samedi 8 juin 2024

LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE

Ce site propose des pistes de réflexion pour dynamiser les églises et les paroisses et encourager leur croissance. Les articles présentés s'appuient sur l'observation d'églises en croissance à travers le monde. Ces ressources peuvent s'avérer précieuses pour ceux et celles qui cherchent à promouvoir la revitalisation et le développement de leurs communautés chrétiennes. 

Croissance de l'Église catholique : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : comment répondre aux défis actuels ? Comment favoriser la croissance de sa communauté chrétienne : réflexions et perspectives Plan de croissance ecclésiale : étapes et éléments clés pour dynamiser son Église Facteurs de croissance des Églises : clarté des propos, qualité des services et inculturation Mettre en place un projet de croissance pour sa communauté chrétienne : étapes et prévisions financières. Dynamiser nos paroisses : réflexions et outils pour la croissance de l'Église catholique Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : défis et perspectives Croissance spirituelle et numérique : planifier la croissance de sa communauté chrétienne Stratégies de croissance ecclésiale : éléments clés et bonnes pratiques Facteurs favorisant la croissance des Églises : clés pour un développement équilibré Plan de croissance pour son Église : étapes, objectifs et suivi pastoral
Croissance de l'Église catholique : outils et réflexions pour dynamiser nos paroisses Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : comment répondre aux défis actuels ? Comment favoriser la croissance de sa communauté chrétienne : réflexions et perspectives Plan de croissance ecclésiale : étapes et éléments clés pour dynamiser son Église Facteurs de croissance des Églises : clarté des propos, qualité des services et inculturation Mettre en place un projet de croissance pour sa communauté chrétienne : étapes et prévisions financières. Dynamiser nos paroisses : réflexions et outils pour la croissance de l'Église catholique Réaménagements pastoraux dans l'Église catholique : défis et perspectives Croissance spirituelle et numérique : planifier la croissance de sa communauté chrétienne Stratégies de croissance ecclésiale : éléments clés et bonnes pratiques Facteurs favorisant la croissance des Églises : clés pour un développement équilibré Plan de croissance pour son Église : étapes, objectifs et suivi pastoral

TABLE DES MATIÈRES

                            SITES DU MÊME AUTEUR



                            Le Parcours de Revitalisation d’une Église de Campagne - Life Point

                             Par Pierre-Alain Giffard


                            Dans une petite ville rurale, une église appelée Life Point agonisait. Jadis animée et forte d’environ 200 membres, elle ne comptait plus que 25 personnes, la majorité âgées.  Les installations étaient délabrées, les finances en difficulté, et l’église semblait avoir un pied dans la tombe. Lorsque le nouveau pasteur arriva, « l’église était à son plus bas niveau, financièrement, numériquement et spirituellement ».

                            Les locaux de l’église étaient usés et démodés. Un mobilier de récupération inesthétique meublait le hall d’entrée. L’édifice dégageait un curieux mélange d’humidité et de papier imbibé, car des piles de vieux magazines étaient entreposées sous un bureau situé dans le hall, censé servir de centre d’accueil pour les visiteurs. Les moquettes pourrissaient et étaient poussiéreuses faute d’entretien. Les salles de bain étaient autrefois claires et accueillantes, mais elles étaient devenues affreuses et malodorantes. Le linoléum était déchiré, le papier peint arraché, la peinture défraîchie et les toilettes défectueuses dégageaient une puanteur insupportable. Malgré les efforts des membres bienveillants pour trouver des solutions d’entretien bon marché, ils ne parvenaient plus à maintenir ces installations dans un état acceptable. (Davis, Danny. Rural Church Turnaround: Real Life Experiences of Rural Pastors and Lay-leaders, Ch.4, notre traduction)

                            « Notre église est à six enterrements de la mort », commenta sombrement un membre de longue date. Au fil des années, plusieurs pasteurs s’étaient succédé, chacun apportant une nouvelle vision du changement. Cependant, leurs efforts finissaient invariablement par s’essouffler, les conduisant inévitablement à partir. La congrégation avait, en raison de son histoire, adopté l’attitude que « la plupart des initiatives de changement échouent ». Les membres étaient fatigués et profondément sceptiques qu’une réelle transformation puisse se produire. Ils savaient juste qu’ils mouraient.

                            Puis le pasteur Danny Davis arriva en 2013. Il réalisa rapidement que pour permettre une revitalisation, toute la culture et la mentalité de la congrégation devraient changer. « Ces merveilleuses personnes savaient instinctivement que sans un changement drastique, l’avenir de l’église était en péril », déclara Davis. De simples coups de peinture fraîche ne suffiraient pas.

                            Élément essentiel, Davis identifia le besoin de rassembler l’équipe de direction de l’église autour d’une vision commune de ce à quoi devrait ressembler une église missionnaire. Il les guida à travers un processus d’un an de discussions et d’études autour des caractéristiques clés d’une église missionnaire: le service, la croissance spirituelle, la fraternité, l’évangélisation et les célébrations. 

                            « Nous devions découvrir la vision de chacun sur le fonctionnement de l’église », expliqua Davis. Ce processus les aida à faire ressortir à la fois les perspectives partagées et les points de tension au sein de l’équipe de direction. Davis crédite l’implication d’un coach tiers expérimenté comme ayant été précieuse pour les aider à acquérir une perspective saine et à fixer des objectifs réalisables alignés avec leur nouvelle vision unifiée.

                            Le coach nous a également engagés dans un dialogue robuste pour établir nos objectifs et priorités de changement. Grâce à ces processus, nous avons développé une stratégie pour aller de l’avant basée sur une vision partagée de l’église, de sa mission et de notre capacité à opérer la transformation de la dysfonction vers la santé. Il était maintenant temps de faire ce que très peu de dirigeants et d’organisations font : réaliser le plan. (Davis, Danny. Rural Church Turnaround: Real Life Experiences of Rural Pastors and Lay-leaders, Ch.4, notre traduction)

                            Ils ont demandé aux membres de l’église de regarder leur communauté sous un angle différent. Ils les ont encouragés à abandonner leurs anciennes habitudes et à réfléchir au type d’église qui pourrait attirer de nouveaux membres, plus jeunes. Les membres ont dû considérer ce que signifiait accueillir les « étrangers ». « Ces changements (et d’autres) ont obligé les membres existants à réviser des pratiques qui étaient pour eux une seconde nature, mais étrangères à la communauté que nous voulions rejoindre ».

                            Les premières tentatives de changement ont rencontré de violentes oppositions. Alors que les efforts de revitalisation devenaient plus tangibles et dérangeants, de nombreux leaders et membres qui avaient participé à la formulation de la vision finirent par quitter l’église. « J’étais tellement concentré sur la vision et le redressement que j’avais oublié les gens », admit Davis. « J’ai poussé le changement à un rythme insoutenable. » Ce fut un revers qui poussa même Davis à vouloir abandonner le navire. « J’ai supplié Dieu de me libérer du pastorat de cette église et de cette ville ‘abandonnées de Dieu' », dit-il. Mais Dieu avait d’autres plans.

                            L’arrivée d’une douzaine de nouveaux membres d’une église récemment fermée insuffla un nouvel espoir et une nouvelle vitalité dans le travail de revitalisation. « Ce groupe de personnes a repris la vision et l’a fait avancer », se souvint Davis. « Dieu m’a révélé qu’Il aimait Odessa et l’église plus que moi. »

                            Depuis lors, la transformation de l’Église Life Point a été frappante. Les bâtiments ont fait l’objet de travaux de rénovation. De nouvelles activités pastorales ont été mises en place et une mentalité de croissance et de dynamisme s’est installée. La fréquentation du dimanche a grimpé à environ 60 personnes et la croissance observée a été tout autant qualitative que quantitative. « Les membres développent des relations plus profondes avec Dieu, entre eux et avec la communauté à laquelle ils appartiennent. », a déclaré Davis.

                            Essentiellement, la revitalisation de Life Point n’a été possible que grâce à la conjonction de plusieurs facteurs : l’adoption d’une vision d’église missionnaire, l’unification du leadership à travers un processus collaboratif, l’obtention de sages conseils d’un tiers, la persévérance dans l’adversité, et par-dessus tout, une attitude de profonde humilité et de dépendance envers la grâce de Dieu.

                            Ayant été au bord du gouffre, Life Point a été ravivée et transformée en une église débordante de vie et d’énergie. Comme le souligne Davis, « une église autrefois focalisée sur la survie est désormais activement impliquée dans sa communauté ». L’exemple de cette église illustre qu’il est possible pour même les paroisses des campagnes, qui paraissent mourantes, de trouver une nouvelle vitalité. Cela nécessite que les chrétiens qui les composent soient disposés à faire des choix audacieux et à s’engager dans la prière, afin de transformer leur église en une communauté missionnaire capable d’atteindre les personnes éloignées de la foi et de les accueillir.

                            Le témoignage complet de la revitalisation de l’église rurale Life Point se trouve dans le livre de Danny Davis, Rural Church Turnaround: Real Life Experiences of Rural Pastors and Lay-leaders (CrossLink Publishing, 2020).

                            dimanche 21 janvier 2024

                            La croissance de la paroisse de l’abbé James Mallon, Saint-Benedict

                            James Mallon est un prêtre catholique canadien d’origine écossaise, qui a été le curé de la paroisse Saint-Benedict dans l’archidiocèse de Halifax au Canada. Grâce à son leadership, sa paroisse est passée d'une communauté vieillissante et en déclin à une communauté jeune et en croissante, qui attire de nombreuses personnes en recherche de Dieu. Cette paroisse a vu le nombre de ses paroissiens doubler en cinq ans, passant de 1 500 à 3 000 personnes, dont 40 % ont moins de 40 ans. Elle est devenue une référence pour le renouvellement paroissial, une véritable maison de prière, une communauté de disciples, et une force missionnaire.

                            Dans son livre Manuel de survie des paroisse (Divine Renovation, en anglais), Mallon souligne que l’Église existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tous les hommes. Il identifie plusieurs facteurs qui empêchent l’Église de remplir sa mission, tels que le cléricalisme, le consumérisme, le sécularisme, le relativisme, le manque de formation et de leadership, et la résistance au changement. 

                            Mallon suggère que les paroisses adoptent une attitude de conversion pastorale, qui implique de changer les mentalités, leurs priorités, leurs structures et leurs méthodes. Il faut admettre que l'Église est en déclin et qu’elle a besoin de changement.  Il propose donc de redéfinir la mission de la paroisse comme étant celle de faire des disciples de Jésus-Christ, et se concentrer sur l’évangélisation et la formation des fidèles plus que sur la gestion des biens ou des services. 

                            Mallon critique l’attitude passive et routinière de nombreuses paroisses qui se contentent de maintenir le statu quo sans chercher à évangéliser ou à se renouveler. Il souligne la résistance au changement de certains fidèles qui s’accrochent à des traditions, des habitudes ou des structures qui ne sont plus adaptées à la mission de l’Église aujourd'hui.

                            D’après lui, il  à plusieurs éléments qui permettent de revitaliser et de faire croître une paroisse.

                            • Changer de paradigme : passer d’une vision de maintenance à une vision de mission, en se concentrant sur l’évangélisation et la formation des disciples.
                            • Définir une vision claire et partagée de ce que signifie être une paroisse missionnaire, qui cherche à atteindre les personnes éloignées de l’Église et à les former comme disciples de Jésus.
                            • Changer de mentalité : être ouvert au renouveau de l’Esprit Saint, à la créativité et à l’innovation, et à la collaboration avec d’autres paroisses et mouvements ecclésiaux.
                            • Mettre en place un leadership efficace qui soutient la vision, qui délègue les responsabilités, qui forme des leaders et qui favorise la collaboration entre les différents ministères.
                            • Changer de structure : mettre en place des équipes de leadership efficaces, des ministères adaptés aux besoins des fidèles, et des processus clairs pour accompagner les gens dans leur cheminement de foi.
                            • Changer de culture : créer une communauté accueillante, joyeuse, priante et engagée, où les gens se sentent aimés et appartenant à une famille spirituelle.
                            • Créer un environnement accueillant et hospitalier pour les nouveaux venus, les visiteurs et les membres de la paroisse, en leur offrant des opportunités de se connecter, de s’impliquer et de se sentir chez eux.
                            • Développer une culture de la prière et de l’adoration qui nourrit la relation personnelle avec Dieu, qui encourage la participation active à la liturgie et aux sacrements, et qui stimule le désir de partager la foi avec les autres.
                            • Changer la pastorale sacramentelle : l’auteur propose de considérer la préparation aux sacrements comme des occasions de nouvelle évangélisation et non pas comme une préparation à des rites de passage ou des obligations.
                            • Accueillir les personnes non pratiquantes : l’auteur suggère de créer des espaces d’accueil et de dialogue pour les personnes qui se présentent aux sacrements sans être engagées dans la vie de l’église, en leur offrant une expérience de la grâce et une invitation à la conversion.
                            • Former des disciples missionnaires : l’auteur insiste sur la nécessité de former et accompagner les personnes qui reçoivent les sacrements, en les aidant à approfondir leur relation avec le Christ et à devenir des témoins de l’Évangile dans le monde.
                            • Renouveler la liturgie : l’auteur appelle à revitaliser la célébration de l’eucharistie, en la rendant plus belle, plus participative et plus missionnaire, en mettant l’accent sur la louange, la prédication et l’envoi.

                            Mallon estime que le pasteur de la communauté chrétienne a un rôle essentiel à jouer. Voici quelques éléments qui le concernent:

                            • Le rôle du leader: Le leader doit être un visionnaire, un communicateur, un formateur et un modèle pour les autres membres de l'église. Il doit avoir une vision claire et partagée de la mission de la paroisse, la communiquer efficacement, former des disciples et des leaders, et vivre selon les valeurs de l’Évangile.
                            • Les qualités du leader: Le leader doit être passionné, courageux, humble, authentique et collaboratif. Il doit avoir une passion pour Dieu et pour les gens, un courage pour affronter les défis et les changements, une humilité pour reconnaître ses limites et ses erreurs, une authenticité pour être vrai et transparent, et une capacité à travailler en équipe et à déléguer.
                            • Les outils du leader: Le leader doit utiliser des outils efficaces pour planifier, organiser, évaluer et améliorer son leadership et celui de son église. Il doit avoir un plan stratégique, une structure organisationnelle, un système d’évaluation et un processus d’amélioration continue.
                            • Les défis du leader: Le leader doit faire face à des défis tels que la résistance au changement, la fatigue, la solitude et la tentation. Il doit savoir comment gérer ces difficultés, en s’appuyant sur Dieu, sur son équipe et sur sa communauté

                            Pour renouveler et faire croître sa paroisse, James Mallon  a mis en place une vision missionnaire et un plan pour transformer sa communauté chrétienne. Il a développé des programmes d’évangélisation et d’accompagnement pour rejoindre les personnes éloignées ou en recherche de Dieu. Il a renouvelé la liturgie du week-end en la rendant plus vivante, joyeuse et accueillante. Il a créé des petits groupes de partage et de prière pour favoriser la croissance spirituelle et la fraternité des paroissiens. Et il a formé des leaders laïcs qui assument des responsabilités dans les différents domaines de la vie paroissiale.

                            Dans son livre Manuel de survie des paroisse,  il propose des pistes concrètes pour transformer la culture, la structure et la mentalité de nos paroisses. Il invite les prêtres à être des leaders passionnés, courageux, humbles, authentiques et collaboratifs, qui communiquent une vision claire et partagée de la mission de l’Église. Il les invite à créer des communautés accueillantes, joyeuses, priantes et engagées, qui annoncent la joie de l’Évangile à tous et à toutes. 

                            Pierre-Alain Giffard


                            jeudi 7 septembre 2023

                            Réveiller les paroisses rurales

                            Auteur: Pierre-Alain Giffard

                            Les paroisses rurales sont confrontées à des défis uniques qui peuvent donner l'impression que leur revitalisation est un objectif presque insurmontable. Des populations en déclin et vieillissantes, des ressources limitées et des charges d’entretien des bâtiments anciens peuvent tous contribuer à un sentiment de désespoir. Néanmoins, en mettant l'accent sur la mobilisation et l'implication des laïcs, les paroisses rurales ont la capacité de se transformer en des communautés de foi missionnaires.

                            La fondation de ce renouveau doit être posée sur le désir de faire des disciples. Les églises rurales, à l'instar de nombreuses autres paroisses, ont tendance à être introverties, mettant principalement l'accent sur la préservation de leurs programmes ou de leurs infrastructures. Changer cette mentalité pour donner la priorité à l’évangélisation et au service de la communauté environnante est vital. En instaurant ainsi une culture missionnaire, le clergé et les responsables laïcs peuvent aider la paroisse à vivre sa vocation de proclamer la Parole de Dieu dans son milieu.

                            Un élément important est de former les paroissiens à l’évangélisation relationnelle et de leur offrir des pistes pour partager leur foi à travers leurs relations existantes. Les initiatives caritatives qui répondent à des besoins tels que la pauvreté, la solitude ou la difficulté de se déplacer et de voyager sont également des moyens de proclamer l'amour de Dieu, de créer des liens et de démontrer la véritable nature de l’Église. Les paroisses rurales doivent trouver des moyens d’être présentes et engagées dans leur milieu en dehors des activités ecclésiales.

                            Même si cela peut représenter un défi, la mobilisation et le développement du leadership laïc sont essentiels. Les communautés de foi rurales sont souvent petites, ce qui signifie qu’il y a peu de personnes pour assumer des rôles. Cependant, les responsables paroissiaux devraient autant que possible identifier et former des nouveaux leaders laïcs, en leur fournissant mentorat, formation et accompagnement spirituel. Donner aux laïcs les moyens de diriger des petits groupes, de prodiguer des soins pastoraux, de s’occuper de l’administration ou de développer leurs capacités d’enseignement permet à tout le Corps du Christ de participer à la mission de l'Église.

                            La créativité dans les célébrations et la formation des disciples peut aider à se connecter avec diverses communautés rurales. Les célébrations usuelles du dimanche sont essemtielles, mais les paroisses rurales devraient également proposer des rassemblements durant la semaine, en utilisant même la technologie et des formes alternatives. Des nouvelles expressions de prière qui reflètent la culture locale rurale sont un moyen d’impliquer les populations qui se sont éloignées de l’Église. Former les membres actuels par le biais d’études de la Bible, de groupes de prière, de développement du leadership et de retraites en plein air axées sur la croissance spirituelle permet de trouver un équilibre.

                            L'unité, grâce à une vision partagée par les nombreuses communautés de foi qui constituent les groupes de paroisses rurales, permet de prévenir l'isolement et de mettre en commun les ressources. Il est important que le clergé préserve l’identité individuelle des églises tout en facilitant la collaboration et relations au sein de la paroisse. Simplifier les structures administratives lorsque cela est possible peut libérer des ressources pour les efforts d'évangélisation.

                            Pour le clergé, établir des réseaux de soutien entre pairs et une formation continue axée sur les opportunités et les défis du ministère rural peuvent aider à prévenir l’épuisement. Être soucieux des charges de travail ainsi que la santé spirituelle et émotionnelle tout en fournissant un accompagnement, des sabbatiques et un développement professionnel contribuent à la santé du ministère ordonné. Au niveau diocésain ou du doyenné, veiller à ce que le clergé soit formé et doté de ressources adaptées aux contextes ruraux est essentiel.

                            Au lieu de chercher à rivaliser, les églises rurales devraient collaborer activement entre elles et avec d’autres organisations et réseaux ruraux. Cela facilite le partage d’idées , de bénévoles et de financements, tout en augmentant également la visibilité de l’Église. Travailler avec les écoles rurales offre des opportunités particulièrement prometteuses pour entrer en contact avec les jeunes et les enfants.

                            En conclusion, les paroisses rurales font face à des défis uniques qui peuvent sembler insurmontables, mais avec la mobilisation des laïcs, une vision missionnaire et des approches créatives, elles ont la capacité de se transformer en communautés de foi vibrantes. La priorité doit être donnée à l'évangélisation et au service de la communauté environnante, avec un accent sur la formation des laïcs et la promotion de la créativité dans les célébrations et la formation des disciples.


                            mardi 21 juin 2022

                            Le renouveau de la paroisse de la Nativité à Baltimore

                            Le père Michael White et son associé Tom Corcoran partagent leur expérience de renouveau paroissial, décrivant comment leur paroisse de la Nativité à Baltimore, en difficulté, a été changée en une paroisse dynamique. Leur chemin de conversion missionnaire est raconté dans deux livres, Rebuilt et sa suite Tools for Rebuilding. 

                            Source: https://www.catholicregister.org/item/25250-parish-renewal-more-disciples-less-pot-luck  

                            Lorsqu’il s’agit de revitaliser les paroisses catholiques, n’ayez pas peur d’emprunter des idées, même aux Églises protestantes, déclare le père Michael White qui a triplé l’assistance à la messe du week-end.

                            Le père Michael White et son associé Tom Corcoran ont partagé leur expérience de renouveau à un forum sur la nouvelle évangélisation, décrivant comment leur paroisse de la Nativité à Baltimore. Leur chemin de transformation a été documentée dans deux livres, Rebuilt et sa suite Tools for Rebuilding.

                            White raconte que lorsqu’il est arrivé à Nativité, il a trouvé une « paroisse endormie »: « Nous pensions que le problème était le manque d’énergie, le manque de programmes et de services », a-t-il déclaré. Mais plus le temps et l’énergie que lui et son équipe investissaient dans de nouveaux programmes et services, plus ils contribuaient à une « mentalité de consommateur » chez les paroissiens. Ils considéraient les gens dans les bancs d’église comme des « clients », et « nous étions là pour les aider à consommer ».

                            Ils ont multiplié les dévotions, organisé des concerts, des voyages en bus, développé des programmes pour les enfants et les jeunes, ainsi que des programmes d’aide aux membres dans le but d’intéresser davantage les gens et « tant de choses étaient une perte de temps », a déclaré White. Les programmes « créaient des consommateurs de plus en plus exigeants ».

                            Un an plus tard, tout le monde était en proie à un « épuisement total » et ils avaient encore la semaine sainte et Pâques devant eux. « Une dame m’a approché pour se plaindre de la nourriture ! » raconte White. « La nourriture gratuite ! Elle se montrait même méchante». Bientôt, un chœur de “plaignants” l’a rejointe. « Quelque chose a craqué, » dit White: « J’ai su en un instant que je ne pouvais pas continuer comme ça ».

                            Corcoran explique que la paroisse existe pour faire des disciples, pas pour « aller jouer au bingo, ou aller faire des ptolucks ». Ils ont donc décidé d’aller apprendre des églises saines et en croissance, même si cela « signifiait se tourner vers les protestants », a déclaré White.

                            Ils ont visité des paroisses telles que la Saddleback Church dont le pasteur est Rick Warren en Californie, Willow Creek en Illinois et North Point Church en Géorgie. M. Corcoran a déclaré que ce qu’ils ont appris n’a donné lieu à « aucun plan spectaculaire mais à une série de petites solutions ».

                            « Nous devons changer pour que notre centre d’attention soit les personnes qui ne sont pas dans les bancs d’église plutôt que les fidèles qui viennent chaque semaine” a déclaré M. Corcoran.

                            Ils devaient également faire en sorte que les personnes présentes sur les bancs de l’église soient « mobilisées pour la mission ». Les responsables de la Nativité ont commencé à considérer leur paroisse du point de vue d’une personne non évangélisée. Comment passe-t-il son temps ? A quoi ressemble-t-il ? Comment dépense-t-il son argent ? Que pense-t-il de l’église, de la religion ou de Dieu ?

                            Ils ont nommé cette « personne fictive non évangélisée : Tim ».

                            « Tim est une bonne personne » qui a grandi dans la religion catholique, a été confirmée, mais a ensuite cessé d’aller à l’église, explique White: « Ce qu’il sait du catholicisme est un désordre confus ». Aller à l’église n’est pas sur son radar. Lorsqu’ils ont analysé leur paroisse du point de vue de Tim, ils ont réalisé que si des personnes comme lui se présentaient, « il n’y avait rien pour les intéresser ou les engager ».

                            White exhorte les paroisses à « définir leur ‘Tim’», « puis à apprendre à l’aimer » et à investir en lui: « Si la messe est ennuyeuse, désorganisée et sans rapport avec leur vie, les non-chrétiens penseront que l’église est ennuyeuse et que Dieu n’a aucun rapport avec leur vie ».

                            La paroisse de la nativité a décidé de se concentrer sur trois domaines : la musique, le message et le ministère (la pastorale). La musique est un domaine qui fait souvent l’objet de plaintes, a déclaré White: « Trouvez des personnes ayant à la fois des compétences et du cœur pour diriger la musique ».

                            L’homélie est l’occasion pour les gens de voir la pertinence de la Parole de Dieu dans leur vie, explique Corcoran : « S’ils voient que c’est pertinent pour leur vie, ils voudront aller plus loin ».

                            En ce qui concerne la pastorale, la paroisse s’est concentrée sur deux domaines : le ministère d’accueil – y compris les bénévoles du parking, les hôtes, le bureau d’information et le service de café après la messe pour « créer plusieurs niveau d’accueil »- et la pastorale auprès des enfants.

                            « Les parents de jeunes enfants sont des fruits à portée de main », déclare M. Corcoran: « Si nous offrons un excellent ministère pour les enfants… les enfants sont des évangélisateurs naturels ». S’ils aiment votre église, ils voudront que leurs parents viennent ».

                            Les livres de Michael White et de Tom Corcoran peuvent être achetés ici:

                            REBUILT – HISTOIRE D’UNE PAROISSE RECONSTRUITE

                            LA BOITE À OUTILS: 75 IDÉES POUR VOTRE PAROISSE 

                            samedi 16 avril 2022

                            Les cellules paroissiales d’évangélisation

                            Par le Père Michael J. Eivers

                            L’une des plus grandes découvertes de mes 47 années de prêtrise a été les cellules paroissiales d’évangélisation avec lesquelles je travaille depuis 19 ans. Tout a commencé en 1983. A l’époque, j’étais curé de la paroisse de Saintt Boniface Pembroke Pines dans l’archidiocèse de Miami. Je cherchais un moyen d’engendrer dans ma paroisse une croissance spirituelle continue. Ma grande crainte à l’époque était que nous ne devenions qu' »une station-service spirituelle » survivant de dimanche en dimanche. Les paroissiens réclamaient à grands cris une croissance spirituelle, des études bibliques et une connaissance plus approfondie de leur foi catholique. J’avais l’intuition que la réponse se trouvait dans les petits groupes, mais je n’avais pas le « savoir-faire » pour les mettre en place.

                            Après de nombreuses recherches, j’ai découvert une église à l’autre bout du monde, à Séoul, en Corée, où les « cellules » avaient un succès phénoménal pour évangéliser. David Cho, pasteur de Yoido Full Gospel Church a organisé un atelier pour les pasteurs, auquel j’ai participé en 1983. J’ai été stupéfait de constater que son église comptait 20 000 cellules et 250 000 membres. Il y avait un esprit d’évangélisation dans l’air, manifestement l’œuvre du Saint-Esprit. J’ai repris la méthodologie et la structure du pasteur Cho et je l’ai adaptée à une paroisse catholique. Cela a fonctionné, et fonctionne toujours 19 ans plus tard dans la paroisse de Saint-Boniface, et maintenant à St. Edward’s où je suis pasteur depuis 1995. Je n’ai aucun doute à ce sujet – les cellules paroissiales d’évangélisation sont un mouvement du Saint-Esprit dans de nombreuses paroisses catholiques à travers le monde et dans les églises évangéliques et charismatiques.

                            Dans les paroisses catholiques, le système des cellules paroissiales est en plein essor en Australie, inspiré par le Père John Speekman, M. Christian Kwan à Singapour, Don Pigi Perini à Sant’ Eustorgio à Milan, Don Gian Matteo Botto à Rome, le Père Michael Hurley en Irlande et Bernie Joyce en Floride. Grâce à une série d’ateliers annuels, Don Pigi Perini à Milan a contribué à l’établissement de cellules dans six pays européens, sans parler de nombreuses paroisses dans toute l’Italie. Les statistiques ne sont pas faciles à obtenir, mais je pense qu’il y a au moins 1 000 cellules rien qu’en Europe.

                            Maintenant vient le choc – les statistiques sur les groupes de cellules dans les églises évangéliques et charismatiques, en particulier en Amérique centrale et du Sud : Je partage avec vous les statistiques telles que publiées par le pasteur Joel Comiskey dans son livre « Reaping the Harvest », publié par Touch Publications à Houston, Texas. Le pasteur Comiskey est un missionnaire américain travaillant en Equateur, qui a fait une étude approfondie des églises cellulaires dans le monde. Voici quelques-unes des statistiques qu’il a découvertes : International Charismatic Mission, Bogata Colombie-24,000 cellules ; Elim Church, San Salvador- 6,000 cellules ; Christian Center, Guayaquil Equateur-2,000 cellules ; Living Water Church, Lima Pérou-1,000 cellules ; Bethany Prayer Center, Los Angeles- 800 cellules ; Faith Community Church, Singapour-600 cellules. En tête de liste en termes de nombre, Yoido Full Gospel Church, Séoul Corée-25 000 cellules. Les églises cellulaires évangéliques d’Amérique centrale et du Sud affirment que la grande majorité des membres de leurs cellules sont des catholiques baptisés qui ont quitté l’Eglise catholique.

                            Pourquoi le terme « cellule » ?

                            Les cellules du corps humain sont des unités vivantes, vibrantes, qui se multiplient. Elles sont programmées pour se multiplier ou mourir. C’est également une description précise des cellules paroissiales d’évangélisation. Elles aussi sont des unités vivantes, vibrantes, multipliantes, programmées pour se multiplier. Voici une définition donnée par le Pasteur Joel Comiskey : « Une cellule est un groupe de personnes (5 à 15), qui se rencontrent régulièrement dans le but d’édification spirituelle et d’évangélisation avec l’objectif de se multiplier, et qui s’engagent à participer aux fonctions de l’Église locale ». Les groupes se réunissent au domicile de l’animateur toutes les semaines ou toutes les deux semaines pendant 1½ heure, selon un programme établi. Bien que l’entretien et la communion fraternelle aient lieu lors de la réunion, l’objectif principal est de faire de nouveaux disciples. Une culture d’évangélisation qui a pour objectif la multiplication des croyants est au cœur d’une cellule. En bref, c’est la mission que Jésus nous a laissé, « Allez dans le monde entier et proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création », Mc 16 (16), qui est mise en œuvre à la base de la paroisse.

                            Quels sont les objectifs des cellules paroissiales d’évangélisation ?

                            1. Les sept (7) objectifs des cellules paroissiales d’évangélisation sont décrits comme suit :
                            2. Croître dans une intimité avec le Seigneur.
                            3. Partager notre foi – évangéliser par la parole et notre façon de vivre.
                            4. Croître dans l’amour les uns pour les autres.
                            5. Exercer un ministère laïc dans le Corps du Christ.
                            6. Donner et recevoir du soutien.
                            7. Susciter de nouveaux leaders.
                            8. Approfondir notre identité catholique.

                            Quel est l’ordre du jour d’une réunion de cellule ?

                            L’ordre du jour d’une réunion fructueuse a été élaboré à l’école de l’expérience par le pasteur David Cho il y a 30 ans, et bien qu’il ne soit pas gravé dans le marbre, il est très utile pour garder une réunion sur les rails. La réunion commence par la prière et la louange, avec quelques chants de louange enregistré ou, si l’on a la chance, dirigés par un musicien de la cellule. Cette période est suivie d’un partage d’évangélisation – répondant à la question : « Comment ai-je partagé ma foi récemment, en particulier en invitant quelqu’un dans ma cellule ? » Ce partage est très ciblé.

                            Un enseignement enregistré (15 minutes), généralement produit par le pasteur, est ensuite présenté sur des sujets variés en fonction des besoins du moment des membres des cellules . Un pasteur qui connait  le pouls de la paroisse grâce aux cellules dispose d’un merveilleux bassin d’enseignement. Cet enseignement est suivi d’une discussion sur son contenu. Le leader annonce ensuite les affaires de la cellule, en particulier les plans pour inviter de nouveaux membres et les activités paroissiales à venir. Pendant une période de prière d’intercession et de guérison, les besoins des membres de la cellule, de la paroisse et du monde sont présentés au Seigneur. La réunion se termine par des prieres pour le voisinage. Des rafraîchissements sont servis et la communion fraternelle conclut la soirée.

                            Il est important de se rappeler que, bien que les membres soient nourris spirituellement par l’enseignement et le partage, l’objectif principal est toujours « l’évangélisation ». Une cellule est donc bien plus qu’un groupe de de formation ou de soutien, plus qu’une étude biblique ou un groupe de discussion. Bien que tous ces éléments en fassent partie, quand nous utilisons le mot « cellule », c’est toujours dans le contexte d’un groupe d’évangélisation avec un esprit de multiplication. Dans les paroisses où le système cellulaire est le plus fructueux, il ne s’agit pas simplement d’un autre programme, mais d’un mode de vie paroissial. Ceci, je pense, est le secret de la longévité et de la vitalité du système cellulaire – comme l’Église, à travers les cellules, accomplit la mission de Jésus. Alors que les groupes de formation ont une durée de vie limitée, comme en témoignent tant de programmes de ces dernières années, les cellules paroissiales peuvent continuer à exister et à se multiplier indéfiniment.

                            La formation des leaders – une priorité

                            Une des clés d’un système de cellule est la formation continue des anciens et nouveaux leaders. Dans toutes les Églises étudiées par le Pasteur Comiskey, il a découvert que tous les membres de la cellule sont encouragés à suivre le cours de formation des leaders. Les églises étudiées affirment que la grande majorité des membres peuvent diriger une cellule, indépendamment du statut social, du niveau d’éducation, du type de personnalité ou du sexe. Les dons les plus recherchés chez les leaders sont l’enthousiasme et la passion pour l’évangélisation.

                            La variété des cellules

                            Tout comme il existe une grande variété de cellules dans le corps humain, il en va de même pour les cellules paroissiales. Au sein d’une communauté ecclésiale, où les cellules sont une priorité, la possibilité que de nouvelles cellules homogènes se forment spontanément est un phénomène passionnant, et cela se produit. Par exemple, à St. Edward’s, les cellules suivantes sont nées au cours des deux dernières années : jeunes mères, fiancés, jeunes mariés, respect de a vie, personnel de la paroisse, jeunes adultes et adolescents. Certaines Églises évangéliques ont réussi à transformer des ministères laïcs existants en cellules et ont également établi des cellules basées sur des professions, par exemple, la police, les infirmières, les enseignants, etc.

                            Le rôle du pasteur

                            Dans ses recherches, le pasteur Comiskey a découvert que le rôle du pasteur est crucial pour un système cellulaire dynamique. Si la pleine autorité est déléguée et que le pasteur se retire de la participation active, les cellules perdent leur motivation. Certains pasteurs peuvent craindre d’assumer une autre charge de travail, mais cette crainte n’est pas fondée. Au contraire, d’après mon expérience, les personnes blessées s’entraident et, souvent, ne recherchent pas ou n’ont pas besoin de conseils cléricaux. Le rôle du pasteur est simplement celui d’enseignant et de motivateur. L’une de mes plus grandes joies est d’avoir un forum pour des enseignements continus au cœur de la paroisse dans l’atmosphère amicale des salons des dirigeants – un forum que j’aime avoir après tant de programmes d’éducation des adultes sans lendemain.

                            Comment les cellules paroissiales d’évangélisation s’articulent-elles avec les autres ministères paroissiaux ?

                            Deux liens majeurs que nous avons établis sont les séminaires Vie dans l’Esprit et l’adoration eucharistique. La grande majorité des membres des cellules ont fait l’expérience de la grâce du baptême dans l’Esprit Saint et s’engagent à faire une heure d’adoration eucharistique par semaine. Les charismes de l’Esprit Saint s’exercent dans les réunions de la cellule, enflammant particulièrement le charisme de l’évangélisation. « Quand l’Esprit Saint viendra sur vous », comme l’a dit Jésus, « alors vous recevrez une force et vous serez mes témoins » (Actes 1(8)).

                            Quelles sont les forces fondamentales des cellules paroissiales d’évangélisation ?

                            J’énumérerais les principales forces de base comme suit : un ordre du jour de réunion défini ; une structure solide (toutes les 5 cellules ont un superviseur) ; la responsabilité (système de rapport des leaders de cellules), une culture d’évangélisation, un enseignement continu, des membres au service des membres. La stratégie de base (en tenant pour acquis un état d’esprit évangélisateur) est la formation continue et la motivation des leaders. Chaque membre est considéré comme un leader potentiel, et chaque cellule est programmée pour donner naissance à une autre cellule et a un objectif temporel. Les cellules sont le moyen le plus efficace que je connaisse pour fermer la porte arrière de l’église. Elles ont été appelées à juste titre portes d’entrée, jardins de croissance, et écoles d’évangélisation.

                            Il est intéressant de chercher dans les Évangiles et de découvrir la stratégie d’évangélisation de Jésus. Il passait une grande partie de son temps avec sa cellule de 12 personnes, tout en les exposant à une prédication plus large pour la foule. Cette même stratégie est passée dans les ecclésiologie de l’Église primitive. La moisson est énorme et prête à être récoltée. « Regarde autour de toi », dit Jésus. « Regarde les champs, déjà ils sont blancs de la promesse de la moisson » Jn 4(35)…..

                            « Et quand Jésus vit les foules, il eut pitié d’elles car elles étaient comme des brebis sans berger. Alors il dit aux disciples : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux, priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » Mt 9(36-38).

                            Oui, les champs sont blancs avec la promesse de la récolte. Mais où trouver les moissonneurs ? La moisson et les moissonneurs se trouvent dans notre propre cour.

                            dimanche 23 janvier 2022

                            Quelques étapes pour devenir une paroisse missionnaire

                            Par Pierre-Alain Giffard


                            Missionnaire ici, missionnaire là, le mot semble être utilisé partout de nos jours. Mais où devrait-il être vraiment utilisé ? Eh bien, dans au moins deux expressions: les disciples missionnaires et les paroisses missionnaires. L’Église est missionnaire par nature c’est pourquoi les paroisses devraient assumer leur identité et devenir plus évangélisatrices. 

                            Mais avouons-le, le changement est difficile. En tant qu’êtres humains, nous sommes souvent attachés à certaines façons de faire. Depuis des siècles, on a enseigné aux fidèles à se rendre à l’église, à mener une bonne vie sans leur demander d’évangéliser. Aujourd’hui encore, nous partageons rarement notre foi avec les autres et nos paroisses ne ressemblent pas vraiment à des avant-postes missionnaires. Alors, comment pouvons-nous changer ? 

                            Commencer avec de bonnes raisons : De bonnes raisons sont nécessaires pour changer. Il ne fait aucun doute que nos paroisses perdent des membres, mais ce n’est peut-être pas une raison suffisante. Il est bon de dresser une liste des raisons qui peuvent renforcer notre décision de tendre davantage la main aux autres et de faire des disciples. Cela peut être simplement de vouloir obéir au commandement de Jésus ou de vouloir partager la paix, la joie et l’amour que l’on trouve en Dieu. Dans tous les cas, nous devons avoir des raisons profondes et suffisantes pour surmonter la tentation de rester les mêmes. 

                            Fixer une date: Au niveau pratique, la première étape consiste à choisir la date à laquelle nous voulons commencer notre transformation missionnaire. Oui, fixer une date, même si nous ne disposons pas de toutes les informations ou ressources nécessaires. En fixant une date nous sommes incités à nous préparer. Et se préparer conduit à plus de confiance et à plus de connaissances. Choisir une date ne doit pas être repoussée trop longtemps, et la date de début ne doit pas être trop éloignée. Lorsque l’échéance est lointaine, la motivation peut faiblir ou nous pouvons être tentés de changer d’avis. 

                            Créer un plan :  Un plan aide à rester bien aligné, résolu et motivé pour changer. Même si la transformation missionnaire a déjà commencé, la planification peut aider à rester sur la bonne voie et à se préparer pour les moments difficiles. Certaines paroisses ont peut-être essayé d’évangéliser dans le passé mais les résultats n’ont pas été ceux escomptés, mais cela ne doit pas les décourager. Les leçons apprises dans le passé doivent contribuer à guider ses actions futures.

                            Ne pas tout changer d’un coup : Il peut être tentant de jeter aux orties la façon dont on fait Église et de déclarer soudainement une toute nouvelle direction. Mais un changement radical et soudain peut créer beaucoup de tensions dans la communauté. Les habitudes créent une sorte de dépendance. Notre vie chrétienne est habituée à certaines façons de faire. En leur absence, l’insatisfaction et la frustration surgissent avec des conséquences néfastes.

                            Être conscient que l’on ne peut pas le faire seul : Nous devrions partager notre désir de changement avec d’autres personnes comme nos amis ou notre famille. Leurs encouragements pourraient faire une grande différence. Pourquoi ne pas embarquer dans cette transformation missionnaire avec un confrère qui aurait également décidé de suivre cette voie? Il est possible également de rejoindre un groupe d’autres pasteurs et fidèles dans d’autres paroisses ou diocèses qui ont pris la même décision.  Certains sont peut-être plus avancés que nous, et nous pouvons apprendre d’eux en lisant leurs livres ou en visitant leurs paroisses.

                            Gérer le stress : L’une des raisons pour lesquelles nous maintenons le statu quo est qu’il nous permet de gérer notre vie en mode pilote automatique et de ne pas avoir à trop réfléchir. Si nous nous disons que tout va bien ou que nous ne pouvons rien changer, nous n’avons pas besoin d’y penser.  Cependant, lorsque nous décidons de changer, il est bon de réfléchir à la manière de gérer le stress qui ne manquera pas de s’ensuivre. Il peut s’agir tout simplement de passer plus de temps avec des amis, en prière ou de faire plus d’exercice.

                            Éviter les confrontations et autres déclencheurs : Notre désir de changement peut être freiné par certaines situations. La confrontation avec les autres est l’un des déclencheurs les plus courants. Nous devons faire preuve de sagesse et de douceur.  Si la fatigue est le déclencheur, nous avons besoin de plus de sommeil. Malheureusement, l’opposition ne manquera pas de venir des ténèbres et de ceux et celles qui rejettent de nouvelles initiatives pastorales. Cela ne devrait pas nous décourager car Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde (1 Jean 4:4).

                            Essayer et réessayer : Lorsque nous essayons de nouvelles façons de faire les choses, il peut arriver que les nouvelles initiatives n’atteignent pas rapidement les objectifs escomptés. Certaines initiatives fonctionnent, d’autres non. La mise en œuvre nécessite souvent plusieurs tentatives. Une fois que nous avons décidé d’aller de l’avant avec une transformation missionnaire, il est prudent de penser que le succès ne sera pas instantané. Gardons  à l’esprit les raisons importantes pour lesquelles nous avons pris la décision de changer…


                            LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE