membres non ordonnés : (...) Jéthro vit que c’était trop pour Moïse et il lui montra comment déléguer son autorité afin qu’il ne s’épuise plus à essayer de satisfaire les besoins de tous les gens dont il avait la charge[6]. Il a appris à déléguer ses responsabilités et son autorité en nommant des responsables de cellules. La délégation est, d’après lui, une clé indispensable pour réussir l’évangélisation. Le rôle principal du pasteur devient celui de former les responsables de cellules et de les motiver : Je motive et offre sans cesse ma reconnaissance aux responsables de cellules explique-t-il. Il insiste sur le fait que si on manifeste de la reconnaissance aux autres, qu’on les encourage, qu’on les aime d’un amour sincère, ils se sentiront motivés pour accomplir de grandes choses: (…) toute organisation, quel que soit son raffinement, ne fonctionnera pas correctement si les gens qui la composent ne sont pas correctement motivés pour accomplir le travail[7].

Le pasteur Cho nomme principalement les femmes comme responsables de cellule car, en Corée, nombreuses sont celles qui restent encore au foyer et sont ainsi plus disponibles pour remplir cette tâche. Chaque mercredi, il réunit tous les responsables des cellules leur distribue ses notes qu'il commente pour indiquer ce qui doit être enseigné. Il a lui-même établi le programme pour les réunions de maisons et deux fois par an, il anime un séminaire de formation.

Le pasteur doit être la personne responsable du projet d’évangélisation par cellules de maison dit-il. Il doit s'impliquer activement pour le mettre en place et motiver les membres. Il insiste pour dire qu’il connaît de nombreuses Églises qui ont tenté d'établir des cellules de maison sans l'engagement personnel de leur pasteur. Elles ont toutes lutté mais sans succès. Aux États-Unis, il existe une assemblée chrétienne importante dont le pasteur assista au séminaire sur la croissance donné à Séoul. Il comprit la valeur des cellules de maison, cependant au lieu de promouvoir lui-même les cellules de maison dans son Église, il en remit la responsabilité à un associé. Ce dernier s'occupa de toute l'organisation et les cellules de maison se constituèrent. Après deux années d'efforts, ces cellules stagnèrent; peu de personnes y assistaient et les membres n'étaient pas motivés pour annoncer l’Évangile. Pourquoi ? Les cellules de maison furent considérées comme un simple programme, parmi tant d'autres. Elles ne furent pas considérées comme la clé du réveil ou de la croissance ; après tout, tant d'autres programmes visent ces mêmes buts. Le pasteur n’étant pas activement impliqué, les membres ne prirent pas conscience de l’importance des cellules. Pour que les cellules de maison réussissent, le pasteur doit être convaincu de leur nécessité, au point de les considérer comme étant une question de vie ou de mort pour son assemblée[8].

Monsieur Cho est convaincu que le grand obstacle à la croissance des Églises est le manque de vision. La vision est un but à atteindre et lorsque nous nous mettons à rêver à ce but, ce rêve devient créatif[9]. Si nous n’avons pas de vision dit-il, nous ne produirons rien. En parlant constamment de nos buts et de nos visions, nous engendrons l’enthousiasme des personnes qui nous entourent. Mais il est important qu’il n’y ait pas plus d’une seule vision au sein de l’assemblée.

Cette vision doit venir du pasteur. Il la partage avec les diacres et les diaconesses et ils fixent ensemble des objectifs à atteindre afin de la réaliser. C’est, d’après lui, la condition préliminaire pour obtenir une véritable croissance; Dieu répond en fonction de la mesure de foi par laquelle nous lui donnons l’occasion d’agir et il est nécessaire que nous agissions comme si nous avions déjà reçu cette croissance: Votre croissance dépend de la mesure de vos rêves[10]. Une de leurs missionnaires se rendit au Japon avec un objectif de deux cents membres pour la première année. Elle organisa sa première cellule et se mit en quête de personnes dans le besoin. Au bout d’un an elle dépassa son objectif et atteint deux cent cinquante membres.

Pour recevoir une vision et des rêves nouveaux, le pasteur Cho demande aux responsables de son Église d’apprendre à entrer dans une communion authentique avec le Saint-Esprit : Pour réussir dans les affaires du Roi, il est nécessaire d’avoir une collaboration très étroite avec le Saint-Esprit[11]. C’est pourquoi leur assemblée est une assemblée qui prie. Une fois par semaine les chrétiens de leur Église prient toute la nuit et au moins 10.000 personnes participent. La prière est considérée comme une autre clé de leur réveil. De nombreux responsables de cellules passent aussi beaucoup de temps dans le jeûne et dans la prière pour le salut des personnes qu’ils évangélisent. En général, ils jeûnent d'un à trois jours par semaine.

Le style de la prédication faite par les animateurs des réunions va souvent déterminer si les cellules produisent une assemblée qui croît[12]. Dans sa pratique personnelle de prédication, le pasteur Cho se donne l’objectif principal d’aider les gens à rencontrer personnellement Jésus-Christ. Son second objectif est d’aider les gens à réussir dans tous les domaines de leur vie : spirituel, physique, professionnel et intellectuel. Finalement, le but de sa prédication est d’aider les gens à mieux servir Dieu et leur prochain. D’après lui, une relation intime avec le Saint-Esprit est un élément primordial pour réussir une prédication. C’est au contact de Sa présence intime qu’on reçoit l’inspiration et l’onction pour le message dont l’assemblée a besoin : Si je n’ai pas l’onction de l’Esprit, mon message n’engendrera aucun résultat, quel que soit le temps consacré à la préparation du sermon[13]. Il s’appuie peu sur la philosophie et sur l’histoire de l’Église apprise à son école biblique... Après vingt-trois ans de prédication, il est convaincu que c’est seulement la Parole de Dieu qui donne vie à l’assemblée. Il commence toujours sa prédication en parlant de la bonté de Dieu et il essaye d’orienter ses sermons pour répondre aux besoins de ses auditeurs.

En résumé, la croissance est possible si l’Église s’engage pleinement dans l’annonce de l’Évangile aux non-chrétiens en les invitant à accueillir Jésus comme leur Sauveur et Seigneur: Si elle ne le fait pas, soit elle stagnera, soit elle mourra[14]. C’est aussi grâce à l'engagement inconditionnel du pasteur, à la communication d'une vison, aux buts fixés, à la prière, aux jeûnes, à une prédication inspirée, à l’implantation de cellules de maison et à la motivation des responsables de cellules que la croissance a lieu. Les membres des cellules ont à témoigner du Christ dans leurs milieux de vie : famille, amis, travail, activités sociales, voisins, etc. Ils entrent en contact avec leur entourage en rendant service selon les besoins rencontrés puis invitent les personnes aux réunions de cellules. C’est là qu’elles entendront la parole de Dieu prêchée en vue de leur faire connaître le Christ. Jésus est présenté comme celui qui peut répondre à leurs attentes et à leurs aspirations : miséricorde, salut, paix, guérisons, etc. Quand ils acceptent Jésus comme « Sauveur et Seigneur », ils sont invités dans la grande assemblée et à participer à l’annonce de l’Évangile avec les autres membres des cellules. Leur expérience et leur zèle de nouveaux convertis seront alors mis à profit pour témoigner auprès des personnes nouvelles.

Malgré le développement foudroyant qu’a connu cette communauté, sa croissance n’a été ni facile, ni de tout repos. Le pasteur Cho explique qu'il est nécessaire d’investir temps et argent pour mettre en place le système des cellules d'évangélisation, mais qu'une fois en place, celui-ci permettra une croissance efficace et durable.

Auteur: Pierre-Alain Giffard

Cet article se trouve dans le livre : GIFFARD, Pierre-Alain, La croissance de l’Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses, Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012.


[1] P. Y. CHO, Les cellules de maison et la vie de l’église, Miami, Ed Vida, 1989, p. 62.
[2] Ibid., p. 88.
[3] Ibid., p. 40.
[4] Ibid., p. 117.
[5] Id, Au-delà des chiffres, Miami, Ed Vida, 1986, p. 47.
[6] Ibid., p. 42.
[7] Id, Les cellules de maison et la vie de l’Église, p. 142.
[8] Ibid., p. 109.
[9] Ibid., p. 168.
[10] Ibid., p. 169.
[11] Ibid., p. 123.
[12] Ibid., p. 145.
[13] Ibid., p. 120.
[14] Ibid., p. 61.

lundi 7 septembre 2009

Le but de la croissance ecclésiale

Auteur : Pierre-Alain Giffard

La recherche de croissance numérique est seulement une étape, mais une étape nécessaire, pour atteindre un but plus élevé : la multiplication des personnes qui entrent dans le salut en Jésus Christ (1Pierre 1:3-12) et la croissance de la charité dans le monde.

Les membres de l’Église sont appelés à être formés par l’Esprit pour croître spirituellement et devenir des signes vivant de l’amour Dieu dans le monde.

Les cheminements, les activités, et les enseignements proposés aux membres d’une Église devraient donc les aider à…

✓ devenir enfants de Dieu, justifiés par grâce et héritiers du Royaume (Ga 4, 7 ; Tite 3, 7) ;
✓ devenir intimes avec Jésus (Ep 3, 17 s. ; Jn 15, 14 ; Ga 2, 20) ;
✓ trouver, vigueur, amour et courage dans la Parole de Dieu ;
✓ vivre une vie divine à l’image de Jésus ;
✓ tout faire avec amour et pour l’Amour ;
✓ devenir humbles et intègres ;
✓ renoncer à ses intérêts propres au bénéfice des autres ;
✓ vivre dans la pureté et la sainteté ;
✓ acquérir maîtrise de soi et force contre les tentations ; 
✓ tout faire de son mieux, avec bon sens et intelligence ; 
✓ croître en sagesse et en vertu ;
✓ respecter et aimer les autres quels que soient leur race, leur origine nationale ou ethnique, leur couleur, leur religion, leur sexe, leur âge ou leurs déficiences mentales ou physiques et leur orientation sexuelle ;
✓ comprendre que les épreuves et les souffrances font partie du cheminement spirituel ;
✓ savoir se sacrifier (porter sa croix) en faveur des autres ;
✓ se laisser transformer et habiter par l’Esprit ;
✓ acquérir une foi qui déplace les montagnes ;
✓ pardonner aux autres de tout cœur et devenir des instruments de paix ;
✓ devenir divins par participation et gouverner avec le Christ (Ps 82, 6 ; Jn 10, 33-35) ;
✓ vivre pour Dieu seul.

Cet article se trouve dans le livre : GIFFARD, Pierre-Alain, La croissance de l’Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses, Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012.

mercredi 19 août 2009

Conseils pour favoriser la croissance des églises locales (en bref)

Auteur : Pierre-Alain Giffard


Cet article résume différentes caractéristiques de plusieurs Églises en croissance observées par George G. Hunter III. 


En résumé, ces Églises se consacrent 1) à l’évangélisation des non-croyants et non-pratiquants ; 2) à la prière et au renouvellement spirituel des membres ; 3) à la croissance, à la formation et à l’implication des membres ; 4) à répondre aux besoins de leur milieu ; 5) à discerner les dons des membres et à stimuler leur créativité ; 6) à créer une structure de petits groupes ; 7) à faire correspondre leurs célébrations et leurs activités aux attentes du milieu ; 8) à bâtir des célébrations pour personnes en recherche. 


Ces caractéristiques donnent à ces Églises une allure particulière au sein même de leur propre dénomination, mais elles sont souvent plus dynamiques et connaissent une croissance souvent remarquable. Grâce à leur structure de petits groupes, elles peuvent se développer tout en conservant la chaleur de la communion fraternelle.

L’organisation particulière de ces Églises leur permet de pratiquer une évangélisation efficace dont le processus peut se décrire comme suit :

✓ Dans un premier temps, les membres de la communauté chrétienne sont encouragés à créer des liens d’amitié avec les sans-Églises (les non-croyants et non-pratiquants) ;
✓ Les membres de la communauté chrétienne prient pour que Dieu leur donne l’occasion de témoigner de leur foi ;
✓ Les chrétiens saisissent les occasions qui se présentent pour partager la Bonne Nouvelle ;
✓ Les sans-Églises qui reçoivent un témoignage sont invités à une célébration pour personnes en recherche ou à des petits groupes auxquels ils reviendront pendant quelques mois ;
✓ S’ils ne sont pas baptisés, les sans-Églises sont alors invités à une formation pour recevoir le baptême ;
✓ Les personnes nouvellement baptisées, ou les baptisés qui assistent depuis un certain temps aux célébrations pour personnes en recherche, sont invités aux assemblées du dimanche et grandissent dans leur foi en participant à des parcours ou à des séminaires de croissance ;
✓ Les nouveaux chrétiens découvrent leurs dons et deviennent à leur tour missionnaires.

Dans leur désir de rejoindre les personnes non-croyantes ou non-pratiquantes, ces Églises se donnent certains critères d’action :

✓ Les besoins des sans-Églises déterminent (ou façonnent) les pastorales et les activités de la communauté chrétienne ;
✓ Les désillusions des sans-Églises face à l’Église déterminent les « stratégies » d’évangélisation ;
✓ La culture des sans-Églises détermine le style des célébrations ;
✓ La population des sans-Églises détermine les objectifs de croissance.

Cet article se trouve dans le livre : GIFFARD, Pierre-Alain, La croissance de l’Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses, Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012.



mardi 3 mars 2009

Guide de planification destiné aux églises

Par Pierre-Alain Giffard


Ce guide, a pour but d’aider les pasteurs et les responsables d’église à planifier le développement de leurs églises en décrivant et en expliquant les différentes étapes de la planification.

D’abord pourquoi planifier? Robert Schuller, le pasteur d'une des plus grandes églises  en Amérique du Nord, répond en disant : Celui qui refuse de planifier, planifie son propre échec.

Planifier permet de s’organiser et d’être plus efficace dans l’accomplissement de sa mission. Planifier c’est élaborer un plan, c’est concevoir un ensemble de dispositions pour réaliser efficacement un projet.

Les pasteurs David Yonggi Cho, Rick Warren et Dale Galloway, dont les églises ont connu un développement sans précédent, ont tous panifié leur croissance.

 Qu’est-ce que la planification?

La planification est un processus de réflexion qui amène à répondre à quatre questions de base 

  • Où en sommes‑nous?
  • Où voulons‑nous nous rendre?
  • Comment pouvons‑nous nous y rendre?
  • Comment pouvons‑nous mesurer la progression?

La planification amène à mettre sur papier un document appelé plan de développement. Celui-ci comprend: 1) l’énoncé de mission de l’église 2) la vision de l’église; 3) l’énoncé des buts, des objectifs et des stratégies qui doivent permettre de réaliser la vision; 4) la description des mesures qui seront utilisées pour évaluer la mise en œuvre du plan.

1. Où en sommes‑nous?

La toute première étape dans la réalisation d’un plan est la formulation d’un énoncé de mission. Celui-ci définit, de manière succincte, ce qu’est l’église et sa raison d’être. Il doit être facile à comprendre et répondre aux questions suivantes:

  • Qui sommes‑nous et à qui offrons‑nous nos services?
  • Pourquoi sommes-nous là?
  • En quoi sommes-nous uniques?
  • En quoi notre mission s’inscrit-elle dans le mandat ou les programmes de l’institution à laquelle nous appartenons ?

Voici un modèle utile pour aider à formuler un énoncé de mission.

La mission (objectif) de notre église  est de __________________________________ (ce que nous faisons) à l’aide de _______________________________ (comment nous le faisons) pour ___________________________________ (pour qui) afin qu’ils _______________________________ (ce pourquoi nous le faisons)

La deuxième étape est de faire un énoncé des services offerts. Les services (ou catégories de services) sont les secteurs d’activités de base de l’église nécessaires à la réalisation de sa mission.

Exemples de catégories de services :

  • Prières et Célébrations
  • Évangélisation
  • Services caritatifs (visite de malades, collecte de vêtements et de nourritures pour les pauvres, etc.)
  • Services auprès membres (garderie; fraternité, activités de jeunesse, etc.)
  • Catéchisation (pour enfants et pour adultes)
  • Formation pour impliquer les membres dans des activités d’église
  • Communication (site internet, audiovisuel, etc.)
  • Etc.

La troisième étape dans la réalisation d’un plan de développement est l’analyse de l’environnement. L’analyse de l’environnement fait ressortir les Forces et les Faiblesses à l’interne, les Possibilités et les Menaces de l’extérieur (analyse F.F.P.M), tout autant d’éléments déterminants pour la capacité de l’église à poursuivre sa mission. Une telle analyse renseigne sur la situation actuelle de l’église et donne des informations importantes pour la suite de la planification.

Parmi les facteurs internes, citons les limites financières, la gouvernance (leadership et structure de leadership), le personnel, les méthodes et les systèmes opérationnels.

Les facteurs externes peuvent être entre autres la conjoncture économique, les déplacements de population, les avancées technologiques, les changements géographiques et les changements législatifs.

Les résultats de l’analyse de son environnement font partie des données dont on tiendra compte pour élaborer la vision d’avenir de l’église, ses objectifs, ses actions et ses stratégies.


2. Où voulons‑nous nous rendre?

La quatrième étape est la formulation d’un énoncé de vision. Celui-ci décrit la situation d’avenir souhaitée par l’église. C’est l’image, inspirante, de la situation future « idéale ».

  • L’énoncé de vision répond généralement aux questions suivantes :
  • Que souhaite l’église et à quoi aspire‑t‑elle?
  • Quelle image veut-elle véhiculer auprès de ses membres, de ses employés et de la communauté?
  • Comment améliorera-t-elle la qualité des services offerts?

La cinquième étape dans la réalisation d’un plan de développement est la formulation d’un énoncé de valeurs. Celui–ci sert de principe directeur en décrivant la manière dont les membres de l’église ont à se comporter dans l’exécution de leurs tâches. Ils traduisent les croyances et les convictions qui impriment et guident la réalisation de la vision et de la mission.

Les principes directeurs répondent généralement aux questions suivantes :

  • Quelle attitude allons-nous favoriser dans l’accomplissement de notre mission et la concrétisation de notre vision?
  • Quelles sont nos valeurs organisationnelles?

La sixième étape est la formulation des buts. Les buts sont les résultats des activités entreprises exprimés en termes qualitatifs. Ils reflètent ce que l’église recherche et la direction qu’elle entend suivre pour accomplir sa mission et concrétiser sa vision.

La formulation des buts s’inspire des réponses aux questions suivantes :
  • Les buts s’harmonisent‑ils avec l’énoncé de mission et des valeurs de l’église?
  • La réalisation des buts contribuera-t-elle à l’accomplissement de sa mission?
  • Les buts découlent‑ils aussi de l’analyse de l’environnement interne et externe, et répondent‑ils à des critères déterminés?
  • Les buts sont-ils en lien avec les services et les besoins des groupes ciblés de l’église?
  • Les buts donnent-ils à l’église une orientation claire sur ce qu’elle doit faire? Forment-ils un cadre pratique pour les objectifs et les activités futures?
  • Les buts s’inscrivent-ils dans la durée?

La septième étape est de déterminer les objectifs. Les objectifs sont les résultats que l’église prévoit atteindre par rapport aux buts à long terme.

La liste de points qui suit peut se révéler utile pour élaborer les objectifs:

  • Les objectifs doivent énoncer clairement les résultats particuliers que l’église s’efforce d’atteindre pour réaliser ses buts.
  • Chaque but doit répondre à au moins un objectif; cependant, une organisation se fixe souvent plus d’un objectif en vue d’atteindre un but.
  • La mesure de chaque objectif est exprimée en données chiffrées et indique dans quelle mesure les objectifs ont été atteints par l’église, par rapport à un but.
  • Les mesures sont rattachées à l’objectif à mesurer. Il en faut au moins une par objectif.
  • La mesure illustre le changement ou la variation dans la réalisation progressive d’un objectif. Les objectifs et les mesures utilisées doivent être clairs et faciles à comprendre pour quiconque ne connaît pas bien l’église.

Exemple – Buts rattachés à des objectifs et des résultats attendus



3. Comment pouvons‑nous nous y rendre?

La huitième étape dans la réalisation d’un plan de développement est de choisir les activités à accomplir pour réaliser les objectifs fixés. Les objectifs désignent les facteurs de croissance que l'église souhaite mettre en place tandis que les activités traduisent de quelle manière elle compte atteindre les résultats escomptés.

 Voici des éléments de réflexion utiles au choix des activités à choisir:

  •  L’activité reflète-t‑elle le mandat, la vision, la mission et les valeurs de la communauté chrétienne?
  • L’activité se rattache‑t‑elle clairement à l’achèvement d’un but et d’un objectif précis?
  • L’activité est‑elle réaliste face aux moyens, aux risques et aux coûts?

À titre d'exemple :


La neuvième étape est de planifier les activités dans le temps. Il s’agit du plan d’action. Celui-ci peut aussi décrire l’emplacement choisi pour l'église, incluant une carte ou un dessin et les justifications de ce choix. Il explique les améliorations qui devront être apportées au local pour le rendre opérationnel et fournir, si disponible, un plan d’aménagement de ce local de même qu’un échéancier des étapes de réalisation de l’aménagement. Il inclut les preuves que cet emplacement, ainsi que les édifices, sont conformes aux lois municipales, lois sur la santé, sur la sécurité, etc.

Il est important de bien penser aux risques matériels liés au démarrage du projet en identifiant les risques potentiels (date limite non rencontrée, difficultés de financement, dépenses plus grandes que prévues, bris des véhicules, problèmes d’ordinateur, etc.) et de proposer des solutions pour éviter ces problèmes.

La dixième étape dans la réalisation d’un plan de développement  est de choisir une structure de gouvernance. La gouvernance peut se définir comme étant l’ensemble des processus et des structures permettant au pouvoir décisionnel de s’exercer. Elle a pour conditions essentielles 1) la cohérence interne autour d’une mission bien définie; 2) la discipline organisationnelle et; 3) l’harmonisation en fonction des résultats.

Une structure de gouvernance efficace permet aux personnes (ou aux groupes de personnes) en poste de responsabilité de mettre en place les orientations stratégiques et les priorités de la communauté chrétienne. Elle existe pour appuyer le premier responsable et obtenir des résultats. Elle comprend l’autorité de prendre des décisions en matière de placement de personnel, de réaffection des ressources et de conception de programmes.


4. Comment pouvons‑nous mesurer la progression?

La onzième étape est de se donner des mesures (indicateurs de progrès) pour vérifier les progrès accomplis et repérer les activités qui sont efficaces et celles qui ne le sont pas. Ce suivi est idéalement effectué sur une base trimestrielle.

Les mesures indiquent le changement ou la variation dans la réalisation progressive des objectifs. Voici quelques questions utiles pour bien formuler une mesure :

  • La mesure est‑elle pertinente? A-t-elle un lien direct et logique avec le but ou l’objectif?
  • La mesure est‑elle fiable? Produit-elle une information juste et vérifiable pour la période de réalisation de l’objectif?
  • La mesure est‑elle valable? Capte-t-elle ce que l’organisation tente de mesurer?
  • La mesure a-t-elle une valeur qui justifie ce qu’il en coûte pour en produire les données?

 Il est recommandé de faire un tableau contenant l’ensemble des objectifs afin de présenter les résultats des différentes mesures.

La douzième étape est de déterminer les ressources nécessaires à la réalisation des activités. Celles-ci peuvent se répartir en au moins quatre catégories:

·       Ressources humaines ;
·       Ressources matérielles ;
·       Ressources financières ;
·       Ressources en temps.

Une analyse judicieuse permettra de distinguer celles qui sont nécessaires et celles qui sont disponibles ; le solde indiquera celles qu'il reste à acquérir. Il y a lieu d’indiquer les différentes sources.

Les ressources sont exprimées en coûts, en salaires, en temps et en personnes. Combien de temps cela va prendre pour réaliser les activités et combien cela va coûter? Qui aurait les compétences nécessaires pour accomplir les activités choisies?

 À titre d'exemple :

Le premier tableau présente les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des activités. Le deuxième tableau présente les ressources nécessaires pour défrayer les coûts indirects associés aux services de soutien administratif et opérationnel. Par services de soutien administratif et opérationnel, on entend tous les coûts indirects variables qui peuvent être associés à l'exécution d'activités directement liées à des projets.


La treizième étape joint tous les aspects du projet et permet de le traduire en terme monétaire. Elle évalue son coût sur deux ou trois ans et en suggère le mode de financement. L'aide d'un comptable sera une aide précieuse sinon indispensable.

  • Coûts requis au démarrage: Qu’y a-t-il à acheter, à rénover, à débourser entre maintenant et la date du départ du projet? Établir la liste des frais de démarrage en détaillant chacun des postes suivants :
  • Terrain; Bâtisse; Matériel roulant; Équipements; Mobilier; Améliorations locatives (rénovations); Brevet;
  • Frais d’incorporation; etc.

Finalement la quatorzième étape est de rédiger le sommaire, un texte placé au début du plan dans la réalisation d’un plan de développement d’une à deux pages maximum, qui fait la synthèse de ce que l’on retrouve dans l’ensemble du document. Il devrait être rédigé en dernier et contient les informations suivantes:

Nom du projet : _______________________
Pasteur : ________________________
Équipe de direction: ____________________
Adresse: _______________________________
Téléphone : ______________________
Courriel : _________________________

Activité principale : (À titre d'exemple : Annonce première auprès des sans-églises et formation de disciples)

But principal : (À titre d'exemple : Être une la communauté chrétienne en croissance spirituelle et numérique)

Points forts : (À titre d'exemple... Formation et expérience du pasteur; Qualifications des membres de l’équipe de direction; Connaissance des facteurs qui engendrent la croissance des églises; Appui du responsable local de la dénomination chrétienne; etc.)

Historique du projet

Groupe cible

Grandes lignes pastorales :

À titre d'exemple :

·       Planification de la croissance
·       Implication de l'ensemble des membres dans l’annonce première auprès des sans-églises.
·       Concentration des efforts d'annonce première sur le(s) groupe(s) le(s) plus réceptif(s) du milieu où est implantée l'église.
·       Création de pastorales/ministères prises en charge par des responsables laïcs.
·       Assurer une formation et un suivi pour les leaders laïcs.
·       Mise en place de parcours conduisant les membres de la communauté chrétienne à la maturité spirituelle.
·       Évaluations annuelles des activités de la communauté chrétienne en vue de l'amélioration continue.
·       Adaptation des activités aux aspirations culturelles et aux besoins du milieu où est implantée l'église.
·       Création d'une structure de petits groupes apte à former des disciples et à impliquer les laïcs.

Avantages du projet : Avantages par rapport au mode usuel de fonctionnement des églises; mode de fonctionnement qui résulte souvent, dans la société et la culture actuelle, en la décroissance de la communauté chrétienne.

Besoins financiers : Expliquer sommairement combien d’argent a été investi à ce jour; quelles sont les montants nécessaires présentement, à quoi servira les montants reçus: salaires, location de locaux, achats de matériel, etc.; quelles sont les sources financières.

Mot de la fin:  La planification n’est pas une activité ponctuelle achevée lorsqu'une première version du plan est terminée. C’est un travail continu qui doit viser à toujours mieux saisir et réaliser la mission de l'Église dans un environnement en constante évolution. 


LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE