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vendredi 10 avril 2020

Les cellules d'évangélisation et la croissance de l'Église


Un des moyens permettant de réaliser la nouvelle évangélisation dans les paroisses est la mise en place de cellules d’évangélisation. Les cellules d’évangélisation sont un des facteurs qui contribuent le plus au renouvellement et à la croissance d’une Église[i].

Mais que sont les cellules d’évangélisation ? Qu'est-ce qui les distingue des autres petits groupes en Église? Comment les mettre en place ? Ce document, sous forme de « foire aux questions », répond à ces questions et présente plusieurs principes sous-jacents à cette structure d’Église.

1)      Qu’est-ce qu’une cellule d’évangélisation ?

Une cellule d’évangélisation est un groupe de 2 à 15 personnes dont le but est d’amener des personnes à accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur et à se faire baptiser [ii]. Elle n’existe pas pour elle-même, mais spécifiquement pour annoncer l’Évangile. Elle fournit un endroit où amener amis, collègues et voisins pour les introduire à la foi chrétienne et les conduire à Jésus-Christ. Le groupe se rassemble d'habitude en dehors de l’église[iii]. La Bonne Nouvelle de l'Évangile[iv] est présentée aux participants que ce soit à travers une série de vidéos, d’enseignements ou simplement par la lecture de la Bible. Ce faisant les personnes présentes font l'expérience de l’Esprit-Saint, de la communion fraternelle, de la conversion et de la croissance spirituelle. Les membres de la cellule sont régulièrement encouragés à inviter d'autres personnes dans le groupe.

2)     Avec qui constituer une première cellule d’évangélisation ?

Une première cellule d’évangélisation devrait être constituée avec un noyau de personnes qui comprennent l’importance de faire connaître le Christ et qui ne sont pas à convaincre de la nécessité d’évangéliser. Dans ce sens il est bon aussi d’adjoindre à la cellule des nouveaux convertis qui, par leur zèle et leur enthousiasme, sont efficaces dans l’œuvre de l’évangélisation.

3)     À quel rythme ont lieu les rencontres ?

Les membres d’une cellule d’évangélisation se rencontrent en général une fois par semaine, mais ils peuvent décider de se rencontrer seulement une ou deux fois par mois.

4)     Comment se déroule une rencontre de cellule?

Une rencontre dure en général de 1h00 à 1h30. Bien qu’il n’y ait pas de schéma unique, voici un exemple du déroulement d’un rencontre :

  1. Accueil chaleureux et informel des participants, échange de nouvelles;
  2. Prière d’ouverture pour demander l’Esprit-Saint (avec ou sans chant);
  3. Visionnement d’une vidéo présentant les fondements de la foi chrétienne (Ex : Les cours Alpha);
  4. Partage sur le contenu de la vidéo et réponse aux questions;
  5. Prières pour les intentions des personnes présentes;
  6. Prière d’imposition des mains à la demande éventuelle d’un membre;
  7. Discussion informelles et départ des participants.
5)     Que font les membres des cellules entre les rencontres?

Les chrétiens qui sont dans la cellule pour évangéliser s’engagent à lire la parole de Dieu tous les jours et prient pour les personnes qui sont dans la cellule. Ils prient aussi pour deux ou trois personnes qui ne sont pas encore dans la cellule mais qu’ils souhaitent inviter. Ils font des efforts pour créer de nouveaux liens d’amitié, rendre service, donner leur témoignage et inviter des personnes nouvelles dans la cellule. Les personnes qui sont dans la cellule pour découvrir la foi chrétienne sont encouragées à prier tous les jours, à se procurer une bible et à la lire quotidiennement. 

6)     Quelle est la part du responsable de la paroisse?

Le succès des cellules dépend en grande partie de la motivation du responsable de la paroisse et de son engagement personnel dans ce programme d'évangélisation. Celui-ci encourage tous les paroissiens à former une cellule et participe à la formation des personnes intéressées. Il ne devrait pas voir les cellules comme des groupes parmi d’autres, mais comme une façon de transformer toute la paroisse en une communauté évangélisatrice. En fait, le programme d’évangélisation par cellules de maison devrait être le programme principal de la paroisse. À l’image de Jésus avec ses apôtres, il travaille avec des personnes qui n’ont pas forcément de formation théologique et qui n’ont pas encore toutes les qualités humaines pour accomplir leurs tâches. Il félicite publiquement les animateurs et animatrices pour leurs efforts.

7)     Comment devenir un animateur de cellules?

Il est recommandé qu'avant de devenir responsable de cellule, une personne ait déjà participé à la vie d'une cellule. Les responsables de différentes cellules bénéficieront de se rencontrer régulièrement pour partager leurs expériences et apprendre les uns des autres.

8)     Quel est le rôle de l’animateur de cellules ?

Outre l’animation de la rencontre, l’animateur peut effectuer des visites auprès des membres de la cellule, spécialement quand ceux-ci vivent des épreuves difficiles (deuil, maladie, solitude, etc.). Un autre de leur rôle est de former d’autres animateurs qui seront appeléss à démarrer d'autres cellules et à former d'autres animateurs.

9)     Qu’est-ce qui distingue les cellules d’évangélisation des autres petits groupes en Église ?

Les cellules d'évangélisation ont la particularité d'avoir pour principal objectif de faire des disciples (dans le sens d'engendrer de nouveaux chrétiens), de croître et de se multiplier. Bien qu’elles aient certains éléments en communs avec d’autres petits groupes d’Église (comme les groupes de réflexion biblique, les groupes de prières, les communautés chrétiennes de base, les petits groupes avec une mission particulière comme l’aide auprès des familles monoparentales, le soutien des conjoints de personnes alcooliques, etc.), les cellules d’évangélisation sont faites pour accueillir des personnes en recherche ou qui ont pris leurs distances par rapport à l'Église et former des nouveaux animateurs qui constitueront eux-mêmes d'autres groupes. Ses membres cherchent des personnes réceptives[v] dans leur milieu pour les inviter dans la cellule, ou dans une célébration conçue pour les personnes évangélisées[vi].  Lors des rencontres l’animateur offre souvent  aux personnes nouvelles des occasions d’accueillir le Christ comme Sauveur et Seigneur[vii] (2 Pierre 1,11; 2,20; 2,2; 3,18).

10)  Comment accueillir des nouveaux dans la cellule?

Les personnes qui sont invitées dans la cellule sont des personnes qui connaissent peu ou mal l’Évangile. Ce sont aussi des personnes qui peuvent être méfiantes par rapport à l’Église. Même si elles pensent différemment et expriment des opinions contraires il ne faut pas qu’elles se sentent jugées, mais au contraire accueillies et aimées telles qu’elles sont. Aussi, il n’y a pas à exiger qu’elles participent aux célébrations dominicales ni à s’attendre qu’elles suivent sur le champ toutes les prescriptions de l’Église. La patience et la douceur sont de mise; l’Esprit Saint ferra son travail…. Il se peut aussi qu’au départ les personnes aient du mal à être présents chaque semaine. Les membres de cellules éviteront toute forme de pression qui peut générer de la culpabilité. La bonne formule est de dire : « venez quand vous pouvez, nous sommes toujours contents de vous voir ».  

11)  Que peuvent faire les membres des cellules pour mieux intégrer les personnes évangélisées à la communauté chrétienne?

Les cellules devraient favoriser la création de liens d’amitié entre les personnes évangélisées et les membres du groupe ou de la paroisse. Les recherches du mouvement pour la croissance de l’Église montrent que si une personne évangélisée se lie d’amitié avec un des membres de l’Église, celle-ci il aura beaucoup plus de chance de se joindre à la communauté chrétienne. Jésus a lui-même fait de ses disciples ses amis (Jean 15,15[viii]). L’amitié, avec un ou plusieurs membres de l’Église, est une des raisons importantes qui explique pourquoi une personne se joint à une communauté chrétienne.

12)  Y a-t-il différentes formes de cellules d’évangélisation ?

Oui, il y a entre autres, les groupes de croissance[ix] dont l’animation est quelque peu moins exigeante pour les animateurs car le déroulement est plus simple. Les membres se rencontrent pendant une heure toutes les semaines et pratiquent trois disciplines de base : la lecture assidue et quotidienne de la Parole, un partage autour de quelques questions prédéfinies et la prière pour les personnes que l'on cherche à inviter. Les groupes sont petits : deux ou trois personnes maximum et quand une quatrième personne s’ajoute, deux nouvelles cellules sont formées à partir de la première.
Voici le genre de questions posées durant les rencontres :

  • Comment Dieu s’est-il révélé à toi cette semaine ?
  • Que t’apprend-il en ce moment ?
  • Comment réagis-tu ?
  • As-tu été respectueux, compréhensif et généreux à l’égard de tes proches ?
  • Ressens-tu le besoin de partager le Christ avec quelqu’un cette semaine ?

Au fond, l’important n’est pas tant de suivre tel ou tel programme, mais plutôt de trouver une formule d’animation qui favorise la communication de l'Esprit Saint et qui permet à la cellule d’accomplir sa mission d’évangélisation et de croissance. Il s’agit de faire vivre aux personnes évangélisées une rencontre authentique avec le Christ autour de sa Parole et une expérience d’amitié avec les membres de la cellule. Les nouveaux doivent être invités à accueillir Jésus comme Seigneur et Sauveur[x].

13)  Où se déroulent les rencontres des cellules d’évangélisation ?

Idéalement les rencontres se déroulent dans la maison d’un des membres, mais pas nécessairement. Elles peuvent aussi se dérouler dans un café, dans une salle de réunion au travail, à l’extérieur dans un parc, etc.

14)  Quel est l’avantage de mettre en place des cellules d’évangélisation dans une paroisse ou dans un mouvement ?

Les cellules d’évangélisation ont plus d’un avantage : elles permettent de mettre en œuvre la mission première de l’Église de faire des disciples, elles permettent aussi aux chrétiens de vivre une plus grande fraternité, de prier les uns pour les autres et d’approfondir leur foi autour de la parole de Dieu. Et parce qu’elles sont bâties pour grandir et se multiplier il y a moins de risque d’un essoufflement des responsables déjà en place puisque de nouvelles personnes issues des cellules peuvent prendre le relai.

15)  Quel est le principe qui permet la multiplication des cellules?

Un principe de base des cellules d’évangélisation est non seulement d'évangéliser mais aussi de former des animateurs qui formeront eux-mêmes leur propre cellule. L’animateur cherche donc à conduire les personnes évangélisées à devenir disciples du Christ et encourage tous les membres à former leur propre cellule. Une cellule fait des disciples qui engendrent des animateurs. L’idéal est que chaque membre puisse en arriver à créer sa propre cellule.

16)  Quelles sont les étapes à suivre pour renouveler une paroisse par des cellules d'évangélisation ?

Pour renouveler une paroisse par des cellules il y a quelques étapes à suivre :

1. La première étape est d’avoir un responsable de paroisse convaincu de l’importance des cellules d’évangélisation. Il devrait considérer ce programme comme sa priorité et s'engager pleinement à le réaliser;

2. Dans la deuxième étape, le responsable de la paroisse prie et fait prier la communauté pour le renouvellement de la paroisse;

3. Dans la troisième étape, qui est vécue en même temps que la deuxième, le responsable de la paroisse fait grandir une culture missionnaire dans la paroisse par différents enseignements et en utilisant différents moyens (homélies, enseignements de groupe, site web, feuillets paroissiaux, etc.);

4. Dans la quatrième étape, un premier noyau de personnes intéressées est rassemblé pour constituer une ou deux cellules de départ;

5. Dans la cinquième étape, les premiers membres des cellules commencent à être formés au témoignage et à l’évangélisation, ils peuvent étudier des passages de livres comme « Évangéliser en paroisses[xi] » ou « La croissance de l’Église[xii] »;

6. Dans la sixième étape, les membres des cellules sont formés afin de pouvoir animer leur propre cellule et former leurs propres animateurs;

7. Dans la septième étape, les premières cellules ouvrent leurs portes à tous les paroissiens, désireux d'évangéliser et de voir ce qui s’y vit (sans engagement). Cette étape peut être précédée d’une « campagne de sensibilisation » de toute la communauté. Les inscriptions peuvent être organisées lors des célébrations de fin de semaine;

8. Dans la huitième étape, des personnes évangélisées sont ajoutées à la cellule.

La première année, il est important que le responsable de la communauté chrétienne prenne le temps nécessaire de créer des liens forts avec les membres des cellules et de leur montrer son engagement personnel dans l’œuvre de l’évangélisation.

Un autre point à mentionner : ne pas oublier que le travail d’évangélisation et d’invitation dans les cellules ne doit pas se faire auprès de personnes déjà chrétiennes, mais auprès de personnes non croyantes, indifférentes à la foi ou qui ont pris leurs distances par rapport à l’Église.

17)   Est-ce que la mise en place de cellules d’évangélisation est le seul facteur qui favorise la croissance de l’Église ?

Les cellules d’évangélisation sont seulement un des facteurs qui favorisent la croissance de l’Église. Il y en a d’autres, par exemple :

  1. La priorité pastorale de la paroisse est mise sur l’évangélisation (faire des disciples);
  2. L'élaboration et la communication, par les responsables en Église, d’un processus pastoral qui permette de faire des disciples;
  3. La diffusion d’une culture d’évangélisation dans la communauté chrétienne;
  4. La mise en place d’activités de prière pour le renouvellement spirituel de la communauté chrétienne spécialement dans le but de prier pour les évangélisateurs et les personnes évangélisées;
  5. La formation de la communauté chrétienne sur les facteurs de croissance et si possible la viite d'autres Églises misionnaire;
  6. La rédaction d’un plan de développement par les responsables de l’Église;
  7. La formation des membres de la communauté chrétienne à l’annonce de l’Évangile;
  8. Un service d’accueil bien organisé pour accueillir dans l’Église les personnes évangélisées;
  9. Les activités pour répondre aux besoins du milieu (tant internes qu’externes à la communauté chrétienne);
  10. Des célébrations vivantes utilisant des instruments de musique contemporains et une proclamation du kérygme qui invite les participants à accueillir le Christ comme Sauveur et Seigneur;
  11. L’effusion de l’Esprit Saint et l’exercice des charismes (prière pour la guérison des malades, prophéties, etc.);
  12. Le travail des membres ordonnés avec des responsables laïcs (formation-délégation).

18)  Et après?

Le responsable de la communauté chrétienne, avec de nouveaux croyants rassemblés dans les cellules, pourra non seulement faire des disciples mais aussi renouveler le bassin des responsables qui œuvrent dans la paroisse et aussi créer de nouvelles activités pastorales pour mieux répondre aux besoins du milieu.




[i] Cette affirmation se base sur les recherches du Mouvement pour la croissance de l’Église qui, comme son nom le suggère, s’intéresse aux facteurs qui favorisent la croissance des communautés chrétiennes. Ce Mouvement est composé d’un ensemble de praticiens et de théologiens de différentes confessions chrétiennes qui étudie les éléments qui favorisent le développement des Églises.
[ii] Évangéliser dans le sens d’engendrer de nouveaux disciples.
[iii] L’église-bâtiment. Notons qu’un sous-sol d’église n’est pas un lieu conseillé pour les rencontres, car l’ambiance n’est pas toujours des plus chaleureuses et certaines personnes évangélisées ne sont pas encore prêtes à aller à l’église.
[iv] Le message de l’Évangile (appelé kérygme) présente la Bonne nouvelle de manière à inciter et inviter les hommes et les femmes et accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur et conduit au baptême. Annoncer le kérygme, c'est annoncer l’amour de Dieu, la personne de Jésus, son œuvre de salut et la nécessité de se convertir. Frédéric Manns explique le lien qui existe entre le kérygme et la catéchèse : Le kérygme est à la catéchèse ce que la naissance est à la croissance : il la précède, il lui est préalable, il en est la condition pour que fructifie la catéchèse.
[v] Les recherches du Mouvement pour la croissance de l'Église font ressortir que certaines personnes sont plus réceptives à l'Évangile que d'autres. Parmi les personnes réceptives il y a :
les personnes de sa famille, ses amis, les personnes sur qui l’on exerce une influence positive, les nouveaux venus dans un quartier, les nouveaux parents, les personnes qui souffrent d’une dépendance destructrice (alcool, drogue, jeux, etc.), les personnes qui visitent une église pour la deuxième fois, les personnes qui souffrent des épreuves suivantes: divorce, chômage, problèmes financiers, problèmes conjugaux ou familiaux, solitude, ressentiment, culpabilité et deuil.
[vi]  Une célébration pour les personnes évangélisées est, comme une cellule, une porte d’entrée dans la grande communauté des croyants. Elle comprend des chants de louange animés avec des instruments de musique contemporains, un accueil particulièrement soigné, une annonce du kérygme et une invitation à accueillir Jésus dans son cœur. Cette célébration peut être précédée ou suivie d’activités sportives ou sociales. Un suivi est ensuite fait pour inviter les personnes qui se sont présentées à une autre célébration ou une autre activité de l'Église.
[vii] Inviter quelqu’un à accueillir Jésus comme Seigneur et Sauveur c’est lui proposer de faire une prière comme celle-ci : Seigneur Jésus, je comprends que tu m’aimes et tu es venu pour me donner ton pardon et la vie éternelle. Merci d'être mort sur la croix pour prendre sur toi les conséquences de mes fautes et me réconcilier avec Dieu. Je t'ouvre la porte de mon cœur et je te reçois maintenant comme mon Sauveur. Je t’offre ma volonté et je m’abandonne entre tes mains. Entre dans mon cœur, pardonne-moi, guéris-moi et conduis-moi. Amen. La prière est dite lentement, d'abord par l’évangélisateur, qui laisse à la personne qui écoute le temps de la répéter après lui phrase par phrase. Après cette prière, la personne qui vient d'accueillir Jésus comme son Sauveur est invitée à lire la Bible tous les jours, à prier tous les jours, à se joindre à une communauté chrétienne et à témoigner de sa foi par toute sa vie.
[viii] Jean 15, 15 : Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître.
[ix] Neil Cole décrit le fonctionnement des groupes de croissances dans son livre Une Bible, du café… des disciples aux éditions CLE.
[x] Lorsqu'une personne accueille Jésus comme Seigneur et Sauveur, et afin qu'elle puisse faire grandir sa foi, elle doit être tout de suite invitée à lire la Bible quotidiennement, à prier tous les jours, à se joindre à une communauté chrétienne et à témoigner de sa foi.
[xi] Don Giuseppe Macchioni (Don Pigi Perini), Évangéliser en paroisse, l'expérience des cellules paroissiales d'évangélisation, Nouan-le-Fuzelier, Pneumathèque, 1994.
[xii] GIFFARD, Pierre-Alain, La croissance de l'Église : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses, Nouan-le-Fuselier, Éditions des Béatitudes, 2012.

mardi 20 novembre 2012

La croissance de l’église et le travail en équipe

En tant que responsables en Église, la tentation est grande de vouloir tout faire soi-même. Cela peut remplir ses journées et donner l’impression que l’on fait de son mieux pour accomplir la volonté de Dieu. Le pasteur David Yonggi Cho, en Corée du Sud, en est un bon exemple. Animé d’un fort désir missionnaire, il commença une Église à partir d’un petit groupe de chrétien et réussit à multiplier leur nombre jusqu’à 800 000. Au début, il faisait tout lui-même… il était partout et rien ne se faisait sans lui. Mais avec le temps, il finit par appeler cette attitude, cette façon de faire, la clé du désastre. En effet, à force de vouloir tout faire, il tomba gravement malade et s’épuisa. Il fit ce qu’on appelle communément un burnout, c’est-à-dire un épuisement professionnel. Il mit dix ans à s’en remettre.

Dans les souffrances de sa fatigue et le désir de continuer à développer son Église, il en arriva à déléguer la tâche de l’annonce missionnaire aux laïcs. Il changea radicalement sa façon de faire en prenant le temps de former des responsables et en leur confiant des responsabilités. C’est en grande partie grâce à ce travail d’équipe, à cette collaboration avec les laïcs, que sa communauté chrétienne se développa de façon exponentielle.

Mais le travail d’équipe n’est pas simple. Il peut être source d’unité et d’épanouissement ou source de division et de souffrance. Voici quelques pistes afin que celui-ci contribue tant à la croissance de l’Église qu’à la croissance des membres.

1. Laisser les membres de l’équipe prendre part au processus de planification

Les responsables devraient définir les objectifs avec les autres membres de l’équipe et ne pas leur imposer des moyens pour les atteindre. En effet, les membres d’une équipe pastorale débordent souvent de créativité et d’idées qui peuvent considérablement enrichir un projet ou un événement. Comme Pierre et Jean qui coururent tous les deux ensemble (Jn 20:4) vers le tombeau vide, les membres d’une équipe devraient se former et travailler ensemble pour saisir une vision nouvelle et des moyens nouveaux pour réaliser leurs projets.

2. Donner suffisamment d’autonomie

Le rôle des responsables d’équipe est surtout de rappeler la mission et la vision de l’équipe ainsi que les objectifs définis. Ils devraient ensuite, autant que possible, laisser les membres atteindre ces objectifs par eux-mêmes, selon leur expérience propre et leurs compétences particulières. Donner suffisamment d’autonomie aux membres pour atteindre les objectifs fixés leur permet de travailler en fonction de leurs dons, de leurs inspirations et de trouver joie et épanouissement dans leur travail à cause de la confiance qui leur est accordée. Comme l’explique saint Paul dans l’épître aux Romains (12:5), nous ne formons qu'un seul corps dans le Christ, mais nous sommes pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée.

3. Assurer un suivi

Ceci est important, les membres de l’équipe ne sauront pas s’ils sont sur le bon chemin à moins que cela leur soit dit clairement par l’ensemble du groupe. Il est donc nécessaire de réunir l’équipe à intervalles réguliers afin de discuter des progrès accomplis. Les membres peuvent ainsi recevoir des suggestions d’améliorations de la part des autres membres de l’équipe.

4. Encourager les membres

Chaque membre de l’équipe a droit à une reconnaissance sincère, personnelle et publique de la part du responsable. Une fois l’évaluation achevée, tout n’est généralement pas parfait, mais il faut avant tout relever ce qui a été fait de bien afin d’encourager et d’enhardir les membres pour leurs futures implications. Encouragez-vous mutuellement chaque jour, nous exhorte saint Paul (He 3:13)! Mettre trop d’emphase sur les points négatifs peut facilement blesser et décourager les membres dans leur engagement généreux à la suite du Christ.

Conclusion

Le travail en équipe peut réellement être une source d’unité et de fraternité lorsque le responsable aide à bâtir une vision commune, fait confiance, accompagne, motive et laisse chaque membre agir selon ses dons et ses inspirations. Une telle culture d’équipe relève de la maturité spirituelle et démontre le respect que l’on doit à chaque membre du Corps du Christ, appelé à sa manière à participer à la mission de l’Église.

Auteur : Pierre-Alain Giffard

 

NOTE: Certaines idées présentées sont inspirées de l’article « Secrets to Developing a Productive Team » de Juan Cruz.

http://www.churchleaders.com/pastors/pastor-articles/162984-secrets-to-developing-productive-team.html

lundi 2 juillet 2012

La croissance de l’église par la méthode T4T

Ying Kai est un missionnaire évangélique sino-américain qui accepta l’appel d’annoncer l’Évangile aux milliards de personnes en Asie qui ne connaissent pas le Christ. Sachant qu’il ne pouvait pas se servir des approches traditionnelles d’évangélisation pour rejoindre tant de monde, il mit au point la méthode T4T. Celle-ci vise à faire de chaque croyant un évangélisateur capable d’engendrer des disciples qui en engendrent d’autres[1]. Depuis sa création, et en l’espace de 10 ans, elle amena la création de 150 000 petits groupes de nouveaux convertis (églises de maison) et le baptême de 1.7 million de personnes[2].
Cette méthode commence par une série de rencontres, étendue sur une période d’environ 9 à 18 mois. Elle débute en formant des chrétiens à témoigner de leur foi et de leur conversion auprès des non-croyants. Les non-croyants, qui accueillent Jésus comme leur Sauveur et Seigneur (2Pi 3:18) sont à leur tour instruits par l’évangélisateur pour 1) témoigner eux-mêmes de leur foi (ou de leur conversion) dans leur milieu de vie; 2) annoncer la Bonne Nouvelle et; 3) former eux-mêmes les personnes qu’ils auront gagnées au Christ afin qu’elles deviennent à leur tour des formateurs de formateurs[3]. Cette méthode est conçue pour se transmettre de génération en génération, de nouveaux convertis en nouveaux convertis, de petits groupes en petits groupes.
Selon Steve Smith, l’auteur du livre T4T: A Discipleship Re-Revolution (Une Re-Révolution pour la formation des disciples), il s’agit d’un retour à la formation des disciples dans les premiers temps de l’Église. Ce processus d’évangélisation déclenche la multiplication des nouveaux groupes de convertis qui deviennent à leur tour des facteurs de multiplication.
La méthode T4T fait appel à l’obéissance des croyants vis-à-vis de la Parole de Dieu. Les croyants sont d’abord invités à dire « oui » à l’appel de devenir des pêcheurs d’hommes et les personnes évangélisées sont ensuite appelées à dire des « oui » successifs : « oui » pour accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur (l’acte de foi), « oui » au baptême, « oui » à l’évangélisation des non-croyants, « oui » à la formation de petits groupes de convertis avec les personnes évangélisées et « oui » à la formation des membres des nouveaux groupes afin qu’ils reproduisent eux-mêmes ce processus de multiplication[4].
L'idée de base est que tout chrétien est appelé à suivre Jésus et agir comme lui… Jésus ayant accompli la volonté de Dieu en appelant et en formant des disciples appelés eux-mêmes à en former d’autres[5] (Mat 28:19-20).
Dans la méthode T4T, la personne évangélisée est tout de suite interpelée à devenir missionnaire en témoignant de sa conversion (ou de sa foi) aux personnes qu’elle connaît et en démarrant un nouveau groupe avec les personnes évangélisées. Il les formera ensuite à faire ce qu’il fait lui-même : évangéliser, rassembler et diriger un petit groupe, former à évangéliser, à rassembler et à diriger un petit groupe.
Les réponses à 3 questions servent de base à la formation des nouveaux convertis[6] : « Pourquoi? Qui? Comment? »
Pourquoi ? : Pourquoi évangéliser ?
Il est dit aux nouveaux convertis que chaque croyant est fondamentalement appelé à être membre d’une église ET à transmettre la foi qu’il a reçue.
Qui ? : Qui évangéliser ?
En petit groupe[7], les nouveaux convertis sont invités à faire la liste des personnes de leur « oikos » (les membres de leur famille, leurs amis, leurs voisins, leurs collègues de travail, les personnes qu’ils côtoient régulièrement et les personnes sur qui ils ont une certaine influence). Une fois la liste composée, ils prient afin de savoir vers qui aller en premier : cinq noms de la liste sont alors retenus. Les membres prient à nouveau pour ces cinq personnes afin que le Père céleste les attire à Jésus, afin que l’Esprit les « travaille » (Jn 16:8-9) et afin qu’ils puissent donner leur témoignage et annoncer la Bonne Nouvelle avec assurance. Notons qu’il ne s’agit pas de limiter le témoignage et l’annonce aux cinq personnes de la liste.
Comment ? : Comment donner son témoignage et annoncer la Bonne Nouvelle?
La troisième étape est d’aider les membres du groupe à formuler leur témoignage et à annoncer la Bonne Nouvelle. Ceci se fait en deux temps : mettre à la fois son témoignage et l’annonce du kérygme par écrit, et s’exercer à les partager.
Un témoignage peut être soit celui de sa conversion : 1) ma vie avant de connaître Jésus; 2) comment j’ai connu Jésus; 3) ma vie depuis que j’ai connu Jésus, soit celui de l’intervention de Dieu dans sa vie pour résoudre un problème particulier : 1) le problème; 2) comment Dieu a changé le problème; 3.) ma victoire sur le problème (libération de l’alcoolisme, de la colère, de la rancune, etc.).
Au niveau du kérygme, il existe différentes façons de présenter la Bonne Nouvelle. Il s’agit d’en choisir une qui soit le plus adaptée à son contexte et avec laquelle on est à l’aise afin qu’elle mène la personne évangélisée à faire un acte de foi (accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur).
Après s’être exercé à donner leur témoignage et à annoncer la Bonne Nouvelle, les membres prient pour le besoin des uns et des autres (Luc 10:9). Ils sont ensuite envoyés pour évangéliser dans leur oïkos, former leur propre groupe[8] et se servir des leçons qu’ils ont reçues avec les personnes qu’elles ont rassemblées.
Cette formation, à partir des trois questions (Pourquoi ? Qui ? Comment ?) est la première d’une série qui se donne dans un petit groupe[9]. Les rencontres qui suivent ont lieu toutes les deux semaines ou aux deux semaines. Elles contiennent en général 7 parties[10] :
  1. Le soin pastoral
  2. La louange
  3. Le suivi
  4. La projection de la vision
  5. L’étude biblique
  6. La pratique
  7. Les objectifs et la prière
Les quatre parties les plus importantes, celles qui ne sont pas à enlever sont : le suivi, la vision, la pratique, les objectifs et la prière[11]. Lorsque les rencontres sont animées selon ces différentes parties, il n’y a pas de carence de nouveaux évangélisateurs qui formeront des groupes avec des nouveaux convertis et dont les membres formeront à leur tour leurs propres groupes en vue d’une multiplication continue.
Une série de 6 à 10 rencontres suivent la première formation. Elle contient des leçons sur les fondements de la vie chrétienne : l’assurance du salut, la vie de prière, le baptême, la Parole de Dieu, la confession des péchés, l’Église, l’appel à la sainteté, etc.[12].
Dans la partie du soin pastoral, la personne qui a constitué le groupe demande simplement aux membres comment ils vont et elle se met à leur écoute. Dans la partie de la louange, les participants glorifient Dieu et font des prières d’action de grâce. Dans la partie du suivi, il est demandé aux membres comment ils ont mis en pratique la leçon précédente et ce qu’ils ont fait pour évangéliser. Dans la partie de l’étude biblique, les membres sont nourris et guidés par la Parole de Dieu sur un sujet donné. Dans la partie pratique, les membres s’exercent à transmettre la leçon qu’ils viennent d’apprendre et se fixent des objectifs : Quelles personnes évangéliser? Qui former ? Enfin avant de se quitter, les membres prient 1) les uns pour les autres et 2) pour demander à Dieu de leur inspirer qui former et qui évangéliser.
À chaque rencontre, les membres sont donc formés afin de communiquer ce qu’ils ont reçu aux membres de leur propre groupe. Il y a toujours un temps de pratique durant lequel ils s’exercent à donner la leçon qu’ils viennent de recevoir. Conséquemment, les leçons doivent être particulièrement simples et transmissibles. Après la première série de leçons, la formation a une visée a plus long terme : l’approfondissement da la foi.
Le but ultime de ceux qui en arrivent à former des nouveaux groupes de convertis est celui de former des formateurs. Les membres des nouveaux groupes seront appelés non seulement à témoigner, non seulement à créer leurs propres groupes, ni même de former les personnes de leurs groupes à témoigner et à constituer d’autres groupes; pour que des petites communautés de croyants se multiplient, pour que naisse un mouvement d’implantation d’Églises de maison, le formateur doit se rappeler que son but est de former des formateurs et de concentrer ses énergies sur les personnes de son groupe qui répondront le mieux à cet appel (en moyenne 20% des membres deviennent des formateurs de formateurs) [13].
Steve Smith encourage les formateurs à libérer le plus de temps possible dans leur semaine afin de former le plus de groupes possible. Une formation dure deux heures. En libérant 2 heures pas semaine, il est possible d’animer au moins deux groupes aux quinze jours. Plus les formateurs formeront de groupes, plus une croissance de type exponentielle aura la chance de se réaliser.
La méthode d’évangélisation T4T est donc différente de la méthode utilisée traditionnellement dans les petits groupes[14]. Dans les cellules d’évangélisation (ou les petits groupes d’évangélisation) classiques, les membres amènent les personnes évangélisées dans leur propre groupe jusqu’à ce que le groupe soit assez grand pour se diviser (ou multiplier) en deux. Le principe est de croître puis de se multiplier.
Avec la méthode T4T, la croissance du groupe d’origine n’est pas recherchée avant de se multiplier. Les membres des groupes T4T n’amènent pas les personnes évangélisées dans leur propre groupe. Plutôt, ils forment un nouveau groupe avec les personnes qu’ils évangélisent. Là, celles-ci sont formées pour répéter le processus d’évangélisation et de création de nouveaux groupes (les membres sont formés pour évangéliser, rassembler et former un nouveau groupe dans lequel les membres sont formés à évangéliser, rassembler et former un nouveau groupe, etc.). Le processus se reproduit indéfiniment permettant une croissance exponentielle. Avec le temps, les groupes formés peuvent devenir de véritables Églises de type paroissial alors que d’autres restent des petits groupes reliés à une Église existante.
Dans la méthode T4T, chaque nouveau croyant est donc vu comme un groupe potentiel. Si tous les nouveaux convertis ne démarrent pas un nouveau groupe, tous sont formés et encouragés à le faire. Ceux qui démarrent des groupes projettent continuellement la vision que Dieu peut faire naître une réaction en chaîne de croissance à travers chaque membre. Le but pour un évangélisateur est d’en arriver à engendrer plus de quatre générations successives de formateurs et de groupes (ou d’églises de maison)[15]. Pour y arriver, il lui est en général nécessaire de rester avec son groupe de 9 à 18 mois[16].
La multiplication de petits groupes (ou d’églises de maison) commence donc par une 1ère étape : la projection d’une vision mobilise un plus grand nombre de chrétiens possible à s’engager dans l’évangélisation et la croissance de l’Église. Durant une 2e étape, les chrétiens mobilisés sont aidés à repérer les personnes qu’ils peuvent évangéliser. La 3e étape est celle de l’évangélisation (l’annonce missionnaire) proprement dite. La 4e étape est celle où les membres sont instruits pour former des nouveaux groupes. Enfin, la 5e et dernière étape est celle où les membres sont instruits pour former les personnes de leurs propres groupes à reproduire le processus de multiplication. Toutefois, la projection de la vision n‘est pas un évènement ponctuel qui ne se produirait qu’au début du processus. Comme nous l’avons vu dans les différentes parties qui composent une rencontre, il est aussi nécessaire de projeter une vision spécifique durant chaque formation afin d’aider les membres à franchir les différentes étapes du processus[17].
Aussi, ce serait une erreur de voir la méthode T4T comme une simple série de leçons. Cette méthode est beaucoup plus qu’une formation intellectuelle, elle vise à ce qu’un nouveau converti, ou une personne déjà croyante, soit rendue capable, dans un très court laps de temps, de témoigner de sa foi et de démarrer de nouveaux groupes dont les membres seront formés pour reproduire le même schéma processus de multiplication. La méthode T4T est un outil presque idéal pour engendrer et former de nouveaux disciples formateurs qui engendreront et formeront de nouveaux disciples formateurs….qui engendreront et formeront de nouveaux disciples formateur...etc.[18] C’est par ce processus de formation, à travers les 7 étapes habituelles d’une rencontre, qu’une réaction en chaîne de conversions et de croissance peut se produire.
Lorsqu’ils se trouvent dans un contexte culturel particulier, il est conseillé aux évangélisateurs/formateurs de faire certaines adaptations. Mais cela doit être fait sans en éliminer les principes fondamentaux de la méthode.
Un des éléments à ne pas changer, selon Steve Smith, est le déroulement des rencontres. Il doit sans faute contenir au moins quatre des sept parties d’une rencontre habituelle : le suivi, la vision, la pratique, les buts et la prière. La vision de former des formateurs qui forment des formateurs doit aussi demeurer ainsi que celle de concevoir l’appel de tout chrétien comme étant celui de suivre Jésus et de devenir des pêcheurs d’hommes. Les leçons ont à rester simples et transmissibles et le parcours être conçu pour aider les membres à passer d’une étape de cheminement (ou de croissance) à une autre[19]. Enfin, le processus de formation doit être centré sur la Parole de Dieu, efficace et reproductible par les nouveaux convertis.
S’il est nécessaire d’avoir des leçons facilement transmissibles, ce sont aussi les visons pour chaque formation (4e partie de la formation) qu’il est important de rendre simples et transférables ainsi qu’une façon efficace et adaptée au contexte de présenter la bonne nouvelle du salut. Cette présentation doit amener ceux qui l’entendent à accueillir Jésus comme Sauveur et Seigneur (faire un acte de foi).
Un autre élément incontournable dans la méthode : les questions de suivi lors des rencontres (3e partie de la formation). Il devrait y en avoir pour chaque niveau d’engagement : Les évangélisateurs : « À qui avez-vous témoigné? Ont-ils fait un acte de foi? ». Les  initiateurs : « Avez-vous commencé à les former dans le même processus? ». Les formateurs : « Est-ce que les personnes évangélisées évangélisent? ». Les formateurs de formateurs : « Est-ce les personnes évangélisées forment les personnes qu’elles ont elle-même évangélisées? ».
Enfin, selon les auteurs, la méthode T4T peut être efficace dans n’importe quel contexte culturel même s’il faut parfois compter sur un temps d’adaptation. Steve Smith invite les lecteurs, et ceux qui entendent parler de la méthode T4T, à relever le défi de la croissance et en répondant aux questions suivantes : Durant les trois prochains mois, combien prévoyez-vous former de personnes à la méthode T4T? Et à combien de personnes allez-vous donner votre témoignage? Devenez, dit-il, une personne qui ne se contente pas d’écouter mais qui en arrive à mettre en pratique ce qu’il entend. Dieu a un cœur pour sauver l’humanité et il veut travailler par vous pour arriver à ses fins[20].
Auteur: Pierre-Alain Giffard
Les informations qui ont servi à écrire cet article sont tirées du livre de Steve Smith et de Ying Kai: T4T: A Discipleship Re-Revolution (WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition 2011) et du site internet « Church Planting Mouvements : Best Practices from Across the Globe » (http://www.churchplantingmovements.com/).


[1] Cf. Smith, Steve; Kai Ying (2011-09-21). T4T: A Discipleship Re-Revolution (Kindle Location 436). WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition.
[2] En 2001, lorsqu’il commença son apostolat avec cette nouvelle méthode, 20 groupes de maison (églises de maison) virent le jour en deux mois; dans les six prochains mois, 327 groupes furent formés et 4 mille personnes furent baptisées. En 2002, 908 groupes de maison furent créés et il y eut 12 000 baptêmes. 2003 vit la création de 3 535 nouveaux groupes et les baptêmes de plus de 53 430 personnes. En 2004, la méthode engendra 9 320 nouveaux groupes et 104 542 personnes se firent baptiser. En 2005, la méthode permit de former 9 307 nouveaux groupes de maison et 90 648 personnes se firent baptiser. Les année qui suivent furent remarquable: 2006 - 121,859 baptêmes et 12,548 églises de maison; 2007 - 153,625 baptêmes et 15,193 églises de maison; 2008-  204,055 baptêmes et 18,194églises de maison; 2009 210,951 baptêmes et 19,921 églises de maison; 2010  313,598 baptêmes et 28,602 églises de maison; 2011  279,231 baptêmes et 24,005 églises de maison; Les 9 premiers mois de 2012 - 206,204 baptêmes et 18,368 églises de maison; TOTAL 1,738,143 baptêmes et 158,993 églises de maison.
[3] En anglais : “Trainers for Trainers”.
[4] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., Kindle Location 1053-1054.
[5] Cf. Ibid., Kindle Location 1290-1292.
[6] Le nouveau converti est une personne qui vient tout juste de faire un acte de foi pour accueillir Jésus comme son Sauveur et Seigneur (2Pi 3 :18) après avoir entendu le témoignage et l’annonce du kérygme par un chrétien.
[7] Un petit groupe peut contenir seulement deux ou trois personnes.
[8] Il arrive parfois que les membres amènent les nouveaux convertis dans leur propre groupe, mais ils sont alors invités et accompagnés pour commencer, dans les semaines qui suivent, un nouveau groupe avec ces nouveaux croyants.
[9] La formation peut se donner aussi comme un cours particulier s’il n’y a que deux personnes dans un groupe.
[10] Pour des détails sur chacune des parties, voir le livre de Steve Smith et Ying Kai,T4T: A Discipleship Re-Revolution. WIGTake Resources, LLC. Kindle Edition, 2011.
[11] La première, deuxième, troisième et quatrième partie forment le premier tiers de la rencontre et durent en tout 40 minutes. La cinquième partie constitue le deuxième tiers et dure aussi 40 minutes. La sixième et septième partie forme le troisième tiers de la rencontre et dure de même 40 minutes. Steve Smith explique que dans le premier tiers (pastoral) le groupe regarde en arrière, dans le deuxième tiers (la leçon), il regarde en haut et dans troisième tiers (la pratique), il regarde en avant.
[12] Il est a noté que dans les pays de mission qui utilisent la méthode T4T les nouveaux convertis se font e n général baptiser seulement quelques jours, quelques semaines ou quelques mois après leur premier acte de foi. Il y a donc des baptêmes qui ont lieu lors des formations. Cela ne va pas sans rappeler la pratique baptismale des premiers temps de l’Église relatée dans les Actes des Apôtres (Actes 2:41; 8:6-13; 8:36-38; 9:18-19; 10:47-48).
[13] Il est à noter que les personnes qui deviennent des formateurs de formateurs ne sont en général pas celles que nous soupçonnons. Les chrétiens de longue date sont souvent moins efficaces que des nouveaux convertis. Ceci s’explique parce les chrétiens de longue date connaissent moins de personnes éloignées de Dieu et qu’ils sont occupés dans d’autres tâches d’Église. Et puisque seulement un petit pourcentage des personnes évangélisées devient des formateurs, il est important de viser à former le plus de personnes possible afin de trouver le plus de formateurs possible.
[14] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., 2307-2313.
[15] Cf. Ibid., Kindle Location 2572-2573.
[16] Cf. Ibid., Kindle Location 2578-2579.
[17] Cf. Ibid., Kindle Location 2922.
[18] Cf. Ibid., Kindle Location 1302-1303.
[19] C’est-à-dire de l’accueil de Jésus comme Sauveur et Seigneur (l’acte de foi), à l’évangélisation de l’oïkos, à l’enseignement des leçons reçues, à la formation d’un nouveau groupe, et à la formation de nouveaux évangélisateurs pour qu’ils puissent reproduire le même processus.
[20] Cf. Steve Smith et Ying Kai, op. cit., Kindle Location 4646.

LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE